France: Mise en garde contre les propos du Dr Antinori et le clonage

« M. Antinori spécule sur la détresse de couples sans enfants »

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CITE DU VATICAN, Vendredi 19 juillet 2002 (ZENIT.org) – « M. Antinori spécule sur la détresse de couples sans enfants », déplore Jean-Paul Renard, directeur du laboratoire de biologie du développement et biotechnologie de l’INRA. La revue de presse de la fondation Jérôme Lejeune (www.genethique.org) publie en effet une « Mise en garde contre Antinori et le clonage » parue le 17 juillet dans le quotidien français « Libération ». Certains couples français font en effet parfois le voyage en Italie sur la foi des déclarations du Dr Severino Antinori à la presse.

Jean-Paul Renard revient ainsi sur les déclarations du Dr Antinori (cf. revue de presse du 12/07/02).

Pour lui, « le Dr. Antinori entretient la confusion quand il affirme que «le clonage reproductif est une thérapeutique» qui pourrait permettre à des hommes n’ayant aucune cellule sexuelle d’avoir un enfant ».(…) « Cette technique est radicalement nouvelle car elle abolit le passage d’une génération à l’autre. Cela interdit qu’on puisse la considérer comme un moyen de plus pour les procréations médicalement assistées ».

« Traiter alors avec autant de désinvolture la procréation humaine et persister à vouloir remettre en cause une partie des fondements biologiques et psychologiques à partir desquels se sont organisées nos sociétés est profondément choquant ». « M. Antinori spécule sur la détresse de couples sans enfants, et étale un acharnement pernicieux qui passe outre la présence d’autrui ».

Jean-Paul Renard cite les derniers résultats de l’INRA, parus dans la revue américaine Biology of Reproduction, qui confirment l’importance des risques du clonage pour la santé des veaux et aussi celle de la mère porteuse. « Sur les 121 dernières gestations initiées dans notre ferme, 56 se sont maintenues au-delà de 12 semaines, mais 23 (soit plus de 40 %) ont été arrêtées tardivement, souvent après l’apparition brutale d’une hypertrophie placentaire ; 2 mères porteuses et 10 veaux sont morts ou ont dû être euthanasiés malgré un suivi clinique intensif. Pour les 23 clones survivants, âgés aujourd’hui de trois mois à trois ans, le recul du temps est insuffisant ».

Rapporté à l’homme cela signifierait, continue le chercheur, que « pour obtenir une vingtaine d’enfants par clonage, il faudrait arriver à initier plus d’une centaine de grossesses, dont 40 % devraient être interrompues tardivement avec des risques graves pour la mère, et accepter de voir mourir environ six bébés peu après leur naissance ».

Pour lui, « il est scandaleux que M. Antinori envisage une démarche occulte avant toute publication et ainsi se donne la possibilité de cacher les drames qui ne manqueront pas d’accompagner la naissance des vingt premiers clones humains ».

« Je me dois donc de formuler une mise en garde à M. Antinori : il a été informé très tôt des risques biologiques associés au transfert de noyau somatique. De nombreuses recherches sont encore nécessaires avant d’envisager une maîtrise éventuelle du clonage. Les innovations qui pourraient, chez l’animal, découler de la technique de transfert de noyau somatique sont encore incertaines. Si M. Antinori persiste dans ses projets, il trouvera alors, quand il lui faudra en rendre compte, des scientifiques pour lui rappeler qu’il ne pouvait pas ne pas savoir. ».

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ZENIT Staff

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