Les paroisses comme un lieu capital de vie chrétienne

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Troisième carrefour francophone

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CITE DU VATICAN, Mercredi 17 octobre 2001 (ZENIT.org) – Mgr Pierre MORISSETTE, évêque de Baie-Comeau, au Canada a rapporté, le 16 octobre, au matin, le compte rendu des travaux du troisième carrefour francophone en insistant sur les thèmes suivants: L´exercice du munus docendi (la charge d´enseignement de l´évêque), la collégialité, et les paroisses comme un lieu capital de vie chrétienne.

La charge d´enseignement
« L´exercice du munus docendi commande une double attention: d´une part à ce qu´il faut dire (quid) et d´autre part à la manière de le dire (quomodo). Dans tous les cas, il faut placer le Christ, sa personne et son message, au centre de notre enseignement. Par ailleurs, dans l´annonce de l´Évangile, il faut attacher un grand soin aux attitudes: humilité, témoignage de vie et dialogue ».

« L´ordination épiscopale et le ministère pastoral sont les deux foyers de la spiritualité de l´évêque. Configuré au Christ, l´évêque fait de la charité pastorale sa vertu principale. Loin d´être individualiste, sa spiritualité en est une de communion qui favorise la coresponsabilité. Enraciné dans l´écoute de Dieu et des hommes, l´évêque garde la Parole de Dieu dans son coeur et discerne avec admiration la présence de Dieu dans le monde contemporain.

« Cette contemplation de l´oeuvre de Dieu dans le monde le conduit à rassembler son peuple pour rendre grâce dans la célébration de l´eucharistie. Cette spiritualité comporte divers piliers: la célébration des sacrements, la méditation et la prédication de l´Évangile, la prière et l´ oraison, la retraite et la direction spirituelle, la piété populaire où il est édifié par la vie chrétienne de ses fidèles. Pour resserrer les liens avec ses prêtres, l´évêque doit d´abord développer envers eux une attitude de confiance, de compassion et de miséricorde.

« Ami, frère et père pour ses prêtres, il sait les inspirer, missionner à leur côté et faire la vérité avec eux. Il saura aussi trouver des moyens concrets pour développer une véritable proximité avec ses prêtres et les soutenir: espaces de disponibilité et d´accueil pour prier et se détendre avec eux, visites, développement d´un cadre pour le soutien financier, coopération pastorale dans le cadre du conseil presbytéral. La pastorale des vocations est l´ oeuvre de toute l´Église. Elle engage les prêtres, les familles, les mouvements, les paroisses, les petits séminaires, là où ils existent, et le service diocésain des vocations.

« Quant à la formation des séminaristes, elle requiert des formateurs compétents qui collaborent avec l´évêque, et un financement adéquat, ce qui implique une solidarité entre les Églises. Réalisée en contact très étroit avec les Églises locales, elle comporte plusieurs éléments: la formation intellectuelle, doctrinale et pastorale; la formation à la vie fraternelle et à la coresponsabilité et la formation de la vie affective dans l´esprit de l´Évangile ».

La collégialité
« Parmi tous les aspects qui se rattachent à la question de la collégialité, nous nous sommes arrêtés aux questions suivantes. D´abord l´exercice du ministère pétrinien pourrait compter davantage sur le synode des évêques. Son mode de travail pourrait être revu et il nous apparaît important d´étudier cette question en s´inspirant du mode de travail de l´Assemblée conciliaire.

« Par ailleurs, plusieurs interventions des Pères synodaux in aula se rapportaient aux relations entre les conférences épiscopales et la curie romaine. Des malaises ont été exprimés et, si des problèmes existent, il faut y faire face. Nous pourrions même profiter de cette assemblée synodale pour approfondir ce sujet. Enfin, pour un exercice fructueux de leur fonction, il importe que les représentants du Saint-Siège connaissent bien la culture des pays qui les reçoivent et une pratique de la consultation, quand elle existe, contribue à construire la compréhension et la confiance mutuelles.

« Très peu de Pères synodaux ont fait référence à la province ecclésiastique comme moyen d´actualiser la collégialité. Si un tel cadre apparaît parfois fructueux, il a souvent perdu aujourd´hui de son importance au profit de nouveaux regroupements ecclésiaux, notamment au plan national, dans le cadre de la conférence épiscopal, ou au plan régional, dans des assemblées plus restreintes d´évêques. C´est donc souvent à ces niveaux que s´organise aujourd´hui la coopération entre les Églises et la collégialité affective et effective ».

Les paroisses, lieu capital de vie chrétienne
« Les paroisses sont un lieu capital de vie chrétienne. De manière à en prendre bien soin, il importe de valoriser la visite pastorale et de favoriser la mise sur pied des conseils paroissiaux aptes à assurer la coresponsabilité. Les paroisses et les mouvements représentent des réalités complémentaires. Il revient à l´évêque d´harmoniser ces deux réalités dans le respect de la spécificité de chacune. Peu de Pères synodaux se sont montrés préoccupés de la curie diocésaine. Outre ce qui est prévu par le droit universel, l´organisation de la curie diocésaine sera toujours fonction des moyens et des situations locales.

« Il importe cependant d´assurer la plus grande transparence dans la gestion temporelle du diocèse et de choisir avec grand soin l´économe diocésain. Pour suivre le Christ, son véritable trésor, l´Évêque est appelé à se dépouiller et à choisir la pauvreté. Non seulement doit-il vivre pauvrement, mais il doit lutter contre la pauvreté et devenir la voix des sans-voix et organiser la solidarité. Le partage entre les Églises doit être promu. Si l´évangélisation commande un effort audacieux d´inculturation, il exige aussi parfois une contestation et une rupture avec la culture dominante. Aujourd´hui, la culture hégémonique venant de l´Occident, jouissant de moyens puissants de diffusion, peut défigurer l´image de Dieu en l´homme.

« Cette culture affronte aujourd´hui une autre culture aux prétentions hégémoniques, la culture arabo-islamique. D´où l´importance du dialogue inter-culturel et des centres culturels catholiques capables de promouvoir un tel dialogue. Enfin, en raison de leur charisme et de leur compétence, les religieux et les religieuses sont disponibles pour oeuvrer en première ligne dans ce travail de rencontre entre la foi et la culture ».

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ZENIT Staff

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