Lettre/prêtres: "La miséricorde, non pas quelque chose, mais quelqu´un"

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Exposé du cardinal Hoyos

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CITE DU VATICAN, Jeudi 12 avril 2001 (ZENIT.org) – « La miséricorde, ce n´est pas quelque chose, mais quelqu´un », disait le préfet de la congrégation pour le clergé, le cardinal Dario Castrillon Hoyos, lors de la présentation de la Lettre de Jean-Paul II aux prêtres pour le Jeudi Saint 2001. Nous avions insité, lors de sa présentation, le 4 avril, seulement sur l´échange avec les journalistes lors de la conférence de presse. Voici l´essentiel de l´exposé où le cardinal soulignait trois aspects de la lettre du pape.

Le cardinal insistait tout d´abord sur le fait qu´il s´agit de la « lettre d´un Père plein d´affection pour ses enfants ». Le Pape qui « se sent porteur du même trésor du sacerdoce désire ´partager´ avec tous les prêtres ´l´action de grâce et la louange´ pour le don de l´Eucharistie et de l´institution du sacerdoce ministériel ». Et le pape commence, souligne le cardinal, par adresser ses remerciements aux prêtres pour leur « travail intense » au cours du Jubilé, admirant « le travail humble et caché, discret et tenace, parfois traversé de larmes et exposé aux incompréhensions ». Le cardinal s´interrompait pour remarquer qu´il reconnaissait là « le pasteur de Cracovie ». « Le pape nous rappelle, ajoutait-il, la richesse incomparable de l´intimité du Christ ».

Deuxième aspect souligné par le cardinal Hoyos: « Duc in altum! » cette parole du pape dans sa lettre pour le Nouveau millénaire, il la reprend à l´adresse des prêtres du monde, souligne ensuite le cardinal Hoyos: « une invitation à aller au large vers le vaste océan de la miséricorde divine ».
Le pape, contine le cardinal Hoyos, « invite tous les prêtres à vivre avec un plus grande intimité de la vie du Christ » en affirmant: « On ne peut donner aux autres ce que nous mêmes n´avons pas » (N. 3 de la lettre). Le monde, même si c´est parfois inconscient, a soif de Dieu et le ministère sacerdotal est porteur de cette unique eau vive qui désaltère et infuse dans les hommes la vie nouvelle d´enfants de Dieu (cf. n. 3) ».
Dans ce sens, « l´héritage du Jubilé est l´expérience d´une rencontre plus intense avec le Christ toujours ré-actualisée par le moyen de la réconciliatio sacamentelle. Combien d´heures consacrées au confessionnal « pris d´assaut » par les pèlerins et les pénitents au cours de l´année jubilaire! (cf. n. 4). C´est justement en se référant au sacrement du pardon que le Saint-Père propose cette réflexion: « Les exigences profondes de l´âme humaine ne peuvent être effacées par des crises passagères » (n. 5) ».
« Nos confessionaux, continue le cardinal Hoyos, sont des témoins silencieux de l´amour de Dieu le Père, de la grâce de Notre Seigneur Jésus Christ et de l´unité de l´Esprit Saint… Elle est inépuisable grâce du pardon que le Christ nous confère dans le sacrement de la pénitence, parce qu´inépuisables sont aussi les mérites de son sang versé sur la Croix. Nous pouvons toujours y puiser ».
« Le Saint-Père avec son tact délicat de pasteur nous appelle tous, nous les prêtres, à percevoir ´la grâce du sacerdoce comme une surabondance de miséricorde´ (n.6)… Nous sommes donc avant tout invités à redécouvrir pleinement, pour nous mêmes, la beauté de ce sacrement, déterminant pour la sanctification. Et sanctification c´est-à-dire aussi pleine réalisation de sa propre personnalité et âme de toute activité apostolique ».

Troisième aspect souligné par le cardinal Hoyos: « Le pape exhorte tous les prêtres à s´approcher très concrètement du sacrement du pardon et à offrir avec l´urgence de la charité du Christ, le don sublime de la miséricorde divine à tous ceux qui le demandent, par l´écoute de la confession sacramentelle ».

Ce qui suppose entre autre, un certain aménagement de l´emploi du temps! « Peut-être nous faudra-t-il, à nous, prêtres, remarquait le cardinal Hoyos, … réorganiser quelque activité extérieure et qui disperse, pour réserver aux confessions et à la recherche patiente de niveaux plus profonds de spirtualité la priorité et l´engagement maximum ».

Le progrès de la vie spirituelle, insistait le cardinal Hoyos, dépend de ce sacrement « qui a pour fin la pleine communion avec Dieu et en Dieu avec les frères et l´Eglise ». Il conclut: « L´idéal, en accord avec ce que l´Eglise a toujours conseillé, reste celui de la confession régulière et fréquente, même si l´on n´a pas de fautes graves à confesser. Le péché mortel exige lui, au moins en désir, le recours au sacrement, mais puisque la logique même de l´amour, fondement et sommet de la vie chrétienne, exige une conscience vraiment libre et pure, alors c´est l´absolution des imperfections et des péchés véniels aussi qui libère pleinement l´homme, le renouvelle, si bien que la Pâque du Christ devient aussi Pâque de l´homme ».

La confession sacramentelle des enfants retient l´attention du cardinal Hoyos, qui n souligne la « valeur » pour les enfants qui se préparent à la première communion « afin que l´enfant soit éduqué à l´école de la vie évangélique ».

Pour ce qui est du rapport entre confession et psychologie, le cardinal explique: « La science psychologique elle-même enseigne que l´homme ne peut s´enfermer en lui-même, au risque d´entrer dans un ´état pathologique´. La confession instituée par le Christ, qui n´est certes pas une consultation psychologique, est réglée dans sa forme par l´Eglise, et démontre quelle connaissance de l´homme ont Jésus Christ et son Eglise et combien l´économie sacramentelle correspond aux plus profondes exigences de l´homme concret, à toutes les époques et dans toutes les cultures ».

Ce n´est rien de moins que la paix sociale qui est en jeu dans cette réconciliation, souligne enfin le cardinal Hoyos. La confession a un effet, explique-til, sur la société civile, en étant un « authentique facteur de paix ». « Cette dernière est en effet le fruit de consciences bien éduquées, réconciliées, pacifiées par le baume du pardon ».

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ZENIT Staff

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