CITE DU VATICAN, Dimanche 23 décembre 2001 () –
Pour « obtenir le don de la paix », le pape recommande l´union des efforts de tous les chrétiens et une « prière continuelle ».
Quatre-vingt responsables religieux, chrétiens, juifs et musulmans, ont ainsi lancé, jeudi 20 décembre, depuis Bruxelles, un appel énergique à ne jamais utiliser la foi pour justifier la haine et la violence, lors de la conclusion du sommet « La Paix de Dieu dans le monde » des religions monothéistes en Europe. La rencontre a duré deux jours, les 19 et 20 décembre, et elle a eu lieu au siège de l´Union européenne. Elle était placée sous les auspices du patriarche œcuménique, Batholomaios Ier, et du président de la Commission européenne, M. Romano Prodi. A l´invitation du patriarche œcuménique étaient présents à Bruxelles trois cardinaux chefs de dicastères romains: François-Xavier Nguyên Van Thuân (Justice et Paix), Walter Kasper (Unité des chrétiens) et Francis Arinze (Dialogue interreligieux).
Le pape Jean-Paul II a adressé au cardinal Walter Kasper une lettre par laquelle il exprimait au patriarche œcuménique Batholomaios Ier combien il apprécie cette initiative, et présentait ses vœux de bonne réussite de la rencontre.
– Lettre de Jean-Paul II –
À mon cher Frère le Cardinal Walter KASPER
Président du Conseil pontifical
pour la Promotion de l’unité des Chrétiens
J´ai appris que Sa Sainteté le Patriarche œcuménique Bartholomaios Ier a pris l´initiative de convoquer à Bruxelles, les 19 et 20 décembre 2001, une rencontre interreligieuse sur le thème La Paix de Dieu dans le monde. Cette initiative, qui bénéficie aussi de l´appui du Président de la Commission européenne, le Professeur Romano Prodi, veut être un encouragement à la coexistence pacifique et à la collaboration entre les grandes religions monothéistes au niveau de l´Europe.
Je forme des vœux chaleureux pour cette rencontre, vous confiant le soin de transmettre mes salutations fraternelles à Sa Sainteté le Patriarche œcuménique et à tous les participants, et surtout de les assurer de ma prière fervente, par laquelle j’implore le Tout-Puissant d’accepter ce témoignage de bonne volonté et de nous accorder des forces toujours nouvelles dans la recherche de la paix.
Mon souhait est surtout que la rencontre de Bruxelles puisse susciter des réflexions et des actions sereines pour favoriser « un renouveau général dans le cœur des personnes et dans les relations entre les peuples de la terre » (Message pour la célébration de la Journée mondiale de la Paix 2002, n. 10).
Tout en demeurant fortement peiné par les circonstances tragiques qui ont profondément affecté les personnes et les peuples, et qui ternissent actuellement la scène du monde, je reste animé par une grande espérance. C’est pourquoi j´ai voulu encore une fois faire appel aux responsables des différentes religions, leur demandant de s´unir à moi le 24 janvier prochain à Assise, pour implorer la paix. Je m’associe donc de tout cœur à Sa Sainteté le Patriarche œcuménique et à tous les illustres représentants réunis à Bruxelles pour la rencontre La Paix de Dieu dans le monde. Nous ne pourrons obtenir le don de la paix qu’en associant nos efforts et en faisant monter vers le Très-Haut une prière continue. Nous ne pourrons faire advenir la paix et faire resplendir la nature sacrée de l’homme et sa dignité que par le recours au pardon réciproque et par notre volonté d´instaurer la justice.
En me réjouissant, Monsieur le Cardinal, de votre présence et de celle de son Éminence le Cardinal Francis Arinze, à la rencontre convoquée à Bruxelles par mon Frère, Sa Sainteté Bartholomaios Ier, je suis convaincu que cette participation de l´Église catholique et des autres chefs religieux sera une occasion de dire au monde que nous souhaitons tous être dociles au Tout-Puissant pour lui permettre de faire de nous des artisans de paix.
IOANNES PAULUS II