CITE DU VATICAN, Vendredi 7 février 2003 (ZENIT.org) – Les preuves présentée par le secrétaire d’Etat américain Colin Powell ne sont pas “convaincantes” affirme un haut dignitaire du Saint-Siège: c’est ce que titrait aujourd’hui également L’Osservatore Romano (cf. ZF030206). Il estime que “la résolution 1441 des Nations Unies est le moyen le plus efficace pour éviter la guerre”.
C’est ce qu’affirmait aujourd’hui Mgr Renato Martino, actuellement président du conseil pontifical Justice et paix, mais qui connaît les rouages des Nations Unies et le dossier Iraq pour avoir été pendant 16 ans représentant du Saint Siège à l’ONU à New York.
“Il me semble que les preuves ne sont pas convaincantes, comme celle présentée par Adlai Stevenson (alors ambassadeur des Etats Unis à l’ONU, lors de la crise des missiles à Cuba, le 25 octobre 1962), a déclaré Mgr Martino au service en direct de Radio Vatican, «One-O-Five Live».
“Je crois, continuait Mgr Martino, qu’il faut appliquer la résolution 1441 des Nations Unies: c’est le moyen le plus efficace pour éviter la guerre”.
“De fait, expliquait Mgr Martino, cette résolution donne le pouvoir aux inspecteurs de détruire ou de rendre inoffensives les armes qu’ils trouvent mais la même résolution demande aux Etats membres de soutenir les inspecteurs”.
“La résolution demande même, précisait Mgr Martino, qu’ils offrent toutes les informations qu’ils ont en leur possession sur les armes de destruction de masse. Cette résolution a été approuvée l’an dernier le 8 novembre et les preuves arrivent seulement maintenant”.
“Par conséquent, concluait Mgr Martino, les informations doivent être remises aux inspecteurs pour qu’ils fassent leur travail”.
Ce n’est que si l’Iraq ne met pas en œuvre la résolution, que l’ONU “doit faire sa part, c’est à dire évaluer les séries de conséquences auxquelles la résolution 1441 fait elle même allusion”, ajoutait le diplomate.
Pour ce qui concerne la visite au Vatican du vice Premier ministre iraquien Tarek Aziz, le 14 février prochain, Mgr Martino déclarait: “La demande vient du gouvernement iraquien. Laissons le pape et Tarek Aziz se rencontrer. Ce pourrait être un pas vers la détente. Il est difficile de faire des prévisions. Il est évident que le pape fera tout ce qui est en son pouvoir auprès du gouvernement iraquien pour éviter la guerre”.
“Le pape n’a pas ces divisions dont parlait Staline, faisait remarquer Mgr Martino, mais l’action du pape consiste à rappeler au monde entier, aux gouvernants, qu’avec la guerre tout est perdu et avec la paix tout est gagné. Que la guerre est une aventure sans retour comme il l’a déjà dit en 1991”.
