Catholiques/politique: Le card. Ratzinger dit oui au pluralisme et à la laïcité

Ce n’est pas à l’Eglise d’indiquer ce qu’il faut faire

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CITE DU VATICAN, Vendredi 17 Janvier 2003 (ZENIT.org) – Le cardinal Ratzinger dit oui au pluralisme et à la laïcité, dans un entretien à Radio Vatican, à propos du nouveau document de sa congrégation sur l’engagement des catholiques en politique (cf. ZF030117). Il insiste: La “laïcité” signifie “la juste autonomie de l’Etat, de la sphère politique. Ce n’est pas à la hiérarchie de l’Eglise d’indiquer aux politiques ce qu’il faut faire”.

Le “vademecum” pour les catholiques engagés en politique face à la dangereuse émergence “d’orientations ambiguës” et de “positions discutables” dans la société contemporaine publié hier par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, entend rappeler certains principes propres à la conscience chrétienne et source d’inspiration pour l’engagement social et politique des catholiques dans les sociétés démocratiques.

La Note s’arrête en particulier à la définition des notions “pluralisme” et “relativisme”, souligne aujourd’hui le cardinal Joseph Ratzinger, préfet de ce dicastère, dans un entretien avec Radio Vatican (www.radiovaticana.com).

“Dans le document, explique-t-il, nous distinguons surtout pluralisme et relativisme. Le pluralisme en politique est une chose naturelle: de nombreuses questions politiques n’ont pas de réponse toute faite, évidente, mais on peut réagir de différentes façons aux différents défis de la situation actuelle. Par conséquent le pluralisme est une chose normale en politique. Le relativisme au contraire affirme qu’il n’y a pas de vérité éthique et morale obligatoire, contraignante pour la conscience du chrétien. Si nous avançons sur ce chemin, en pensant que le pluralisme soit la même chose que le relativisme, nous perdons justement les fondements de l’humanité et aussi les fondements de la démocratie, qui est fondée sur le consensus d’un minimum éthique comme condition de la vérité, pour l’humanité et pour la condition démocratique”.

Le cardinal souligne également la distinction établie par le document entre “laïcité” et “laïcisme”. La “laïcité”, explique-t-il, signifie “la juste autonomie de l’Etat, de la sphère politique. Ce n’est pas à la hiérarchie de l’Eglise d’indiquer aux politiques ce qu’il faut faire. Ce sont les laïcs, avec une conscience éclairée, qui ont la responsabilité de trouver la voie juste. Ce qui est décisif, c’est en effet la raison juste, pratique, orientée selon les grandes valeurs déterminantes pour l’être humain. Le “laïcisme” au contraire, est une idée par laquelle les contenus moraux de la foi chrétienne ne devraient pas entrer en politique, seraient à exclure et il se créerait deux mondes qui ne pourraient pas se toucher. En revanche, les grandes valeurs éthiques, mises en lumière par la foi chrétienne, servent d’orientation aussi en politique et cette orientation qui oblige une conscience éclairée ne retire rien à la liberté du politique. Bien au contraire, observer les fondements de l’humanisme c’est aussi défendre la liberté humaine”.

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ZENIT Staff

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