ROME, vendredi 3 août 2001 (ZENIT.org) – La revue bimensuelle italienne "La Civiltà Cattolica" s´interroge dans son dernier numéro (26 juillet) sur la nécessité de promulguer des lois spécifiques contre le phénomène des sectes.
Devant l´ampleur du phénomène, la France a décidé de voter une loi mais la revue italienne se range du côté des évêques français qui s´opposent à cette nouvelle loi. Ils estiment en effet que si celle-ci est interprétée de manière radicale, elle pourrait affecter certaines pratiques de religions traditionnellement acceptées.
L´article de "La Civiltà Cattolica" a été révisé par la Secrétairerie d´Etat du Vatican avant sa rédaction finale. Il est signé par le jésuite Paolo Ferrari da Passano et analyse la récente loi "pour la prévention et la répression des mouvements sectaires" approuvée en France en mai dernier et à laquelle l´Eglise catholique de France s´opposait depuis des mois.
Cette loi a conduit l´association "Aide à l´Eglise en Détresse" (AED) à inclure la France dans son Rapport 2001 sur la liberté religieuse et les pays qui violent ce droit fondamental.
L´article reprend ce que dit la doctrine catholique sur la possibilité de laisser l´Etat intervenir dans ce domaine et il examine les éventuelles solutions juridiques à apporter à ce phénomène.
Les catholiques rejettent dans leur ensemble l´hypothèse d´une loi visant à contrôler l´activité des groupes religieux car le Code pénal des pays possède déjà en général les moyens de défendre la société contre les éventuels abus des groupes sectaires destructifs.
Le père Ferrari affirme que "la défense de l´ordre publique ne donne pas à l´Etat un droit d´ingérence dans les affaires internes d´un groupe religieux en ce qui concerne les croyances et les doctrines. On peut se demander si la législation sur les sectes ne pourrait pas devenir une arme entre les mains de ceux qui veulent non seulement combattre ces groupes mais aussi contenir et réduire au minimum l´importance publique du facteur religieux: elle pourrait se révéler une menace pour la liberté religieuse et la profession de foi de n´importe quelle foi".
Dans le cas de la nouvelle loi française par exemple, poursuit l´article de "La Civiltà Cattolica", l´Etat pourrait en arriver à censurer certaines pratiques religieuses traditionnelles, comme le jeûne, ou les rythmes de sommeil particuliers de certains monastères.
Le p. Ferrari reconnaît cependant que "le contrôle des sectes est un problème ouvert et mérite que l´Eglise suive attentivement son évolution".
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Aug 03, 2001 00:00