France: Le ministre de la santé met en garde contre "l'acharnement procréatif"

CITE DU VATICAN, Mercredi 22 Janvier 2003 (ZENIT.org) – Dans une interview accordée au quotidien français Le Monde, le ministre français de la santé, Jean-François Mattéi, dénonce la dérive de l’assistance médicale à la procréation vers un « acharnement procréatif », indique la revue de presse de la Fondation Lejeune (www.genethique.org).

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« Il faut retrouver la raison et le bon sens » estime t-il en rappelant « je suis pour l’assistance médicale à la procréation (AMP) mais jamais banalisée ; or elle l’est ». Selon lui le développement de ces techniques, que sont les Fécondation In Vitro (FIV), les inséminations intra-utérines, les FIV par injection intra cytoplasmique de spermatozoïdes (ICSI) ou les dons d’ovocytes, conduit à des « dérives inquiétantes » comme des « taux de prématurité, de gémellité ou d’infirmité cérébrale » plus élevés.

Il déplore que ces techniques soient utilisées alors qu’on est loin d’en maîtriser les conséquences pour l’enfant à naître : « personne ne pense à être l’avocat de l’enfant ». Le ministre estime que les petits « vont payer pour une bonne part les exigences de leurs parents et la complicité des médecins ».

Jean François Mattéi a le soutien du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) qui estime de son côté « qu’il est urgent d’évaluer les conséquences de ces techniques médicales à moyen et long terme ».

Rappelons qu’en France près de 110 000 enfants sont nés à la suite d’une AMP. Désormais on enregistre 9 000 naissances par an dont plus de 50% dans le cadre d’une ICSI. Le taux de réussite varie de 20% pour la FIV à 23% pour l’ICSI .

En limitant depuis quelques années le nombre d’embryons transférés en même temps dans l’utérus, le taux de grossesse multiple a baissé : de 6 à 8% il y a une dizaine d’années, il est passé à 1,5% aujourd’hui.

Le Dr Mouzon, spécialiste des questions de reproduction à l’Inserm estime que l’AMP représente 120 millions d’euros par an. A l’heure actuelle, le traitement de la stérilité est pris en charge à 100% par la Sécurité sociale, toutes tentatives étant désormais remboursées.

Jacques Testart serait favorable au paiement par les patients « d’une partie des coûts » ce qui permettrait non seulement de dissuader quelques couples mais également d’empêcher que les laboratoires utilisent la France comme terrain d’expérimentation pour la stimulation ovarienne.

Références:
Le Monde (Sandrine Blanchard) 22/01/03 – Le Parisien (Marc Payet) 22/01/03

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ZENIT Staff

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