CITE DU VATICAN, Dimanche 21 octobre 2001 (ZENIT.org) – En réponse aux interventions militaires en Afghanistan, les Eglises suisses réclament une mobilisation pour faire face à « une catastrophe humanitaire d´une ampleur inimaginable ».
« En Afghanistan, estime le Présidium de la Conférence des évêques suisses, le Conseil de la Fédération des Eglises protestantes de la Suisse, et l´évêque de l´Eglise catholique-chrétienne de Suisse, se dessine actuellement une catastrophe humanitaire d´une ampleur inimaginable. Les oeuvres d´entraide – ecclésiales et autres – fournissent en Afghanistan et dans les Etats voisins, dans des conditions extrêmement difficiles, une aide aux réfugiés. Le nombre de ces derniers devrait largement dépasser le million. Les Eglises nationales appellent tous les croyants à prier pour la paix, à travailler à une entente durable entre les peuples et les religions et à soutenir matériellement les oeuvres d´entraide ».
La déclaration commune affirme: « les Eglises sont conscientes que le terrorisme doit être combattu ». Mais ajoute: « Au vu de la complexité d´un terrorisme dont les ramifications courent dans le monde entier, une intervention militaire ne résoudra guère le problème; elle doit en tous les cas être accompagnée d´autres mesures ».
La déclaration invite la communauté internationale à s´attaquer aux causes du terrorisme: « Pour parvenir à une paix durable et briser la spirale de la violence, il faut en reconnaître et en éradiquer les causes réelles, tant sociales que culturelles, politiques et économiques. Les Eglises soulignent que le Christ a rejeté la violence sous toutes ses formes. Elles sont aussi conscientes qu´au cours de l´histoire les chrétiens n´ont pas toujours agi en conséquence. Les terribles attentats du 11 septembre dernier contre les Etats-Unis menacent d´entraîner le monde dans un tourbillon de destructions ».
« Tous sont concernés, continue la déclaration: les chrétiens comme les musulmans, les pays industrialisés comme les pays en développement. Tous les hommes ont peur du terrorisme et de ses conséquences. Certes, le terrorisme doit être combattu par les moyens les plus divers, mais nous doutons fort que les bombardements soient utiles, car, en fin de compte, ce sont toujours les populations civiles qui en souffrent le plus ».
Les trois Eglises nationales estiment enfin que « l´intervention militaire ne résoudra guère le problème du terrorisme ». Le Présidium de la Conférence des évêques suisses, le Conseil de la Fédération des Eglises protestantes de la Suisse et l´évêque de l´Eglise catholique-chrétienne de Suisse déclarent qu´ils « ne peuvent approuver la guerre ».