Abus sexuels contre les enfants: Acte criminel qui doit être puni

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Ne jamais relativiser les crimes commis dans ce domaine

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CITE DU VATICAN, Dimanche 23 décembre 2001 () – « L´abus sexuel est un mal, un acte criminel et il doit être puni », affirme la représentante du Saint-Siège à une conférence de l´ONU sur ce sujet. Le Saint-Siège met ainsi en garde contre toute « tentative de relativiser les crimes commis dans ce domaine ». Le Saint-Siège demande le renforcement des lois internationales, la lutte contre la pauvreté et le soutien des familles pauvres, en un mot, des « armes globales » pour combattre des phénomènes « globaux », mais aussi la défense des valeurs dont le « déclin » est si évident en Occident.

Le IIe « Congrès mondial contre l´exploitation sexuelle commerciale des enfants » vient de se tenir au Japon, à Yokohama, du 17 au 21 décembre, sous les auspices de l´Organisation des Nations Unies (ONU), ave la collaboration de UNICEF, et du gouvernement du Japon. La délégation du Saint-Siège était présidée par Mme Janne Haaland Matlary. Elle comprenait Mgr Dominique Rézeau, conseiller de nonciature, en service à la section de la Secrétairerie d´Etat pour les relations avec les Etats, Mgr Andrew Thanya-Anan Vissanu, secrétaire de nonciature au Japon et de Sr Jiemjit Thamphicai, directrice du centre « Fountain of Life », à Chonbui, en Thaïlande.

« Du point de vue du Saint-Siège, affirmait Mme Matlary, il ne peut y avoir aucune tolérance de l´exploitation sexuelle des enfants, que ce soit au nom de la libre expression ou du libre choix. Jamais les enfants ne sont des partenaires sexuels consentants. Ils sont toujours des victimes. La Convention sur les Droits de l´Enfant souligne ce fait: la clef réside toujours dans le meilleur intérêt de l´enfant. Nous devons faire attention aux tentatives de relativiser les crimes commis dans ce domaine. L´abus sexuel est un mal, un acte criminel et il doit être puni. Nous devons nous rassembler une beaucoup plus grande volonté politique de combattre ces crimes contre les plus faibles, et nous devons renforcer à la fois les lois internationales, les instruments de l´extradition et d´extra-territorialité « . Il s´agit d´un crime, insiste Mme Matlary, avec lequel il ne peut y avoir de « compromis » ou « d´excuse ».

« Les enfants ont droit à une enfance innocente. Les enfants sont par nature aimants, innocents, et ont confiance dans les adultes, pourtant certains d´entre eux se voient de plus en plus voler leur enfance », constatait Mme Matlary.

Elle déplorait: « Ils sont la proie des media, des forces du marché, et de personnes qui les exploitent sexuellement. Mais les enfants sont la véritable espérance de la société et doivent être protégés et aidés de toutes les façons ».

« L´exploitation sexuelle des enfants, dénonçait la représentante du Saint-Siège, est un crime si haineux qu´on manque de termes pour exprimer ses réactions et ses sentiments. Le trafic à la fois des femmes et des enfants, le tourisme sexuel et la pornographie des enfants sur l´Internet, ont énormément augmenté depuis la première conférence sur l´exploitation commerciale des enfants à Stockholm en 1996. La combinaison d´un marché libre amoral et de la décadence sexuelle, ainsi que de la pauvreté et de la faiblesse des structures familiales expliquent cette vérité choquante ».

« En tant que mère de quatre enfants entre dix et six ans, confiait Mme Matlary, je suis quotidiennement concernée par les menaces que représentent les media, Internet, et la décadence sexuelle générale de notre société. La « sexualisation » de l´enfance, poussée par des forces du marché, contribue à voler aux enfants leur innocence naturelle. La présentation du sexe comme quelque chose de normal à un très jeune âge conduit également à une « sexualisation » de l´enfance qui en revient à inviter les « abuseurs » et même peut-être à leur permettre de chercher une « banalisation » et une légitimation de leurs crimes ».

Revenant sur les causes profondes dénoncées plus haut, Mme Matlary affirmait: « La combinaison de la pauvreté et le faiblesse des relations familiales expliquent souvent pourquoi les enfants sont impliqués dans le « tourisme sexuel » ou deviennent les victimes de trafics ».

Et d´affirmer: « La pauvreté doit et peut être combattue par une plus grande aide au développement. Là, à la fois les organisations internationales et les communautés locales doivent avoir leur mot à dire. Le honteux tourisme sexuel doit être combattu dans de nombreux pays en voie de développement du côté de l´offre et du côté de la demande. Une famille pauvre du monde en développement peut et doit être aidée, et les clients-exploiteurs peuvent et doivent être détectés et punis effectivement par une coopération légale internationale. Dans ce domaine, des développements prometteurs concernant l´extra-territorialité sont importants. A la fois le tourisme sexuel et la pornographie des enfants sur Internet sont des phénomènes globaux, et ils doivent être combattus par des armes politiques vraiment globales ».

Mais la clef, c´est une politique familiale authentique. « La principale stratégie pour combattre l´abus sexuel des enfants, est de fortifier la famille », affirme Mme Matlary qui citait le discours Jean-Paul II, le 16 novembre dernier, aux évêques de Thaïlande en visite ad limina: « La famille est sous la menace d´offenses diffuses contre la dignité humaine comme l´exploitation sexuelle de femmes et d´enfants ».

« Bien que l´abus sexuel des enfants se produise aussi hélas dans le contexte familial, en règle générale, c´est dans sa famille que l´enfant apprend ce qu´est une relation naturelle mère-père-enfant. C´est seulement en famille que l´enfant peut trouver la protection nécessaire contre une société prédatrice, qui n´a pas à l´esprit le meilleur intérêt de l´enfant ».

Mais dans ce sens, ce ne sont pas seulement les familles pauvres qui sont concernées, souligne Mme Matlary. « Nous devons maintenant affronter le fait que ce ne sont pas seulement les enfants pauvres de nations pauvres qui sont abusés, mais aussi des enfants au cœur même de la société occidentale, avec de son abondance et la richesse des consommateurs. On touche du doigt une crise
Morale majeure. Les rencontres régionales de Rabat et de Bangkok ont clairement mis en évidence, dans leurs conclusions, que l´exploitation sexuelle des enfants est également due au « déclin des valeurs ». La « panne » et la faiblesse de la famille se manifeste alors que la société devient davantage prédatrice dans le domaine de la sexualité. Comme la recherche le montre, ceux qui abusent des enfants ne sont pas seulement des pédophiles, mais aussi des adolescents et des adultes ayant une vision « contrariée » de la sexualité. La combinaison du sexe et de la violence dans les media, les divertissements et la banalisation de l´expérience sexuelle conduit facilement à des perversions qui impliquent non seulement des femmes, mais des enfants ».

« Dès que les êtres humains sont considérés comme des objets, dès que l´on oublie qu´ils ont été créés par Dieu avec une dignité inaliénable, on peut tout simplement en user et en abuser. L´abus sexuel des enfants est la logique extrême dune telle vision de l´être humain. C´est pourquoi, il nous faut analyser à la racine les causes de ce crime et en même temps en combattre les faits de toutes les façons possibles dans l´ébauche du plan d´action. Nous devons le faire avec une volonté politique plus vigoureuse et plus grande ».

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ZENIT Staff

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