Mystère de la Croix, mystère de compassion et de rédemption

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Extraits publiés sur le site du diocèse de Paris

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ROME, Jeudi 12 avril 2001 (Zenit.org) – « Le Vendredi Saint, cette méditation du mystère de la Croix nous fait entrer dans ce mystère de compassion qui est mystère de Rédemption », explique le cardinal Lustiger qui invite à entrer pour cela « dans le mystère de la prière persévérante ». Et de préciser: « Ne vous étonnez pas que ce soit difficile. C´est le point où les premiers disciples ont achoppé, eux qui laissèrent Jésus à sa solitude ».

Vendredi Saint

« Saint Luc nous montre les anges venus du ciel conforter Jésus (22, 43) lorsqu´il fut entré en « agonie » (littéralement « en combat »). Il priait « et la sueur devint comme de grosses gouttes de sang qui tombaient à terre ». Tragique combat cosmique qui va du ciel à la terre ! Comment nous représenter cette agonie ? Nous avons autant de mal à le faire que les disciples endormis de tristesse.

Priez pour ne pas entrer dans l´épreuve où Jésus est entré. Que dire de cette épreuve ? Le poids que porte à l´avance Jésus, le Saint de Dieu, pur de tout péché, c´est le drame insupportable du mal qui accable les hommes. Nous le supportons, parce que, aveuglés, nous ne savons plus reconnaître dans la mort, le mal et, dans le mal, le péché ; parce que nous n´arrivons pas à comprendre la mesure de l´état de rupture spirituelle dans lequel nous vivons.

Le péché ne se révèle plus comme une blessure. La blessure ne se révèle plus comme liée au péché. Et la mort peut même parfois nous paraître séduisante. Sans qu´il s´en rende compte, l´homme cède à sa fascination, cède à l´envie de se détruire ou de détruire son frère. Dans la souffrance, Jésus voit l´abîme du mal et du péché ; il prend sur ses épaules le poids écrasant de ce mal et du péché. Dans sa sainte liberté, il porte nos souffrances et sa mort nous rend la vie.

Le Vendredi Saint, comment nous situer devant la croix du Christ ? Entrez dans le mystère de la prière persévérante. Priez pour ne pas entrer en tentation. Prenez le temps de méditer le mystère de la Passion. La piété populaire nous propose le Chemin de Croix. C´est très court, mais c´est une bonne manière de prier, même si les quatorze stations ne permettent pas de méditer tout le récit de la Passion. Mais, si vous avez le temps, prenez chaque moment de la Passion proclamée le Vendredi Saint et, guidés par la Parole de l´Evangile, contemplez le Christ. Ecoutez-le. Partagez son silence. Patiemment, à la suite du Christ qui subit sa Passion par amour pour nous, peu à peu, dans votre cœur, va s´inverser le scandale du mal. Non pas qu´il devienne compréhensible, mais supportable parce que porté par le Christ et avec lui. Le « mystère d´iniquité » (comme l´appelle saint Paul, 2 Th 2, 7) est vaincu par le mystère de la suprême justice et du pardon. Il faut persévérer dans la prière jusqu´à ce que nous prenions la mesure de notre péché, et la mesure du pardon que nous recevons, et la mesure de la miséricorde dont nous sommes désormais les ministres, les serviteurs, les témoins.

Il demeure que la souffrance des innocents, si nous la regardons vraiment en face, peut nous faire désespérer de la vie. Il nous faut vivre cependant, non par contrainte, mais parce que Dieu le demande. Il nous faut donc bénir Dieu pour la vie qu´Il nous donne, aimer les hommes en dépit du mal dont ils sont les auteurs et les complices. Faire du bien même à nos ennemis. Bénir ceux qui nous maudissent et donner une large mesure ! Un tel amour de la vie, un tel goût de vivre nous est donné par compassion, en partageant la Passion du Christ. Lui seul nous permet d´avoir compassion pour la passion de nos frères.

Le Vendredi Saint, cette méditation du mystère de la Croix nous fait entrer dans ce mystère de compassion qui est mystère de Rédemption. Il n´y a de vraie compassion que là où il y a Rédemption. Nous participons à l´œuvre de la Rédemption lorsque, par la foi, nous sommes unis à la prière de Jésus, lorsque l´Esprit nous donne le sens et la force de la « persévérance ». « Gagnez la vie par votre persévérance » nous dit le Seigneur (Luc 21, 19). Ne vous étonnez pas que ce soit difficile. C´est le point où les premiers disciples ont achoppé, eux qui laissèrent Jésus à sa solitude. Mais nous – comme eux, après la Pentecôte – par l´Esprit Saint qui a été répandu dans nos cœurs, nous avons reçu le pouvoir de répondre à l´appel du Christ à veiller et à prier avec lui ».

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ZENIT Staff

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