Expériences sur les embryons: une décision "moralement inacceptable"

Déception au Vatican après l´annonce de George Bush

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CITE DU VATICAN, dimanche 26 août 2001 (ZENIT.org) – La décision du président américain George W. Bush d´octroyer des fonds publics à la recherche sur les cellules souches embryonnaires a déçu le Saint-Siège.

L´expérimentation sur les embryons est l´un des principaux thèmes que le pape Jean-Paul II et le président américain avaient abordés lors de leur rencontre le 23 juillet dernier, à Castel Gandolfo. Le président américain a décidé de débloquer des fonds fédéraux pour la recherche sur les 60 lignées de cellules souches embryonnaires qui existent déjà. Il a toutefois rejeté l´utilisation de nouveaux embryons pour l´obtention de ces cellules et a assuré qu´il était pleinement conscient des dangers liés à la recherche sur les cellules souches embryonnaires. « Nous devons procéder avec beaucoup de prudence », a-t-il déclaré.

Une lignée de cellules souches est un réservoir de cellules souches dérivant d´un seul et même embryon humain. Les cellules « souches », si elles sont cultivées, peuvent fournir n´importe lequel des tissus du corps humain (il y en a plus de 200). Ces cellules se trouvent cependant aussi dans l´organisme d´une personne adulte et peuvent être extraites sans nuire à la santé.

La décision du président américain est une décision « perverse », affirme le théologien italien Mauro Cozzoli, professeur de théologie morale à l´Université Pontificale du Latran, à Rome. « On ne peut pas utiliser et détruire une vie humaine, dans son état initial, même si c´est au profit d´une autre personne », déclare-t-il.

Selon Mgr Cozzoli, la destruction d´un embryon constitue un authentique avortement, et un avortement est « toujours un délit contre la vie ».

« Les sciences nous disent qu´il existe d´autres moyens pour obtenir des cellules souches. Ce n´est pas parce que celui-ci est le moins cher qu´il faut l´adopter et encore moins prendre le chemin de l´avortement », poursuit-il.

Le 10 août dernier « Radio Vatican » commentait l´information en déclarant que le président Bush avait cette fois « dépassé la frontière morale de la recherche » et que sa décision pouvait avoir des conséquences particulièrement dangereuses.

« Radio Vatican » a par ailleurs repris le commentaire du président de la Conférence Episcopale des Etats-Unis, Mgr Joseph Fiorenza, évêque de Galveston-Houston, pour qui cette décision est « moralement inacceptable ». Elle rappelle également que le président américain a trahi ses promesses électorales. Au cours de la campagne présidentielle, G. W Bush avait en effet déclaré: « Je n´autoriserai pas l´utilisation de fonds publics pour la recherche qui suppose la destruction d´embryons vivants ».

Selon Richard Doerflinger, expert de la Commission pour la vie de la Conférence Episcopale des Etats-Unis « ces cellules sont le fruit de l´assassinat d´embryons, dont maintenant certains vont profiter. Maintenant que la frontière morale a été dépassée, la pression pour détruire d´autres embryons va augmenter ».

Les soixante lignées de cellules souches embryonnaires existantes, posent un autre problème éthique. Le quotidien italien Avvenire rappelait en effet le 10 août que la décision présidentielle signifiera d´énormes bénéfices pour les entreprises qui ont produit et breveté ces lignées de cellules. « Les centres publics qui ne pouvaient pas produire ces cellules, explique l´ »Avvenire » seront maintenant obligés de les acheter à ceux qui les ont, en faisant gagner des sommes énormes à ceux qui détiennent les brevets ».

Un Conseil présidentiel, guidé par l´expert en bioéthique Leon Kass, de l´Université de Chicago, sera chargé de contrôler l´application des directives et l´utilisation des quelque 250 millions de dollars qui vont être destinés à ces recherches.

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ZENIT Staff

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