ROME, Vendredi 13 novembre 2009 (ZENIT.org) - Nous publions ci-dessous le commentaire de l'Evangile du dimanche 29 novembre, premier dimanche de l'Avent, proposé par Mgr Jesús Sanz Montes, ofm, évêque de Huesca y de Jaca, en Espagne. Mgr Sanz vient d'être élu archevêque d'Oviedo.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (21, 25-28.34-36)
Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées par le fracas de la mer et de la tempête. Les hommes mourront de peur dans la crainte des malheurs arrivant sur le monde, car les puissances des cieux seront ébranlées.
Alors, on verra le Fils de l'homme venir dans la nuée, avec grande puissance et grande gloire.Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche.
Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s'alourdisse dans la débauche, l'ivrognerie et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l'improviste.
Comme un filet, il s'abattra sur tous les hommes de la terre.
Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous serez jugés dignes d'échapper à tout ce qui doit arriver, et de paraître debout devant le Fils de l'homme. »
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On sait que les chrétiens commencent toujours l'année un peu avant les autres. Le dicton populaire « année nouvelle, vie nouvelle » exprime quelque chose de très humain : le fait que notre coeur ne se résigne pas à la fatalité des événements qui se produisent ; que notre coeur a le droit de dire 'ça suffit' à tant de choses qui ne vont pas ; que notre coeur est droit quand en dépit de tous les chagrins il a l'audace de rêver encore.
C'est peut-être pour cela que nous nous mettons tous d'accord sur une date magique, le premier janvier, la nouvelle année civile, pour nous gracier mutuellement et nous accorder les uns aux autres une espèce d' « amnistie » bon enfant : nous nous pardonnons la tristesse, la fatigue, l'assoupissement et l'ennui ; nous nous pardonnons les abus, les rancoeurs, les mensonges. Ainsi, depuis la tranchée de tous nos cauchemars, nous osons lever timidement le drapeau blanc des rêves dans un monde heureux. Malheureusement, cette « amnistie » tant désirée ne dure en général que le temps de la « gueule de bois » de quelques fêtes. Nous avons tôt fait de nous plonger dans une vie quotidienne sombre, fatigante et sans illusions, une routine qui se termine toujours de la même manière : par le désenchantement.
Nous pouvons dire « année nouvelle, vie nouvelle » car nous l'avons vue « de nos yeux », nos mains l'ont touchée... et ce que nous avons vu et entendu, nous vous l'annonçons » (cf. 1 Jn 1, 1-3). La Vie Nouvelle qu'année après année et instant après instant nous pouvons célébrer, s'appelle Jésus Christ.
Cela signifie que ni le mensonge, ni le chaos, ni la mort, ont le dernier mot, depuis que Quelqu'un a eu la folie ou l'audace de proclamer « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ». Et nous croyons à cette Vie Nouvelle qui s'est fait l'un de nous, qui a dressé sa tente de la rencontre au milieu des affrontements de nos embûches. Ou il était fou pour dire ces choses, ou il était tout simplement Dieu... et vrai Homme. L'Evangile de ce dimanche est une invitation à la vigilance. Une série d'impératifs tenteront de nous faire entrer dans l'émerveillement de cette attente : « redressez-vous et relevez la tête... Tenez-vous sur vos gardes... Restez éveillés et priez en tout temps » (Lc 21, 34-36). Cela vaut la peine d'écouter ce cri de notre coeur qui nous réclame continuellement le miracle d'une nouveauté qui ne périme pas, et de reconnaître que Quelqu'un, comme personne d'autre et pour toujours, a pris ce cri au sérieux, a embrassé le cri du coeur humain, de mon coeur. Et depuis lors, je peux recommencer à espérer et offrir le bonheur.
L'Avent chrétien consiste toujours à rappeler Celui qui est déjà venu, à accueillir sa venue sans cesse présente, et enfin à nous préparer au jour de sa venue promise. C'est le paradoxe de notre foi : faire mémoire de celui qui est venu, en accueillant celui qui n'est jamais parti, pour nous préparer à recevoir celui qui reviendra. Le paradoxe consiste dans le fait que le sujet est la même personne : Jésus Christ. C'est le temps qui nous prépare à la célébration du Noël chrétien. Levons-nous, réveillons-nous. Une nouveauté, qui ne dépende ni du champagne ni de dates négociées mais d'un événement qui s'est produit, de quelqu'un qui se trouve au milieu de nous, est possible. Heureuse année nouvelle, heureuse vie nouvelle !
Traduit de l'espagnol par Zenit