CITE DU VATICAN, Mardi 21 mai 2002 (ZENIT.org) – Le Saint-Siège renouvelle son appel au respect de » la dignité humaine des populations locales » dans le cadre de l´éthique du tourisme et de l´écotourisme. Mgr Monni indique: « Il sera intéressant d’évaluer l’impact de l’écotourisme sur la protection de l’environnement et sur le développement socio-économique des communautés locales elles-mêmes ».
Mgr Piero Monni, observateur permanent du Saint-Siège à l´organisation mondiale du tourisme (OMT) est intervenu aujourd´hui devant le Canadian Tourism Commission et Québec Tourisme sur la question de « l´écotourisme » et de l´éthique du tourisme ». Un galop d´essai avant le sommet de Johannesburg, du 26 août au 4 septembre 2002, sur le Développement durable.
Rappelant le respect dû aux populations locales Mgr Monni précisait: « On ne peut en effet oublier, comme l’a rappelé récemment le Saint-Père, «ces propositions touristiques de ´paradis artificiels´, où sont exploitées à des fins purement commerciales les populations locales, au bénéfice d´un tourisme qui, en certains cas, ne respecte même pas les droits humains les plus élémentaires des habitants du lieu» (Allocution du Saint-Père aux participants à l´Assemblée plénière du Conseil pontifical pour la Pastorale des Migrants et des Personnes en Déplacement, n. 2,29 avril 2002) ».
« Un tel constat, continuait Mgr Monni, a poussé les experts et les personnes qui œuvrent dans ce secteur à définir des stratégies à court et à long terme, qui ont permis, entre autre, de faire apparaître une nouvelle typologie du tourisme: l’écotourisme, ébauché par le Code mondial d’Éthique du Tourisme, adopté par l´Organisation mondiale du Tourisme en octobre 1999 ».
A propos du développement, Mgr Monni rappelait: « Le souhait de nombreux participants est que le débat que nous avons en ce lieu offre d’intéressants points de réflexion au Sommet mondial sur le Développement durable, qui aura lieu à Johannesburg du 26 août au 4 septembre 2002. De nombreuses imbrications existent entre l’écotourisme et le développement durable, qui, comme vous le savez, est fondé sur l’idée de relier entre elles trois dimensions du développement: économique, social et environnemental ».
Mgr Monni résumait ainsi le rôle du Saint-Siège: « Pour sa part, le Saint-Siège veut contribuer lui aussi à ce débat, en indiquant quelques-uns des principes et des valeurs qui sont, ou devraient être, à la base de l’écotourisme. Ce dernier ne doit pas en effet se limiter à mettre en contact les touristes avec une nature non polluée ou avec les sociétés rurales; il doit aussi devenir un moyen concret pour sauvegarder le patrimoine naturel et surtout les traditions culturelles, spirituelles et religieuses ».
Et de préciser: « Cela signifie que, pour le développement de l´écotourisme, il est indispensable d’avoir comme point de référence le caractère central de l’être humain, rappelant le principe premier adopté par la Déclaration de Rio sur l’Environnement et le Développement de 1992, principe selon lequel «l’être humain est au centre des préoccupations du développement durable». Une telle approche comporte inévitablement une révision et une réorganisation des systèmes opérationnels qui visent à obtenir des résultats économiques et financiers immédiats au détriment d’un écotourisme durable, qui requiert le maintien du patrimoine culturel commun. L’écotourisme offre en effet l’occasion de ne pas privilégier uniquement les initiatives commerciales, mais de réserver aux valeurs humaines, culturelles et spirituelles, leur juste place, avec le soutien de tous les protagonistes concernés ».
« Le point de départ doit donc être, indique Mgr Monnni, la sauvegarde de la base culturelle, spirituelle et religieuse indispensable pour sensibiliser à ce problème ceux qui veulent s’engager dans ce secteur. La population locale ne peut être tenue à l’écart de ce processus innovateur et productif, mais elle doit être partie prenante des nouvelles valeurs qui se présentent, y compris les bénéfices liés à un développement social équilibré. De cette façon, on pourra parvenir à une harmonieuse association entre le patrimoine culturel de ceux qui sont accueillis et les traditions locales. Cela requiert un processus prudent et équilibré d’ouverture réciproque et d’intégration, avec, au point de départ, des parcours adaptés d’éducation et de formation au respect de la sauvegarde de la création et des autres cultures et civilisations, parcours qui conduisent aussi à un changement progressif des modèles de production et de consommations qui sont insoutenables.
Enfin, Mgr Monni insiste sur l´éducation et la formation des populations locales: « Afin qu’ils soient efficaces même pour un développement correct de l’écotourisme, de tels parcours d’éducation et de formation, proposés aux populations locales et plus particulièrement à celles qui arrivent, doivent être basés sur les exigences de la responsabilité, du souci du bien commun, de l’équité entre les générations et à l´intérieur de chaque génération, de la solidarité universelle et, comme cela a déjà été dit, de la subsidiarité ».