Ce samedi 8 février 2025, en la fête de sainte Joséphine Bakhita, ancienne esclave soudanaise devenue religieuse, l’Église catholique célébrait la 11e Journée mondiale de prière et de réflexion contre la traite des humains.

Rencontre avec les membres du réseau Talitha Kum le 7 février 2025 © Vatican Media
Promue par le Dicastère pour le service du développement humain intégral, cette Journée mondiale est chaque année organisée par le réseau international Talitha Kum, qui sensibilise et soutient depuis 2009 les victimes et les survivants de ce fléau.
Pendant une semaine, une centaine de représentants d’organisations œuvrant contre l’esclavage se sont rassemblés à Rome, avec notamment la présence de nombreux jeunes, ainsi que des migrants et des survivants. Ensemble, ils ont prié et réfléchi sur les défis et les enjeux liés à la traite humaine.
« Ce n’est qu’en levant le regard vers le Christ, notre espérance, que nous pouvons trouver la force d’un engagement renouvelé » leur a dit le pape François, qui les a encouragés à continuer sans relâche leur travail d’assistance et de prévention.
Une violation des droits fondamentaux
En 2022, le nombre de victimes connues dans le monde a augmenté de 25 % depuis la pandémie de 2019, selon un rapport de l’Office des Nations unies. On estime actuellement que 50 millions de personnes sont touchées par l’esclavage moderne dans le monde. Ce sont les femmes et les enfants qui en subissent le plus les conséquences.
« Face à cette tragédie, nous ne devons pas rester indifférents », a déclaré le pape François en recevant ce 7 février une délégation du réseau Talitha Kum. « Comme vous, nous devons unir nos forces et nos voix, en appelant chacun à assumer la responsabilité de la lutte contre cette forme de criminalité qui profite des plus vulnérables. »
« Nous ne devons pas tolérer l’exploitation honteuse de tant de nos frères et sœurs. La traite des êtres humains, l’exploitation sexuelle même des enfants en bas âge et le travail forcé sont une honte et une violation très grave des droits fondamentaux de la personne humaine » a-t-il ajouté.
Joséphine Bakhita, sainte patronne des victimes de la traite humaine

Sainte Joéphine Bakhita est la sainte patronne des victimes de la traite humaine © etoilenotredame.org
Le Saint-Père s’est appuyé sur l’histoire de sainte Joséphine Bakhita. Née en 1869 au Soudan, elle a été capturée enfant par des trafiquants d’esclaves. Vendue plusieurs fois, elle a été finalement achetée par un consul qui l’a emmenée en Italie, et où elle est devenue religieuse après avoir retrouvé sa liberté.
« Son histoire nous donne tant de force, en nous montrant comment, malgré l’injustice et les souffrances endurées, il est possible, avec la grâce du Seigneur, de briser les chaînes, de retrouver la liberté et de devenir des messagers d’espérance pour d’autres personnes en difficulté » a relevé le pape.
Morte en 1947, Joséphine Bakhita a été béatifiée en mai 1992 et nommée « Sœur universelle », puis canonisée en octobre 2000 par saint Jean-Paul II. Elle est devenue la sainte patronne des victimes de la traite humaine et un saint symbole de résilience et d’espérance.