CITE DU VATICAN, Vendredi 7 décembre 2001 (ZENIT.org) – Le dialogue entre Islam et Christianisme, et la liberté religieuse de la minorité catholique de Turquie ont été évoqués par Jean-Paul II. Le pape recevait ce matin au Vatican la nouvelle ambassadrice de Turquie près le Saint-Siège, Mme Filiz Dinçmen, qui présentait ses lettres de créance.
La paix est en effet liée au dialogue interreligieux, le pape l´a rappelé à mainte occasion. En ce sens, la communauté internationale voit la Truquie comme le point de rencontre par excellence, un « pont », entre Orient musulman et Occident chrétien, remarquait en substance le pape.
Après une période difficile, les relations entre la Turquie et le Saint-Siège ont « refleuri » au XXe siècle, dans la confiance et le respect réciproque, un progrès que le pape saluait comme une « guérison de la mémoire », après les difficultés internationales qui permettent aux « blessures du passé de se transmettre de génération en génération ».
Le pape s´est rendu en visite en Turquie en 1979. Il souligne combien le pays a une vocation de « carrefour » entre Est et Ouest. Il est en effet porteur d´un héritage musulman séculaire tout en étant liée à la naissance de l´apôtre Paul de Tarse, à la fondation des premières communautés chrétiennes, à la prédication des apôtres, à l´enseignement des pères de l´Eglise, et aux premiers conciles, décisifs pour la vie de l´Eglise.
Mais la Turquie se veut « laïque », comme Mme Filiz Dinçmen le soulignait, avec une séparation bien nette entre « religion et politique, sacré et profane ». Cette distinction, remarquait Jean-Paul II ne peut pas pour autant signifier « une séparation absolue ». Car, lorsque « la dimension transcendante disparaît de la vie publique », insistait Jean-Paul II, surgissent les totalitarismes et la dignité humaine est piétinée.
Le défi à relever pour un Etat est alors de demeurer « ouvert » à la transcendance, qui permet de voir dans l´homme l´image de son Créateur, et de lui reconnaître des « droits inaliénables ».
Parmi ces droits, le pape souligne celui à la liberté religieuse, qui n´est pas uniquement du domaine privé mais apporte des valeurs importantes à la vie de la société. Le pape évoquait la petite communauté catholique de Turquie, disant son espérance dans une prompte reconnaissance juridique. « Les compréhensibles préoccupations pour l´unité nationale, remarquait Jean-Paul II, ne s´opposent pas au respect des droits des individus et des minorités ».