C'est ce qu'indique une déclaration publiée par M. Joaquin Navarro Valls, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, à l'issue de l'audience pontificale - d'une vingtaine de minutes - et de la rencontre de M. Aziz avec les plus hautes autorités vaticanes.
C'était la quatrième rencontre entre Tarek Aziz et le pape: ils se sont entretenus le 28 juin 1994, puis le 16 mars 1995 et le 19 mai 1998.
Nous traduisons la version officielle en italien publiée par le bulletin de la salle de presse du Saint-Siège (http://www.vatican.va).
"Vendredi 14 février, le Saint-Père a reçu en fin de matinée S. E. M.Tarek Aziz, vice Premier ministre de la République d'Iraq, qui s'est ensuite rendu chez S. Em. le cardinal Angelo Sodano, Secrétaire d'Etat, accompagné de S. E. Mgr Jean-Louis Tauran, Secrétaire pour les Relations avec les Etats", indique M. Navarro Valls.
Il souligne: "M. Aziz a voulu donner l'assurance de la volonté du gouvernement iraquien de coopérer avec la communauté internationale, notamment en matière de désarmement. Quant au Saint-Siège, il a répété la nécessité de respecter fidèlement, par des engagements concrets, les Résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, garantes de la légalité internationale".
"Ces rencontres, précise le porte-parole du Saint-Siège, ont permis un vaste échange de vues sur le danger connu d'une intervention armée en Iraq, qui ajouterait de nouvelles et graves souffrances à un peuple déjà éprouvé par de longues années d'embargo".
"On a enfin réaffirmé, conclut la déclaration, que l'Eglise catholique poursuivra son oeuvre d'éducation à la paix et à la coexistence entre les peuples, de façon à trouver, en toute circonstance, des solutions de paix".
A l'issue de cette déclaration, M. Navarro Vals soulignait au micro de Radio Vatican que le Saint-Siège a tenu une "position très claire" dans ses entretiens avec le vice premier ministre iraquien.
"Le Saint-Siège a rappelé - et cela a été une bonne occasion de le répéter directement à une autorité iraquienne - la nécessité de respecter fidèlement, avec des engagements et des actes concrets, les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU qui représentent la garantie de la légalité internationale. Et par conséquent, un point de vue qui était déjà connu comme la position du Saint-Siège, a été rappelé aujourd'hui directement à M. Aziz".
M. Navvarro Valls a défini comme "cordial" le climat de l'entretien de ce matin. "On parlait en effet d'une situation très dramatique, précisait-il, mais on s'est exprimé avec une grande clarté des deux côtés".
A propos du désir de Jean-Paul II de se rendre à Bagdad, le porte-parole du Saint-Siège ajoutait: "Il y a trois ans, au cours du Jubilé, le pape avait exprimé le désir de visiter l'Iraq des Chaldéens, la patrie d'Abraham. Pour des raisons évidentes, c'est-à-dire qu'on ne lui a pas permis de faire ce voyage, le pape n'a pas pu aller en Iraq. Donc, pour lui, c'est un chapitre clos. Je peux vous assurer qu'au cours de la conversation d'aujourd'hui le thème n'a pas été abordé le moins du monde par personne".
Avant cette audience pontificale, M. Aziz avait rencontré l'ancien président de la République italienne, M. Oscar Luigi Scalfaro.
Radio Vatican précise: "L'engagement diplomatique du Saint-Siège pour assurer la paix en Iraq a vu le cardinal Etchegaray, l'Envoyé du Saint-Père dans ce pays, se rendre hier en visite à Mossoul, dans le Nord de l'Iraq, où réside la communauté chrétienne locale. En attendant la rencontre avec le président Saddam Hussein, le cardinal a pu vérifier comment, dans cette petite ville, l'émigration causée par l'embargo et par les risques de la guerre ont notablement réduit le nombre des chrétiens. Le cardinal s'est également rendu en visite à la mosquée et sur les ruines de la ville de Ninive où il a évoqué le souvenir du prophète Jonas".
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Feb 14, 2003 00:00