Tandis que des milliers de Vénézuéliens franchissent chaque jour les frontières du pays pour fuir la crise humanitaire, sociale, politique et économique, 47 évêques ont été reçus par le pape François ce mardi matin, 11 septembre, dans le cadre de leur visite “ad limina” – aux tombeaux des apôtres Pierre et Paul – à Rome (6-15 septembre 2018). Le pape les a remerciés de leur « résistance » et de leur « proximité » avec leur peuple.
Aujourd’hui, le Venezuela fête Notre Dame de Coromoto, sainte patronne du pays, et les évêques ont demandé que l’on prie spécialement à cette occasion pour que leur visite porte un fruit abondant pour tout le pays.
« Je sais que vous êtes proches de votre peuple et je vous demande… de ne pas vous lasser de cette proximité. Et merci pour votre résistance », a dit le pape, selon le compte twitter de la Conférence épiscopale du Venezuela (CEV).
Le pape a également ajouté: « Il y a quelque chose qui me semble beau c’est que vous parlez toujours en faveur de votre peuple… Cela me touche toujours profondément ».
Le 6 septembre, les évêques se sont rendus en pèlerinage à Saint-Pierre pour la messe. Dans son homélie, Mgr José Luis Azuaje, archevêque de Maracaibo et président de la CEV, a souligné que le pape François, Successeur de Pierre, est le « roc » et que son service est de « vouloir rénover et mettre à jour l’Eglise pour qu’elle témoigne vraiment du Ressuscité ». Le pape François, a-t-il souligné, est un « homme choisi par Dieu » non pas pour être « une célébrité », mais « un pauvre du Seigneur, un témoin de la vérité, et qui lutte pour obtenir la charité éternelle », rapporte Vatican News.
Les évêques du Venezuela ont ensuite été reçus par le cardinal Secrétaire d’Etat Pietro Parolin – ancien nonce au Venezuela il connaît bien le pays et les évêques – et par Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les relations avec les Etats. Selon « Ecclesia Digital », il s’est agi d’une rencontre « fraternelle » dans une « grande liberté d’esprit » qui a été l’occasion de réaffirmer la communion entre les évêques et le Saint-Siège et avec le pape François.
Les deux vice-présidents de la Conférence épiscopale ont présenté la situation du pays et de l’Eglise. L’évêque de San Cristobal, Mgr Mario Morona, a notamment souligné comment « en temps de crise et de difficultés, l’Eglise du Venezuela constitue un signe d’espérance et un signe concret de la présence du Seigneur Jésus Sauveur ».
Pour un échange d’informations, ils se sont rendus, le 7 septembre, au siège de Caritas Internationalis, mobilisée pour l’aide d’urgence à la population, comme l’a souligné le cardinal Baltazar Porras.
Ils se sont rendus aussi à la Congrégation pour la vie consacrée et ils ont rencontré le cardinal brésilien Joao Braz de Aviz.
Ils se sont aussi rendus au siège de la Commission pontificale pour l’Amérique latine (CAL), instituée par Pie XII en 1958, et qui dépend aujourd’hui de la Congrégation pour les évêques dont le préfet, le cardinal Marc Ouellet (Canada), est le président. Elle a pour mission principale de fournir des conseils et de l’aide aux églises catholiques d’Amérique latine. Son secrétaire est le Dr Guzman Carriquiry Lecour (Uruguay).
Le 8 septembre, les évêques ont fait le pèlerinage de Sainte-Marie-Majeure: la messe a été présidée par le cardinal Parolin qui a notamment souligné que « la vérité doit être au-dessus de tous les mensonges et la paix au-dessus de toutes les manifestations de violence ». Il a aussi souligné combien le peuple du Venezuela est « marial » et « ne perd pas l’espérance », sous la protection de la Vierge Marie et de son intercession.
Le pape François a, à plusieurs reprises, appelé à la paix et à l’unité du pays, tandis qu’en réponse à son appel pour « accueillir, protéger, promouvoir et intégrer » les migrants et les réfugiés, huit Conférences épiscopales d’Amérique du sud ont décidé de travailler ensemble pour donner des réponses concrètes aux défis lancés par le flux massif de Vénézuéliens qui ont décidé d’émigrer vers un autre pays sud-américain ces dernières années.
Rappelons aussi que c’est un Vénézuélien, Mgr Edgar Peña Parra, 58 ans, que le pape a choisi comme Substitut de la Secrétairerie d’Etat, le 15 août dernier. Il doit prendre ses fonctions le 15 octobre.
La visite ad limina de la CEV précédente remonte à 8 ans, sous le pontificat de Benoît XVI.
Ad limina du Venezuela @CEVMedios
Venezuela: le pape remercie les évêques de leur "résistance"
Visite ad limina jusqu’au 15 septembre