CITE DU VATICAN, Mardi 13 novembre 2001 (ZENIT.org) - "L´espérance du Saint-Siège est que cette quatrième conférence ministérielle de l´OMC reste dans les mémoires comme la conférence du développement", déclare Mgr Diarmuid Martin, chef de la délégation du Saint-Siège à la conférence de l´Organisation mondiale du commerce de Doha (Qatar).

Mgr Martin s´est en effet adressé en ces termes, le 12 novembre à l´assemblée internationale, selon le compte rendu de Radio Vatican.

Mgr Martin soulignait que le "devoir moral" mais en même temps "l´exigence économique" que représente l´intégration des pays les plus pauvres dans un système commercial équitable est "de l´intérêt de tous" et contribue au progrès du monde et à sa sécurité et à sa paix.

"le caractère central de la personne humaine", disait Mgr Martin, est au-dessus de tout intérêt de marché. Certes, disait-il, "le monde a besoin d´une organisation mondiale du commerce", mais son objectif principal doit être celui de tirer le meilleur parti des possibilités de la globalisation. Si "la libéralisation peut apporter de grands bienfaits", on ne peut pas non plus nier que "trop souvent", on en est resté à la pure théorie, faisait remarquer en substance Mgr Martin.

Le représentant du Saint-Siège invitait l´assemblée à "regarder directement les faits: quels ont été les effets de la globalisation sur les pays les plus pauvres? Il faut faire des études, identifier d´abord où ont eu lieu les succès, où certains pays ont pu utiliser le commerce comme facteur de développement. Mais il faut ensuite examiner aussi les facteurs qui continuent à maintenir les pays pauvres aux marges. C´est leur désir. La majeure partie des Etats membres de l´Organisation mondiale du commerce sont des pays en voie de développement, et ce sont des pays en voie de développement qui veulent être membres de l´Organisation pour en tirer profit. En troisième lieu: examiner les obstacles et donc assurer aux pays les plus pauvres l´assistance technique, de façon à ce qu´ils puissent surmonter les obstacles".

Mgr Martin a également affronté certaines causes de la lenteur des travaux du sommet, et en particulier les "droits de propriété intellectuelle" qui risquent de rendre inaccessibles les soins nécessaires à des millions de pauvres dans le monde. Sur ce point, Mgr Martin a demandé à l´assemblée un "signal clair" de flexibilité qui empêche aux gouvernements afin "qu´aucune règle du système international d´échanges n´empêche les gouvernements de répondre aux problèmes urgents de santé publique". Un accord à ce sujet permettrait l´accès aux soins de personnes souffrant du sida, de la tubercolose, de la malaria et d´autres épidémies.

Selon Radio Vatican la résistance viendrait en particulier de la Suisse et des firmes pharmaceutiques. Le Brésil et l´Inde resteraient sceptiques sur le projet d´accord en cas "d´urgence sanitaire". Mais dans cette définition entrent les cas de maladie du charbon aux Etats-Unis: les USA ont obtenu la permission de produire chez eux un médicament générique à partir d´un brevet de la firme allemande Bayer.

Mais Mgr Martin constate: "Il y a encore trop de questions ouvertes et il y a le risque, dans une situation de ce genre, que l´on se trouve encore en difficulté. Mais par rapport à hier et avant-hier, il règne un certain optimisme et tous veulent faire du sommet un succès".

Le représentant du Saint-Siège souhaite que le prochain pas concerne d´autres secteurs de grande importance comme l´agriculture et le textile. Les pays riches devraient abandonner leur "protectionnisme prolongé" qui les avantage de façon "disproportionnée": les Nations les plus faibles voudraient que leur demande de réforme du système d´accès au marché ne soit pas "renvoyée à l´infini".