CITE DU VATICAN, Vendredi 3 mai 2002 (ZENIT.org) - Le Maroc peut jouer un grand rôle "dans la promotion du dialogue qui doit être conduit entre les différentes religions et aussi entre les cultures des hommes de notre temps", remarque Jean-Paul II en recevant ce matin le nouvel ambassadeur du Maroc près le Saint-Siège, M.Mohamed Sbihi.

Le pape Jean-Paul II soulignait les "relations déjà anciennes" entre le Royaume du Maroc et le Saint-Siège, et qui "n’ont cessé de se développer harmonieusement au cours des années". "Je m’en réjouis et je prie le Tout-Puissant de soutenir les efforts de tous les Marocains pour édifier une nation toujours plus fraternelle et toujours plus unie", disait Jean-Paul II.. Témoin, la rencontre festive du pape avec les jeunes musulmans de nombreux pays au stade de Casablanca en 1985.

Promotion du dialogue
Dans cet esprit, le pape soulignait: "Dans la promotion du dialogue qui doit être conduit entre les différentes religions et aussi entre les cultures des hommes de notre temps, votre pays, Monsieur l’Ambassadeur, peut jouer un grand rôle".

Jean-Paul II évoquait en particulier la situation géographique du Maroc, son histoire, qui en ont fait "une terre de rencontre et comme un pont, d’une part vers l’Europe occidentale et tous les pays qui bordent le bassin méditerranéen, déjà unis par une longue histoire commune, et, d’autre part, vers l’Afrique subsaharienne que les flux migratoires rapprochent du Maghreb".

Tolérance et ouverture religieuses
Le pape évoquait aussi "la riche identité culturelle de la Nation, qui est précisément caractérisée par l’hospitalité", sa "longue tradition de tolérance et d’ouverture religieuses", et le fait que "les fidèles de plusieurs religions y vivent dans le respect mutuel, sans entrave à leurs libertés fondamentales, montrant ainsi qu’il est possible à des croyants de traditions religieuses différentes de vivre en paix sur le même sol".

Dénoncer clairement toutes les fausses légitimations de la violence
Dans le contexte internationale actuel, le pape évoquait la Journée de prière d´Assise, le 24 janvier dernier, et l´engagement des religions pour la Paix. "Les circonstances difficiles et inquiétantes de la situation internationale incitent fortement les hommes de bonne volonté à renforcer les liens de confiance entre eux et la conviction d’avoir à œuvrer ensemble en faveur du dialogue et de la paix. Comme j’ai eu l’occasion de le rappeler à maintes reprises, notamment lors de la Journée mondiale de prière à Assise le 24 janvier dernier, les responsables des Nations et les autorités spirituelles ont le devoir de déployer leurs efforts sans relâche, afin de faire reculer la violence qui régit trop souvent dans notre monde les rapports entre les hommes et entre les groupes. Elles doivent aussi, pour y parvenir, dénoncer clairement toutes les fausses légitimations de la violence, notamment au nom de la religion, et affirmer sans détour leur attachement au dialogue et à la paix".

Moyen Orient: revenir à la table des négociations
A propos de ce qu´il appelle "la situation tragique que connaît le Proche-Orient" et celle des lieux saints, notamment Jérusalem, "symbole, pour tous les croyants des religions monothéistes", Jean-Paul II appelait au retour "à la table des négociations": "Le Saint-Siège a fait connaître sa vive inquiétude devant les événements récents et il ne cesse de plaider pour la reprise des négociations entre les parties qui s’affrontent, mettant tout en œuvre pour que cesse le conflit armé, qui est sans issue et qui ne donne ni perspective ni espérance aux peuples en présence. Seul un dialogue courageux, animé par la volonté de construire un avenir possible pour tous les habitants de cette terre ainsi que pour toutes les communautés qui y vivent, pourra ramener une paix juste et durable. Comme je l’ai déjà dit, ni la violence aveugle du terrorisme ni la violence de la guerre ne peuvent apporter de solution. Puissent nos efforts incessants et l’engagement résolu de la communauté internationale réussir à convaincre les uns et les autres de revenir à la table des négociations !"

La communauté catholique du Maroc et ses pasteurs.
"Je sais que les catholiques ont leur place dans la vie du pays et qu’ils jouissent de l’estime de la population, soulignait par ailleurs Jean-Paul II. Ils souhaitent travailler, avec tous leurs concitoyens, à l’édification d’un monde de justice et de paix, au service de l’homme et de son développement. Ils savent qu’en témoignant ainsi du respect dû à tout homme, créé à l’image de Dieu, ils rendent gloire au Très-Haut ! Je les encourage à être toujours davantage les témoins de l’amour fraternel que le Christ nous enseigne, pour dire à tous l’amour indéfectible que Dieu porte aux hommes".