Le pape a en effet reçu en audience au Vatican, en la salle Paul VI, la communauté du Grand séminaire pontifical de Rome, une rencontre traditionnelle pour la fête de la sainte patronne du séminaire, Notre Dame de Confiance, vénérée dans ce séminaire depuis 1773. Les étudiants et professeurs étaient accompagnés de leur nouveau recteur, nommé justement hier, Mgr Giovanni Tani, âgé de 56 ans, spécialiste en droit canon et en théologie spirituelle.
C’est aussi, souvent, pour Jean-Paul II, une occasion de confier aux séminaristes de son diocèse ses souvenirs et son expérience de séminariste à Cracovie.
Le discours de Jean-Paul II a été précédé d’un oratorio composé par Mgr Marco Frisina, et inspiré de la vie et du message de sainte Faustine.
Jean-Paul II rappelait l’invocation recommandée par sainte Faustine: “Jésus, j’ai confiance en toi”. “Cet acte de confiance et d’abandon à l’amour de Dieu est simple, commentait le pape, mais profond. Il constitue un point de force fondamental pour l’homme, parce qu’il est capable de transformer sa vie. Dans les immanquables épreuves et difficultés de l’existence, comme dans les moments de joie et d’enthousiasme, se confier au Seigneur donne la paix à l’âme, conduit à reconnaître le primat de l’initiative divine, et ouvre l’esprit à l’humanité vraie et à la vérité”.
A la fin de son discours, le pape a évoqué à brûle pourpoint ses années de séminaire dans la clandestinité. Nous reprenons les passages relevés par Radio Vatican.
“Pendant la guerre, disait le pape, l’occupation nazie, en Pologne, à Cracovie, tous les séminaires étaient fermés. Le cardinal Sapieha, évêque de Cracovie, avait organisé un séminaire clandestin et j’appartenais à ce séminaire clandestin, on pourrait dire des “catacombes”. J’ai été ouvrier. J’allais à l’usine pour mon tour de huit heures, de jour et de nuit. J’emportais des livres. Et mes collègues ouvriers me disaient; “Nous allons t’aider. Tu peux dormir un peu. Nous surveillerons à ta place”.
Le pape a évoqué ces années dans son livre : « Ma vocation. Don et mystère ».
Sainte Marie Faustine (1905-1938) s’appelait au siècle Hélène Kowalska. Elle devint religieuse chez les Sœurs polonaises de la Bienheureuse Vierge Marie de la Miséricorde où elle reçut le nom de Marie Faustine. « Apôtre de la miséricorde divine », elle est aussi la première sainte canonisée par Jean-Paul II au cours du Grand Jubilé de l’An 2000, le 30 avril dernier. Le message de cette grande mystique polonaise est en effet en consonance avec le Jubilé, comme manifestation de la miséricorde, et avec un pontificat placé également, dès les premières encycliques, sous le signe de la miséricorde.
Troisième fille d’une famille de paysans de Glogowiec profondément chrétiens, elle dut cependant résister à l’opposition de ses parents à une vocation ressentie dès l’âge de 7 ans. Et, le 1er août 1925, à 20 ans, elle entrait chez les Sœurs de Notre-Dame de la Miséricorde, à Varsovie.
Pendant treize ans, elle assuma les tâches de jardinière, cuisinière et portière, à Plock, Vilnius et Cracovie. Sa spiritualité reposait sur la contemplation de la miséricorde, comme le vocable de sa congrégation le lui suggérait. « O mon Jésus, disait-elle, je désire refléter ton cœur compatissant et plein de miséricorde, je veux le glorifier. Je veux que ta miséricorde soit imprimée dans mon cœur et dans mon âme, tel un sceau, ce sera là mon emblème en ce monde et dans l’autre ».
Elle est connue dans le monde entier pour avoir fait peindre la fameuse icône du Christ Miséricordieux d’après l’apparition dont elle avait été favorisée, pour faire connaître au monde la Miséricorde du Cœur de Jésus. Elle mourut à Cracovie à l’âge de 33 ans.