CITE DU VATICAN, Mardi 28 Janvier 2003 (ZENIT.org) –“Pas d’exception au respect dû à l’embryon humain”, demandent les évêques de France par la voix du président de la conférence épiscopale, Mgr Jean-Pierre Ricard, dans une déclaration publiée par le site de la conférence épiscopale France, lundi 27 janvier (cf. www.cef.fr).
Réagissant au projet de loi sur la bioéthique, condamnant le clonage mais permettant des expériences sur les embryons humains congelés, dits “surnuméraires”, fruits de la fécondation in vitro et abandonnés par leurs parents, Mgr Ricard, archevêque de Bordeaux, met en garde contre toute recherche réduisant l’embryon humain à un “objet”.
Le ministre français de la Santé, M. Jean-François Mattéi, a en effet annoncé que le projet de loi, discuté au Sénat à partir de ce mardi, intègre un moratoire de 5 ans de façon à pouvoir d’utiliser ces embryons surnuméraires pour la recherche.
“Tout embryon est déjà un être humain. Il n’est donc pas un objet disponible pour l’homme“, proteste Mgr Ricard. Le traiter comme une chose “serait une grave transgression“, “une brèche dans la reconnaissance du respect inconditionnel dû à l’humanité“.
Mgr Ricard rappelle qu’il n’est “pas possible de décider d’un seuil au-delà duquel l’embryon serait humain et en deçà duquel il ne le serait pas”.
“Si la loi fixait d’une manière ou d’une autre un seuil d’humanité au commencement de la vie, comment cela ne conduirait-il pas à récuser l’humanité de ceux qui, à l’autre terme de la vie, auraient perdu certaines des qualités prétendument nécessaires à la reconnaissance de l’humain ?“, demande le président de la conférence des évêques catholiques français.
“Les bénéfices que l’on peut raisonnablement attendre des recherches envisagées sur l’embryon humain demeurent aléatoires“, constate l’archevêque. Il insiste pour que “d’autres voies de recherche“ soient explorées.
On sait en effet que certains chercheurs, en vue trouver des thérapies cellulaires aux maladies dues à la dégénérescence, se sont tournés vers le travail sur les cellules souches adultes et sur les cellules du cordon ombilical. En Italie, une “banque” de cordons ombilicaux a même été mise en place à cet effet.