Le témoignage de la victime, Gomez Limon, avait permis de faire condamner trois militaires considérés comme responsables de la mort de l’évêque guatémaltèque.
Dimanche dernier, 19 janvier, deux hommes armés ont fait irruption à son domicile de Villanueva, à une trentaine de kilomètres au sud de la capitale. Son cadavre a été trouvé quelques heures plus tard, couvert de coups à la tête.
Sa déposition, ainsi que trois autres témoignages, avait abouti à la condamnation à trente ans de réclusion du colonel Byron Lima Estrada, de son fils, le capitaine Byron Lima Oliva et d’un ancien garde du corps présidentiel, José Obdulio Villanueva.
L’ancien secrétaire de Mgr Gerardi, le P. Mario Orantes, avait été condamné à 20 ans de prison pour complicité de meurtre.
Selon le premier verdict, le mobile de l’assassinat de l’évêque est « politique », et en relation avec le travail de Mgr Gerardi dans le cadre du projet diocésain Remhi (Récupération de la Mémoire Historique et Justice).
Deux jours avant d’être assassiné, en effet, le prélat avait officialisé le rapport « Guatemala nunca más » (Guatemala plus jamais ça) sur les crimes commis durant la guerre civile (1960-1996), qui documentait plus de 55.000 violations des droits de l’Homme perpétrées durant le conflit, soldé par un bilan d’au moins 200.000 victimes, mortes ou disparues.
Une grande partie de ces crimes sont attribués aux militaires.
Or, le 8 octobre dernier, une Cour d’Appel de Guatemala Ciudad a annulé pour vice de forme les condamnations infligées en première instance aux trois militaires et au prêtre. Les quatre accusés devront toutefois rester en prison jusqu’à l’ouverture d’un nouveau procès.