Philippines: Appel de Jean-Paul II pour le P. Pierantoni, enlevé il y a deux mois

Et en faveur de toutes le personnes actuellement séquestrées

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CITE DU VATICAN, Dimanche 23 décembre 2001 () – A l´occasion de Noël, Jean-Paul II lance un appel à la pitié des ravisseurs en faveur du missionnaire italien enlevé aux Philippines le 17 octobre dernier, Giuseppe Pierantoni, et en faveur de toutes le personnes actuellement séquestrées.

Prêtre italien de 44 ans, et religieux de la Congrégation du Sacré-Coeur de Jésus (Dehoniens), leP. Giuseppe Pierantoni travaillait aux Philippines depuis 1991. Il a été enlevé le 17 octobre dernier dans la paroisse de Notre-Dame de Fatima à Dimataling, sur l´île de Mindanao (Philippines). Le père général des Prêtres du Sacré-Cœur (Dehoniens), Virginio Bressanelli, avait alors indiqué que l´enlèvement était le fait d´ un groupe de 15 personnes armées, qui l´ont appréhendé par la force et se sont enfuies en traversant la baie d´Illana sur un canot à moteur.

« Je désire adresser un appel en faveur des personnes qui se trouvent séquestrées, disait le pape après la prière de ´angélus de ce dimanche. Ma pensée se tourne spécialement vers ceux qui ont été enlevés en raison de leur foi, en particulier, vers le P. Giuseppe Pierantoni, prêtre Dehonien, enlevé il y a plus de deux mois aux Philippines. Puisse le Saint Noël, mystère de bonté et de paix, inspirer de la pitié aux cœurs des ravisseurs et les pousser à libérer ces personnes. Qu´elles et leurs familles soient assurées de mon souvenir dans la prière ».

En vain, la Mère du missionnaire avait lancé elle aussi un appel aux ravisseurs, en faisant confiance, disait-elle, en la bonté d’âme qui caractérise les Philippins.

Les Déhoniens ont également adressé un message aux ravisseurs en leur demandant la libération du P. Pierantoni. Le P. Jerry Sheehy, Supérieur des Missions Dehoniennes aux Philippines y déclare notamment : « Par vos actions, vous faites du mal à de nombreuses personnes, et vous jetez le discrédit sur la population des Philippines, musulmane et chrétienne, bien connue pour sa gentillesse et son hospitalité envers les étrangers. Nous ne savons pas pourquoi vous avez pris en otage un prêtre, étant donné que l’Eglise aux Philippines, et en particulier à Pagadian, est très active pour rechercher la paix et la justice pour tous les membres de la société, quelle que soit la religion ou la tribu à laquelle ils appartiennent ».

Mgr Zacharias Jimenez, évêque de Pagadian, le diocèse de la province de Zamboanga du Sud avait alors expliqué à Fides () que l´enlèvement était probablement dû à  » des bandits de la région, de groupes sans idéologie, qui cherchent de l’argent « . Mgr Jimenez expliquait qu´au cours de la dernière semaine du mois d’août les Pères Dehoniens avaient déjà reçu des menaces d’enlèvement, et que c’est grâce à l’oeuvre de médiation qu’il avait menée avec les autorités civiles, que le danger avait été écarté.

« Les groupes criminels de la région sont connus de la police. Toutefois, ils pourraient remettre leur otage à d’autres groupes, voire même aussi à Abu Sayyaf, pour en retirer des avantages logistiques et économiques », précisait l’évêque.

Les enquêteurs pensent qu’il s’agit d’un groupe de rebelles sortis du Moro Islamic Liberation Front (MILF, Front Moro islamique de libération), un mouvement qui lutte pour un Etat islamique indépendant dans le Sud des Philippines.

« Le climat dans la région, expliquait encore l’évêque, est d’une profonde tristesse. Les gens sont descendus dans la rue et ont protesté contre l’enlèvement, en exprimant leur solidarité. Musulmans, chrétiens, et indigènes sont côte à côte. Le douloureux événement est une occasion pour unir plus profondément la communauté. Les Oulémas sont venus chez moi pour m’offrir leur solidarité. Les fidèles prient dans les églises, les femmes musulmanes se réunissent dans les mosquées pour prier pour la libération du missionnaire. La cohésion de la communauté tout entière se renforce « .

Le forum islamo-chrétien (« Interfaith Forum for Peace and Solidarity ») qui organise le dialogue inter-religieux, continue son activité. « Cela, déclarait Mgr Jimenez, fait partie intégrante de mon ministère épiscopal. C’est un impératif de l’époque actuelle ».

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ZENIT Staff

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