CITE DU VATICAN, Mercredi 10 octobre 2001 (ZENIT.org)- « La vie chrétienne est appelée à être une véritable jubilation »: le pape Jean-Paul II concluait ainsi sa catéchèse de ce mercredi 10 octobre.
Lors de l´audience générale de ce mercredi, à 10 heures, place Saint-Pierre, le pape a repris son cycle de catéchèses sur la liturgie des Heures en commentant le cantique du prophète Jérémie (ch. 31, vv. 10-14), sous ce titre: « Dieu libère et rassemble son peuple dans la joie ». Ce cantique se chante aux laudes du jeudi de la première des quatre semaines liturgiques sur lesquelles est distribuée la récitation des 150 psaumes.
« La vie chrétienne est appelée à être une véritable « jubilation », que seul notre péché peut empêcher. En nous faisant réciter ces paroles de Jérémie, la Liturgie des Heures nous invite à ancrer notre vie dans le Christ, notre Rédempteur (cf. Jr 31,11), et à chercher en lui le secret de la vraie joie dans notre vie personnelle et communautaire ».
Le pape invitait les fidèles à lire cet « oracle de Jérémie » en faisant résonner intérieurement l´Evangile, « la belle nouvelle promulguée par le Christ, dans la synagogue de Nazareth » (cf. Lc 4,16-21), c´est à die le moment où Jésus, inaugurant sa mission, annonce que l´oracle du prophète Isaïe est accompli: « L´esprit du Seigneur est sur moi ».
Le cantique se présente, explique en substance Jean-Paul II, comme le passage d´un deuil à une joie irrépressible, qui pousse à chanter et danser. Il parle d´espérance et de confiance en l´avenir, il est une annonce consolante dans la désolation, « dans toute désolation, quelle qu´elle soit », disait le pape.
Et d´expliquer qu´à l´époque de Jérémie, c´est-à-dire, il y a environ 27 siècles (vers 630 av. J.-C.), le royaume d´Israël (au Nord, autour de Samarie, prise par les Assyriens en 721 av. J.-C.) et le royaume de Juda (au Sud, autour de Jérusalem), allaient être réunis, le Nord étant libéré de l´occupation de l´Assyrie, après la ruine de sa capitale, Ninive (612 av. J.-C.).
Dans ce contexte, l´hymne est une invitation à la joie qui ne concerne pas seulement le cœur de l´homme, mais aussi sa situation matérielle parce que Dieu, insiste le pape, « prend soin de la vie humaine, dans toutes ses dimensions ».
Mais viendront les jours de la désillusion et de l´exil à Babylone (587 av. J.-C.), rappelle Jean-Paul II. Mais ces tribulations, explique le pape, ne sont pas à attribuer à l´amour de Dieu, qui demeure, mais à l´infidélité des hommes. « L´amour du Père, explique le pape, demeure, dans sa touchante tendresse ». L´heureuse réalisation de l´oracle de Jérémie n´est donc que différée, en raison de l´obstacle du péché, de la « fragilité des hommes ».
« Cet amour, continue le pape, constitue le fil d´or qui unit les phases de l´histoire d´Israël, dans ses joies, dans ses tristesses, dans ses succès, et dans ses échecs ».
« Sur le roc solide de cet amour, l´invitation à la joie de notre cantique évoque un avenir de Dieu qui, bien que différé, viendra, tôt ou tard, en dépit de toutes les fragilités des hommes ».
« Cet avenir, conclut le pape, s´est réalisé dans la nouvelle alliance par la mort et la résurrection du Christ et le don de l´Esprit Saint. Cependant, il aura son plein accomplissement lors du retour eschatologique du Seigneur. A la lumière de telles certitudes, le « songe » de Jérémie reste une réelle possibilité historique, soumise à une condition, la fidélité des hommes, et surtout, un but final, garanti par la fidélité de Dieu et déjà inaugurée par son amour dans le Christ ».