CITE DU VATICAN, Mercredi 5 décembre 2001 (ZENIT.org) – A l’issue de leur assemblée plénière annuelle, les évêques catholiques d’Indonésie appellent à reconstruire « l’image brisée de Dieu dans le pays », indique la revue des Missions étrangères de Paris, dans son édition du 1er décembre (cf. eglasie.org).
Les évêques catholiques d’Indonésie se sont réunis du 5 au 15 novembre à l’occasion de l’assemblée plénière de la Conférence épiscopale. Au nombre de 34, ils ont réfléchi et médité sur le thème « Dieu, celui qui donne la vie ». Le 15 novembre, à Djakarta, à l’issue de cette assemblée, le cardinal Julius Darmaatmadja a déclaré que lui et ses pairs attendent des catholiques indonésiens un engagement en faveur de la démocratie et du respect du droit afin de reconstruire « l’image brisée de Dieu dans le pays ». Selon lui, dans tous les secteurs de la société, « l’égoïsme et le communautarisme prévalent et les gens se battent pour leurs intérêts personnels, familiaux ou de groupe, délaissant le bien commun de la nation ».
Dans leur communiqué commun, les évêques notent qu’il est devenu « courant » de prendre la vie d’autrui. Or, si la vie humaine n’est plus respectée, comment l’environnement pourrait-il être préservé ? De plus, notent les évêques, dans cette situation, ce sont les plus faibles, particulièrement les femmes et les enfants, qui souffrent le plus. Plus les gens sont proches des réalités de la vie quotidienne, plus ils réalisent que c’est une « culture de mort » qui semble présider aux destinées du pays, disent encore les responsables de l’Eglise.
Ceux qui promeuvent cette culture de mort pour diviser la nation se servent des différences de religion ou d’appartenance ethnique, et des intérêts matériels pour manipuler les gens à leur convenance, notent les évêques. Parce que l’économie a été développée au service des intérêts des plus puissants, c’est aujourd’hui l’ensemble de l’économie qui se détériore, analysent-ils.
L’usage quasi-généralisé de la violence et le recours à la force militaire pour résoudre les problèmes ont eu pour conséquence de rendre inutile les circuits légaux, les autorités n’étant plus gages de justice, expliquent-ils. « Tout ceci témoigne du grave état dans lequel se trouve la nation. Les gens vivent une profonde agonie », concluent-ils.
Après ce sombre constat, les évêques invitent leurs concitoyens à se rappeler leur dignité d’êtres créés par Dieu. « Notre identité, en tout premier lieu, est spirituelle. Elle n’est pas donnée et déterminée de l’extérieur, sujette à la destruction », écrivent-ils. « Il y a une puissance en chacun de nous que nous sommes appelés à développer pour améliorer l’état de notre économie et la prospérité de tous, pour respecter le droit afin que tous aient droit à la justice, et pour faire de notre mieux afin de susciter un gouvernement démocratique. »