Une intervention dont on comprend l’insistance alors que le président américain George Bush, et les chefs des gouvernements britannique et espagnol, Tony Blair et José Maria Aznar sont réunis en sommet sur une base militaire américaine de l’archipel portugais des Açores, au large de l’Afrique, et que le camp de la paix propose une réunion extraordinaire au conseil de sécurité pour établir un calendrier précis du désarmement de l’Iraq.
« Face aux terribles conséquences qu’une opération militaire internationale aurait pour les populations d’Iraq et pour l’équilibre de toute la région du Moyen Orient, déjà si éprouvée, ainsi que pour les extrémismes qui pourraient en dériver, je le dis à tous, insistait le pape: il est encore temps de négocier, il y a encore de la place pour la paix, il n’est jamais trop tard pour se comprendre et pour continuer les tractations ».
Le pape ajoutait, gravement: « Réfléchir sur ses propres devoirs, s’engager dans des négociations effectives ne signifie pas s’humilier, mais travailler avec responsabilité pour la paix ».
Le pape s’adressait aussi aux autorités iraquienne, rappelant l’exigence du désarmement et du bien commun de la Nation: « Les responsables politiques de Bagdad ont le devoir urgent de collaborer pleinement avec la communauté internationale, pour éliminer tout motif d’intervention armée. Je leur adresse un appel pressant: que le sort de leurs concitoyens ait toujours la priorité! »
Le pape ajoutait immédiatement à l’adresse des membres du Conseil de Sécurité ce rappel des principes de la Charte de l’ONU: « Mais je voudrais aussi rappeler aux pays membres des Nations Unies et en particulier ceux qui composent le Conseil de Sécurité que l’utilisation de la force représente l’ultime recours, après avoir épuisé tout autre solution pacifique, selon les principes bien connus de la Charte même de l’ONU ».