CITE DU VATICAN, Jeudi 4 octobre 2001 (ZENIT.org) – « La responsabilité primordiale des évêques, c´est l´évangélisation », affirme Mgr Pierre Nguyên Soan, évêque de Quy Nhon, au Vietnam: « Mais comment évangéliser notre Vietnam? » demande-t-il aussitôt. Pour répondre en particulier: « L´étude du catéchisme et la mise en pratique de la Parole de Dieu doivent avoir une place prioritaire auprès des jeunes ».
Deux évêques Vietnamiens ont pris la parole lors de la Ve congrégation générale, le mercredi 3 octobre, après-midi. Mgr Soan a en particulier proposé une actualisation des méthodes apostoliques de saint Etienne Théodore Cuénot Thê (1802-1861), évêque et martyr au Vietnam.
« La responsabilité primordiale des évêques, c´est l´évangélisation. Mais comment évangéliser notre Vietnam, qui a les traits caractéristiques d´un pays socialiste, pour aboutir à des résultats féconds? Actuellement, nous ne disposons pas du tout des mass media ».
« Cependant nous bénéficions, dans l´histoire de l´évangélisation de Qui Nhon, d´un évêque de talent, Mgr Etienne Théodore Cuénot Thê , dont nous pouvons tirer les leçons pratiques pour notre évangélisation, estime Mgr Soan. La situation de son époque est semblable à celle de notre diocèse actuel: pénurie de prêtres avec une petite chrétienté au début ».
Il évoque les méthodes éprouvées par cette grande figure: il appela tous les baptisés, formation méthodique des catéchistes (avec organisation de « concours » de catéchisme!), etc.
« Les méthodes qu´il utilisait à son époque sont encore valables pour aujourd´hui, remarque l´évêque qui précise:
1. Il faisait appel à tous les membres du Peuple de Dieu à prendre part dans l´évangélisation des peuples non chrétiens.
2. Il organisait systématiquement les trois classes de catéchistes qui travaillaient en coopération avec le clergé.
a) La première classe était réservée pour les hommes mûrs, capables de dialoguer avec les non chrétiens.
b) La deuxième classe pour les jeunes gens.
c) La troisième classe pour les pères de familles.
3. Il organisait des concours de catéchisme pour consolider la foi chrétienne.
4. Il choisissait une élite pour former de futurs prêtres qualifiés, capables de satisfaire aux besoins du Peuple de Dieu ».
L´évêque propose « quelques réflexions pour aujourd´hui »:
1. « L´évangélisation est la responsabilité des évêques en même temps que la responsabilité de tous les chrétiens ».
2. « Il faudrait former les jeunes gens qui soient capables d´annoncer la Bonne Nouvelle dans toutes les communautés ».
3. « L´étude du catéchisme et la mise en pratique de la Parole de Dieu doivent avoir une place prioritaire auprès des jeunes.
4. « Le souci de l´éducation est un trait caractéristique du catholicisme. Il ne faudrait pas l´oublier ».
5. « Le diocèse a besoin des prêtres qualifiés qui puissent s´adapter à la société actuelle, à l´époque actuelle, afin de pouvoir intégrer la Parole de Dieu dans le milieu où ils vivent ».
Et de conclure sur la responsabilité de l´Eglise: « Dans un monde indifférent à Dieu, plein de complexités, d´agressivité et d´hostilité immotivée à l´égard de l´Eglise, nous voudrions présenter à notre société un nouveau visage, aimable et précieux de l´Eglise, une Eglise destinée à rendre service aux autres, à aimer, à s´associer au peuple pour son élévation. Ceci ne peut se réaliser que si l´Eglise sait annoncer la Parole, la vivre et en être imprégnée ».
Saint Etienne Théodore Cuénot Thê (1802-1861) était né en France, à Beaulieu. Il était entré aux Missions étrangères de Paris et avait ainsi été envoyé au Vietnam. Nommé vicaire apostolique de ce que l´on appelait alors la « Cochinchine orientale », en 1833, il avait été consacré évêque à Singapour. Après un apostolat fructueux, il fut, quinze ans plus tard, l´une des premières victimes de la persécution de 1861. Probablement empoisonné, il est mort en prison peu avant la date fixée pour son exécution.
