Le diocèse de Cracovie pourrait ouvrir le procès en béatification des parents de saint Jean-Paul II, Emilia, née Kaczorowska, institutrice, et Karol Wojtyla, sous-officier: les évêques polonais ont exprimé leur accord, annonce leur compte twitter (@EpiskopatNews, retwitté par le diocèse de Cracovie sur @ArchKrakowska) le 9 octobre 2019.
Il reste au diocèse de Cracovie d’obtenir aussi l’accord de la Congrégation romaine pour les causes des saints.
La mère de Jean-Paul II, Emilia Wojtyła, née Kaczorowska, avait fréquenté une école dirigée par des religieuses. Et elle avait épousé Karol Wojtyła père en 1906. Ils ont eu trois enfants : Edmund, Olga Maria, décédée avant la naissance de son petit frère, et Karol Józef, futur pape et saint Jean-Paul II.
Or, lorsque Karol Józef Wojtyła fils naît, le 18 mai 1920, à Wadowice, cette petite ville de Pologne située à 50 km de Cracovie, qui aurait pensé qu’il deviendrait prêtre, évêque puis archevêque de Cracovie, cardinal, puis pape, le 16 octobre 1978, sous le nom de Jean-Paul II ? Son pontificat, qui a duré presque 27 ans a été le troisième pontificat le plus long de l’histoire de l’Eglise
On imagine seulement le bonheur de ses parents qui avaient auparavant perdu leur petite Olga, et la joie de son grand frère, Edmund.
Emilia est morte d’un problème cardiaque et d’insuffisance rénale, à l’âge de 45 ans, le 13 avril 1929, sereinement, entourée de ses proches, confiante en la Miséricorde Divine.
Edmund, médecin, mourra, le 5 décembre 1932, après avoir contracté la scarlatine auprès d’une patiente, et Karol Wojtyla père, en pleine seconde guerre mondiale, le 18 février 1941. Il avait pris sa retraite en 1927 et avait consacré toute la fin de sa vie à l’éducation de son fils cadet. Et il avait connu l’aube des tragédies du XXe s., avec l’arrivée des troupes nazies, et l’Exode vers l’Est, avec Karol, et ensuite le reflux vers l’Ouest, sous la pression des troupes soviétiques
Dans « Ma vocation, don et mystère » (Bayard, 1996), Jean-Paul II écrit combien il a été marqué par le fait que lorsqu’il se réveillait la nuit, il voyait son père à genoux, en prière.
Il témoigne de la « prière constante » qui habitait son père: « Ma gratitude va surtout à mon père, resté prématurément veuf. Je n’avais pas encore fait ma première communion quand je perdis ma mère. J’avais à peine neuf ans. Je n’ai donc pas clairement conscience de la part, sûrement importante, qu’elle a eue dans mon éducation religieuse. Après sa mort, et par la suite, après la disparition de mon frère aîné, je restai seul avec mon père, homme profondément religieux. Je pouvais l’observer dans sa vie quotidienne, qui était austère. Il était militaire de profession et, lorsqu’il fut veuf, sa vie devint une vie de prière constante. Il m’arrivait de me réveiller la nuit et de trouver mon père à genoux, de même que je le voyais toujours à genoux dans l’église paroissiale. Entre nous, nous ne parlions pas de vocation au sacerdoce, mais son exemple fut pour moi, en quelque sorte, le premier séminaire, une sorte de séminaire domestique » (op. cit. p. 34).
Jean-Paul II priait tous les jours cette invocation à l’Esprit Saint que son père lui avait enseignée dès ses 11 ans:
« Esprit Saint,
Je te demande le don de la Sagesse,
pour une meilleure compréhension,
de toi et de tes divines perfections.
Je te demande le don de l’Intelligence,
pour une meilleure compréhension
de l’esprit des mystères de la sainte foi.
Donne-moi le don de Science,
Pour que je sache orienter ma vie
Selon les principes de cette foi.
Donne-moi le don de Conseil,
afin qu’en toute chose je puisse
chercher conseil auprès de toi
et le trouver toujours auprès de toi.
Donne-moi le don de Force
pour qu’aucune peur ou considération
terrestre ne puisse m’arracher à toi.
Donne-moi le don de Piété,
afin que je puisse toujours servir
ta Majesté divine avec amour filial.
Donne- moi le don de Crainte de Dieu
pour qu’aucune peur ou considération
terrestre ne puisse m’arracher à toi. »