À l’occasion de la Rencontre mondiale « The Economy of Francesco », qui s’est tenue du 28 au 30 novembre 2025 au Centre Mariapoli de Castel Gandolfo, le Saint-Père a adressé un message aux participants, les encourageant à poursuivre leur engagement pour une économie plus juste, fraternelle et durable, inspirée par l’Évangile et par l’exemple de saint François d’Assise.
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Chers jeunes,
Rencontre mondiale « The Economy of Francesco » 2025 © facebook.com/francescoeconomy
Personne n’est plus en contact avec les « choses nouvelles » sur lesquelles l’humanité mise son avenir que vous. C’est pourquoi votre rencontre mondiale est si précieuse et se déroule in gremio Ecclesiae : non seulement dans le cœur, mais dans le sein d’une Église qui, avec la grâce de Dieu, engendre la foi et l’amour. L’Economy of Francesco est l’expression joyeuse d’un cheminement qui enrichit la pensée et l’initiative économiques de la semence de l’Évangile, que saint François d’Assise a acceptée sine glossa et dont notre bien-aimé pape François a témoigné de toute sa force la puissance transformatrice. Oui, chers amis, l’Évangile transfigure le travail humain et produit en nous des changements qui apportent une vie abondante au monde. Vous le savez bien, car à Assise, vous n’avez pas seulement rêvé, mais vous avez rencontré des personnes et lancé des projets inspirés par l’Évangile et capables de faire fleurir même le désert.
Cette année, naturellement, nos pensées reconnaissantes vont au pape François : sa mort est survenue le jour de Pâques et dans le parfum de Pâques. Cela nous aide à préserver son héritage de manière créative et vous engage particulièrement, vous qui aviez une profonde compréhension avec lui, à organiser l’espoir que ce voyage a suscité. Au mois de septembre de l’année dernière, mon prédécesseur a dit à certains d’entre vous : « Que naisse parmi vous une nouvelle façon d’être ensemble et de faire des affaires qui ne produise pas de déchets, mais du bien-être matériel et spirituel ». Et il a immédiatement ajouté un souhait que je voudrais faire mien : « Ayez du courage, chers amis, ayez du courage ! Si vous êtes fidèles à votre vocation, votre vie s’épanouira, vous aurez de merveilleuses histoires à raconter à vos enfants et petits-enfants ». [1]
Chers amis, le réseau d’amitié et de travail que vous représentez est un « non » à la résignation. Vous pouvez inciter beaucoup d’autres jeunes à sortir de l’indifférence ou des limites des objectifs personnels ou de groupe, afin d’accueillir le Royaume de Dieu et sa justice à travers de nouvelles façons d’aimer le bien commun. Il s’agit de raviver les rêves, de valoriser la prière, l’étude et le travail, de réfléchir ensemble, comme de véritables énergies de renouveau.
Le titre de votre rencontre est «Relancer l’économie» : une économie qui redémarre n’est pas seulement une machine qui produit, mais une activité qui redonne vie aux personnes, aux communautés, à notre maison commune. Redémarrer signifie se libérer des chaînes de l’injustice, restaurer ce qui a été endommagé et créer des espaces où chaque homme et chaque femme peuvent respirer la dignité et l’espoir. Redémarrer peut impliquer de changer de direction et d’explorer de nouvelles voies.
Lors de la récente rencontre avec les mouvements populaires, j’ai souhaité m’attarder sur le thème de la « nouveauté », car le pape Léon XIII a écrit, à la fin du XIXe siècle, l’encyclique Rerum Novarum, dont le titre nous interpelle encore aujourd’hui. « Il y a certainement des « choses nouvelles » dans le monde, mais lorsque nous disons cela, nous adoptons généralement une « vision du centre » et nous faisons référence à des choses comme l’intelligence artificielle ou la robotique. Cependant, aujourd’hui, je voudrais examiner avec vous les « choses nouvelles » en adoptant une vision de la périphérie ». [2] Vous connaissez bien cette perspective, car seule une économie qui se dépouille de ses privilèges et embrasse la réalité, en commençant par les lépreux, c’est-à-dire ceux qui sont rejetés, expulsés et écartés, peut être considérée comme « de Francesco ». « C’est le point de vue que je veux vous transmettre : les choses nouvelles vues depuis la périphérie, et le fait que dans vos efforts, vous ne vous limitez pas à protester, mais que vous cherchez aussi des solutions ». [3] À cet égard, le bénédictin français Ghislain Lafont a identifié un « principe de petitesse » qui, écrit-il, « peut s’exprimer ainsi : le moteur de l’histoire n’est pas le pouvoir, mais la pauvreté ; ou plutôt : le véritable changement vient de l’action des éléments faibles ». [4]
Chers jeunes, je vous encourage à montrer par votre vie, vos efforts, vos études, les lacunes d’un système qui accroît les inégalités et ne prend pas soin des petits et des faibles. Ensemble, nous pouvons accueillir les rêves de Dieu et voir qu’ils élargissent nos rêves, nous entraînant dans une aventure en tant que peuple où les murs et les préjugés tombent et où la paix règne.
Je vous exhorte, afin que votre travail inlassable ne soit pas seulement une action sociale liée à des modes passagères, à nourrir votre esprit et à revenir à votre cœur : les Évangiles et les autres livres de la Bible sont le paysage dans lequel Dieu fait encore entendre sa voix et inspire nos visions, nous mettant en dialogue avec ses amis, les protagonistes de l’histoire du salut. Vous serez de bons entrepreneurs et de bons économistes si vous connaissez ainsi l’économie divine : c’est le secret de tant de témoins qui nous ont précédés et qui marchent encore avec nous.
Chers jeunes, allez de l’avant. Allons-y ensemble ! Que ma bénédiction vous atteigne et vous accompagne.
Du Vatican, le 26 novembre 2025
LEO PP. XIV
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[1] François, Discours à la délégation de L’Économie de Francesco, 25 septembre 2024.
[2] Discours aux participants à la Rencontre mondiale des mouvements populaires, 23 octobre 2025.
[4] Ghislain Lafont, Piccolo saggio sul tempo di papa Francesco, EDB, Bologne 2017, p. 51.
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Bulletin du Bureau de presse du Saint-Siège, 28 novembre 2025
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