CITE DU VATICAN, Mercredi 3 octobre 2001 (ZENIT.org) – Etre évêque requiert une formation permanente. Le thème a été abordé, mardi 2 octobre, le matin par Mgr Carlos Aguiar Retes, évêque de Texcoco, au Mexique, puis, l´après-midi, par le cardinal hollandais, Johannes Adrianus Simonis, archevêque d´Utrecht et président de la conférence épiscopale des Pays Bas. Le cardinal propose quatre directions pour une spiritualité de « l´émerveillement », un témoignage « actuel », une mise à jour théologique, et… « apprendre à collaborer ».
Pour l´évêque mexicain, qui se référait aux nn. 18-24 de « l´Instrumentum laboris », dans « l´époque de changements » que nous sommes en train de vivre les « références traditionnelles » (culturelles, morales, religieuses), sont souvent occultées par un dynamisme social qui les « met de côté » ou même les « rejette ». La « complexité » du monde actuel rend particulièrement difficile la mission de l´évêque, et de la vivre avec cette perspective « d´espérance » qui est justement le thème du synode.
« Pour promouvoir la mise à jour doctrinale, pastorale et spirituelle, ainsi qu´une augmentation de la communion collégiale, dont bénéficierait la pastorale des diocèses », l´évêque de Texcoco, préconise une véritable formation permanente des évêques.
« Nous devons accepter avec humilité, disait-il, que nous, évêques, nous avons besoin d´une formation permanente pour raviver le don de Dieu qui nous a été conféré par l´ordination épiscopale (2 Tm 1, 6). Si tous les membres de l´Eglise la demandent, remarquait Mgr Retes en se référant aux synodes précédents (cf. Christifideles Laici, ch. V; Pastores Dabo Vobis, ch. VI; Vita Consecrata, nn. 69-71), nous, évêques, nous devons, à plus forte raison et avec un engagement particulier, nous occuper de notre formation permanente ».
Le cardinal Johannes Adrianus Simonis faisait pour sa part remarquer que « le Directoire pour les évêques parle de la formation permanente des prêtres ». « Mais pour les évêques aussi, une formation permanente est nécessaire », ajoutait le cardinal, qui s´exprimait en italien.
« J´étais jeune et sans expérience, disait-il, lorsque j´ai commencé comme évêque il y a trente ans. En y repensant, je comprends combien la formation est importante, mais aussi combien il est difficile de lui trouver une place dans un agenda déjà plein. C´est pourquoi il serait souhaitable d´avoir un stimulant venant de l´extérieur, par exemple, pour indiquer des orientations sur la façon d´intégrer la formation permanente à notre vie d´évêques ».
Et cela, en vue de l´apostolat. « L´évêque, expliquait le cardinal Simonis, doit avoir un esprit apostolique: il est invité dans le monde. Comme un vrai « pontifex », il doit jeter des ponts entre l´Evangile et le monde. S´il n´y arrive pas, il faut s´en prendre d´abord à nous mêmes. En toute honnêteté, nous devons admettre que nous ne sommes pas toujours suffisamment préparés à notre tâche missionnaire ».
Concrètement, le cardinal d´Utrecht proposait quatre thèmes à approfondir dans une formation permanente « épiscopale »: « spiritualité de l´émerveillement », témoignage « actuel », mise à jour théologique, et « apprendre à collaborer ».
1. Spiritualité. « Le développement d´une spiritualité de l´attention et de l´émerveillement. L´évêque doit en effet être ouvert aux signes d´espérance dans le monde. L´Esprit de Dieu y est agissant, jusque dans les personnes qui sont en recherche ».
2. Témoignage. « L´acquisition des capacités nécessaires pour être témoins en ce temps. L´évêque doit être bien au courant des développements de la société. Il doit aussi apprendre à trouver les mots justes et user du ton adapté, à partir d´une foi authentique. De cette façon, l´évêque acquiert une grande estime lorsqu´il intervient dans la vie publique ».
3. Théologie. « Etre au courant des développements des sciences théologiques. Elles sont en mouvement si bien qu´il serait irresponsable de la part des évêques de n pas se tenir au courant ».
4. Collaboration. « Apprendre à collaborer. La collaboration avec ses prêtres et ses diacres et certainement avec les fidèles laïcs, hommes et femmes, est un enrichissement pour l´évêque et en même temps un processus d´acquisition continuel ».