Dialogue interreligieux? Incontournable! Mais syncrétisme, non!

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Le card. Arinze demande la « clarté » aux évêques

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CITE DU VATICAN, Mercredi 3 octobre 2001 (ZENIT.org) – Le dialogue interreligieux ne peut tomber dans le syncrétisme, déclare en substance le cardinal Francis Arinze, président du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, dans son intervention au synode, le mardi 2 octobre. Il demande aux évêques d´annoncer l´Evangile avec clarté: « syncrétisme et relativisme sont des dangers réels », affirme le cardinal.

Le cardinal Nigérian souligne à la fois le caractère incontournable du dialogue interreligieux dans le monde actuel, et encore davantage au lendemain des attentats du 11 septembre, et aussi les exigences (nous traduisons de l´anglais).

« La façon dont l´Eglise se fait proche des personnes d´autres religions est fondée sur la foi en Jésus-Christ, rappelle le cardinal. L´humanité tout entière appartient au Christ, premier né de toute création (cf. Col. 1, 15). Pour l´Eglise, le dialogue interreligieux ou la collaboration est marqué par l´espérance, l´espérance qu´à la fin tous les êtres et toutes les choses seront réconciliées dans le Christ, Seigneur de l´histoire, et désiré de tous les cœurs. L´évêque, dans la société d´aujourd´hui, n´a pas le choix de promouvoir ou non le dialogue interreligieux. La pluralité religieuse est un fait dans la plupart des sociétés. Les mouvements de populations – pour des raisons économiques, culturelles, politiques ou autres -, ont été facilités par les moyens de transport modernes. Cultures, religions et langages se rencontrent comme jamais auparavant dans l´histoire de l´humanité ».

Pourtant, le cardinal Arinze souligne la nécessité de maintenir en même temps « l´orthodoxie », condition de « l´orthopraxie »! L´orthopraxie, explique-t-il, doit être fondée sur l´orthodoxie. L´évêque est avant tout le maître de la doctrine de la foi. Bien sûr, il doit veiller aux idées théologiques sur le dialogue interreligieux dans sa région. Mais, et c´est même plus important, il doit nourrir son peuple de la riche doctrine de Lumen Gentium, Gaudium et Spes, Ad Gentes, Nostra Aetate, Redemptoris Missio, Dominus Iesus: dialogue et mission, dialogue et proclamation. L´évêque devrait promouvoir, encourager et guider la réflexion théologique sur des matières touchant le dialogue ».

Or, dans ce domaine, le cardinal Arinze relève le foisonnement de nouvelles initiatives, dues à des particuliers ou à des institutions dont la « crédibilité » varie. C´est pourquoi, continue le cardinal Arinze, « l´évêque aura besoin de beaucoup de prudence pour décider où il s´impliquera et où il ne le fera pas. Syncrétisme et relativisme sont des dangers réels ». Il suggère, éventuellement, la mise en place d´une « petite commission de personnes capables et de bonne volonté pour veiller à ce que cette dimension de l´apostolat diocésain soit menée convenablement ».

Et de conclure: « Un chrétien qui rencontre des personnes d´autres religions est d´abord un témoin du Christ. A travers ce chrétien, les autres croyants doivent pouvoir voir, entendre, toucher le Christ, faire l´expérience de [sa présence], parler et travailler avec Lui. Alors que le dialogue interreligieux peut commencer par la dimension horizontale – la poursuite commune de la justice, de la paix, de l´harmonie, et des valeurs sociales – il devra par dessus tout avoir clairement en vue la dimension verticale – chercher Dieu, rechercher la vérité religieuse, s´efforcer de s´ouvrir davantage à l´action divine ».

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ZENIT Staff

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