Le cardinal James Francis Stafford est président du conseil pontifical pour les Laïcs, et évêque émérite de Denver (Colorado) : en tant que tel, il avait accueilli Jean-Paul II à Denver à l’occasion de la Journée mondiale de la jeunesse 1993, avant que le pape ne l’appelle à Rome.
Le cardinal américain estime que le gouvernement de son pays « n’a pas offert une évidence concluante d’un danger imminent pour la sécurité nationale ».
“Le gouvernement des Etats-Unis a récemment menacé d’utiliser des armes nucléaires contre l’Irak: c’est indigne de la plus ancienne démocratie du monde”, déclare le cardinal Stafford.
“Plus encore, le gouvernement des Etats-Unis a compromis ses propres principes de base en approuvant implicitement l’utilisation de la torture depuis le 11 septembre 2001”.
Le cardinal Stafford a également critiqué sévèrement le président irakien Saddam Hussein, en faisant remarquer qu’il n’a jamais condamné les attaques terroristes contre le World Trade Center du 11 septembre 2001.
Le cardinal a fait état de sa crainte de voir la montée d’une “nouvelle barbarie”, avec une spirale accélérée de peur et de brutalité assombrissant les perspectives de l’humanité au XXIe siècle, au lieu de l’espérance et de la collaboration que l’on pouvait souhaiter.
Les déclarations du cardinal Stafford s’inscrivent dans la ligne des déclarations précédentes de plusieurs hauts responsables du Vatican.
«Inside the Vatican» rappelle que cette critique sévère arrive à la veille de l’offensive diplomatique très controversée de l’ambassadeur des Etats-Unis près le Saint-Siège, M. James Nicholson, qui a invité le théologien catholique américain Michael Novak à prendre la parole au cours d’un congrès, à Rome, le 10 février, pour défendre ce qu’il considère comme “la légitimité morale d’une attaque préventive américaine contre l’Irak”.
Pour sa part, l’édition quotidienne en italien de L’Osservatore Romano de ces derniers jours continue de titrer sur le “travail diplomatique frénétique” en Europe et dans le monde pour tenter de “conjurer la menace d’un confit armé” en Irak.
