CITE DU VATICAN, Mardi 2 octobre 2001 (ZENIT.org) – Le culte des saints ne peut jamais être « séparé du culte de Dieu », et c´est une manière de rendre grâces à Dieu « pour la victoire de la grâce dans ses enfants qui ont donné un témoignage de sainteté ».
Le nouveau martyrologe romain mis au point par la congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements a été présenté ce matin au Vatican au cours d´une conférence de presse par le cardinal préfet, Jorge Arturo Medina Estévez, par le secrétaire du même dicastère, Mgr Francesco Pio Tamburrino et par Mgr Mario Marini, sous-secrétaire. Le martyrologe romain est la liste approuvée par l´Eglise catholique des saints et bienheureux. Il est donc maintenant mis à jour et comporte 6538 noms.
A cette occasion, le cardinal Medina rappelait tout d´abord que « la vocation chrétienne est la vocation à la sainteté », comme le concile Vatican II l´a souligné, et comme Jean-Paul II l´a redit dans sa lettre pour le Troisième millénaire (Novo millenio ineunte, en particulier au n. 30).
Et d´expliquer le sens évangélique de la vénération des saints: « Ce n´est pas un hasard, remarque le préfet, si aux premiers temps de l´Eglise, les chrétiens étaient appelés simplement, dans la littérature néotestamentaire, « les saints ». Lorsque l´Eglise se souvient des saints et nourrit envers eux un sens de vénération, elle n´enlève pas à Dieu l´honneur qui lui est dû, mais elle lui rend grâces pour la victoire de la grâce dans ses enfants qui ont donné un témoignage de sainteté. L´honneur attribué aux saints est en définitive la reconnaissance de l´action de la grâce, magnifique et resplendissante, en ces enfants du Père, membres du Christ, et temples de l´Esprit Saint. Le culte dû aux saints, qui ne peut jamais être confondu avec l´adoration, qui est due uniquement au Dieu Un et Trine, ne peut jamais être détaché du culte offert à Dieu, source et origine de tout bien. Lorsque nous vénérons les saints, nous ne pouvons oublier que leur plénitude chrétienne n´est pas le fruit d´un engagement seulement humain, mais est un reflet de la sainteté de Dieu et le fruit de sa grâce. L´Eglise voit avant tout dans les saints des exemples de fidélité à la grâce baptismale, et de valides intercesseurs devant Dieu qui peuvent nous aider de leurs prières ».
Pour conserver la mémoire de la fidélité de ses saints disciples du Christ, les Eglises particulières ont proposé des listes des martyrs, puis des évêques, des moines, des veuves qui avaient donné un exemple éclatant de sainteté, explique ensuite le cardinal préfet. Ces listes mentionnèrent bientôt le «dies natalis», de leur « naissance au ciel », c´est-à-dire de leur mort, et le lieu où il avaient été ensevelis. Les Pères de l´Eglise nous ont laissé des homélies composées pour ces anniversaires.
Des martyrologes, l´Eglise en est venue, au XVIe siècle, à établir « un » martyrologe romain réussissant les noms de tous les saints et bienheureux reconnus par l´autorité ecclésiale. Ce premier martyrologe a été approuvé par le pape Grégoire XIII en 1586.
A ce propos, le cardinal Medina précise que la canonisation « est un acte pontifical incluant quatre éléments: le jugement sur la sainteté, la conviction que celui qui est déclaré saint jouit de la béatitude du Royaume des cieux, la proposition de sa vie en exemple aux autres chrétiens, comme étant à admirer, bien que n´étant pas toujours imitable en tout, et l´invitation faite aux fidèles de s´adresser au saint, s´ils le veulent, pour implorer son intercession auprès de Dieu dans leurs besoins spirituels ou matériels ».
Mais la canonisation ne veut pas dire que le nouveau saint soit honoré obligatoirement partout, sauf dans le cas des saints insérés, précise le cardinal, dans le « calendrier universel du rituel romain ».
En outre, c´est depuis le XVIIe siècle que la « canonisation » est précédée de la « béatification » qui constitue cependant un « acte pontifical autorisant le culte du bienheureux de façon limitée », souvent à son lieu de naissance, d´apostolat, de résidence, de mort ou de repos de sa dépouille. A noter qu´en ce qui concerne les bienheureux « religieux », leur culte est en général concédé à toute leur famille spirituelle.
Eux aussi, précise le cardinal Medina, ont une place dans le martyrologe, à côté des saints, qu´ils aient été officiellement béatifiés ou qu´ils aient joui du titre de « bienheureux » depuis des temps immémoriaux et d´un culte correspondant.
Mais comment se servir du martyrologe? Pendant des siècles, sa lecture a fait partie, dans l´office choral de l´heure de « prime ». Dans les communautés sans célébration chorale, il était souvent lu au réfectoire. Mais aujourd´hui, comme « prime » n´existe plus, les communautés sont invitées à choisir le moment propice à cette lecture.
La dernière version du martyrologe romain datait jusqu´à aujourd´hui de 1956. De très nombreuses béatifications et canonisations sont survenues depuis: plus de 1200 béatifications et plus de 400 canonisations pour le seul pontificat de Jean-Paul II. Cette édition a été préparée par la congrégation pour le culte divin qui a pour cela consulté en particulier les Bollandistes, experts en hagiographie, ainsi que le comité pontifical pour les sciences historiques. Mais les recherches historiques à venir, avertit le cardinal Medina, pourront amener de nouvelles modifications à l´avenir: la congrégation accueillera les remarques des personnes et des instances compétentes en vue de toute amélioration.