CITE DU VATICAN, Jeudi 9 mai 2002 (ZENIT.org) – « Sodano au monde: « Intervenez! » » L´Avvenire barre aujourd´hui sa page 4 de ce titre, reprenant l´appel lancé par le secrétaire d´Etat du Vatican hier, depuis le sanctuaire de Notre-Dame de Pompéi.
Le cardinal Sodano a en effet présidé la messe de la fête de Notre Dame du Rosaire de Pompéi, puis la prière de supplication jaillie du coeur du bienheureux Bartholo Longo, qui est à l´origine de ce sanctuaire.
Le cardinal a condamné l´attentat de Tel Aviv comme « un acte d´une extrême gravité mais qui ne doit pas être un obstacle à la recherche infatigable de la paix ». Il ajoutait: « Ni les bombes ni les kamikazes ne peuvent résoudre le problème. La violence ne conduit nulle part. Les Israéliens doivent respecter les résolutions de l´ONU et se retirer des territoires occupés et les Palestiniens doivent admettre que ce n´est pas avec la violence que l´on résout les problèmes ». L´Osservatore Romano titre à la une au-dessus d´une photo de rescapés de l´attentat: « Une féroce détermination contre la paix ».
Interrogé sur le président de l´Autorité palestinienne, le cardinal disait: « Il est le chef choisi par son peuple, comme le peuple d´Israël a choisi son gouvernement ».
Quant à la situation à la basilique de Nativité de Bethléem, qui en est au 37e jour d´occupation et de siège, le cardinal Sodano a déclaré qu´était venu le moment pour les Etats d´une « intervention de justice », dans le « plein respect des lois internationales ». « Les Etats, de manière équitable, doivent chacun assumer leur part d´engagement pour libérer la basilique de la Nativité à Bethléem », disait-il.
L´attente de sa libération « ne peut plus durer », insistait le secrétaire d´Etat du Vatican. L´Osservatore Romno titre aujourd´hui: « Trente-septième jour », avec ce sous-titre: « La souffrance des chrétiens dans la basilique de la Nativité ».
Cent Palestiniens devaient en effet quitter la basilique cette nuit. Mais leur sort reste lié à celui de 13 d´entre eux, extrémistes de Hamas et Jihad, dont l´accord signé entre les parties (sur l´évacuation pacifique de la basilique) prévoit l´exil. Mais aucun pays n´a – au moment où nous écrivons – voulu les accueillir. Italie, Grèce, Espagne, Jordanie, Egypte, se sont récusés ces jours derniers.
Pour sa part, le ministre général des Franciscains, le P. Giacomo Bini, est parti hier soir à Jérusalem dans l´espoir de se rendre à Bethléem pour y rencontrer les Frères qui se trouvent à l´intérieur du complexe de la Nativité. « Ma visite ne veut avoir aucune teneur ´politique´ » a-t-il expliqué à l´agence Misna, « nous voulons seulement encourager nos confrères et leur faire sentir notre proximité ».
Le P. Bini a dit avoir déjà pris contact avec l´ambassadeur israélien près le Saint-Siège et lui avoir communiqué ses intentions. Pour le moment, il n´a pas reçu de communication de la part de l´Etat hébreu. « Ils m´ont seulement répondu qu´entrer dans la Basilique de la Nativité comportait des problèmes » a déclaré le général des Franciscains, « en rappelant qu´il avait également été impossible d´organiser cette visite pour le cardinal Etchegaray, qui avait exprimé le souhait de célébrer la messe avec les Frères ».
Le P. Bini devrait rester à Jérusalem jusqu´à dimanche prochain. Il profitera de l´occasion pour rencontrer les responsables de la Custodie de Terre Sainte, en premier lieu le Custode, Giovanni Battistelli. « Un long et difficile chemin de réconciliation doit être emprunté et de profondes blessures, pas seulement physiques, doivent être soignées, nous voulons travailler davantage sur ce front », concluait le P. Bini.
