Archbishop Paul R. Gallagher

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Un « accord global » avec la Palestine, en vue de la paix

Traduction intégrale de l’allocution de Mgr Gallagher, à l’occasion de la signature, au Vatican, de « l’Accord global signé entre le Saint-Siège et l’État de Palestine », ce vendredi 26 juin 2015, au Palais apostolique du Vatican.

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Le Saint-Siège espère que l’accord signé avec la Palestine soit une étape ver la « fin définitive du conflit israélo-palestinien ».

L’accord s’inscrit, indique le Vatican, « dans la suite de l’accord de base qui a été signé entre le Saint-Siège et l’Organisation de libération de la Palestine » (OLP), le 15 février 2000 ; il est le « résultat des négociations menées par une commission bilatérale de travail au cours des dernières années ».

Mgr Paul R. Gallagher, secrétaire pour les Relations avec les États, a signé pour le Saint-Siège et M. Riad Al-Malki, ministre des Affaires étrangères, a signé pour le côté palestinien.

Dans son discours, Mgr Gallagher a exprimé le souhait que « l’Accord puisse d’une certaine manière être une stimulation pour mettre fin définitivement au conflit israélo-palestinien qui dure depuis des années et qui continue à causer des souffrances aux deux parties ».

Il « espère, que la solution souhaitable de des deux Etats devienne une réalité le plus tôt possible. Le processus de paix ne peut progresser que seulement à travers la négociation entre les parties en présence et avec le soutien de la communauté internationale. Cela demande certainement des décisions courageuses ».

Cet accord représente également « un bon exemple de dialogue et de collaboration » entre chrétiens et musulmans dans « le contexte complexe du Proche-Orient où, dans certains pays, les chrétiens ont souffert de persécutions » a ajouté Mgr Gallagher qui a mentionné le chapitre consacré à la liberté religieuse et de conscience.

L’accord se compose d’un préambule et de 32 articles répartis en 8 chapitres.

Il traite « des aspects essentiels de la vie et de l’activité de l’Église catholique dans l’État de Palestine, tout en réaffirmant le soutien pour une solution négociée et pacifique de la situation dans la région », précise le Saint-Siège.

L’accord entrera en vigueur lorsque les deux parties se seront mutuellement notifié par écrit que les exigences constitutionnelles ou internes pour l’entrée en vigueur de l’accord ont été remplies.

Pour sa part, le ministère israélien des Affaires étrangères a « regretté la signature de cet accord et averti que cette mesure nuirait aux efforts de paix ». Israël déplore en particulier « la décision du Saint-Siège de reconnaître officiellement l’Autorité palestinienne comme un Etat », une décision qualifiée de « précipitée » : Israël reproche aux signataires de ne pas « prendre en considération les intérêts essentiels israéliens » et le « statut historique spécial du peuple juif à Jérusalem ».

Voici notre traduction intégrale de « l’allocution de Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les Relations du Saint-Siège avec les États à l’occasion de la cérémonie de signature de l’Accord global entre le Saint-Siège et l’État de Palestine ».

Excellence,

Je voudrais, d’abord et avant tout, vous accueillir ainsi que votre délégation à la Secrétairerie d’État, en cette occasion propice de la signature de l’Accord global entre le Saint-Siège et l’État de Palestine, qui marque une étape importante sur le chemin de bonnes relations qui, depuis quelque temps, existent heureusement entre les parties.

Le présent accord fait suite à l’Accord de base entre le Saint-Siège et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui a été signé le 15 février 2000. Il est le résultat des négociations d’une commission bilatérale spéciale qui a travaillé à différents niveaux ces dernières années, avec dévouement et compétence, dans une atmosphère très cordiale.

En contraste avec le précédent, l’accord actuel est signé par le Saint-Siège et l’État de Palestine, ce qui témoigne des progrès accomplis par l’Autorité palestinienne au cours des dernières années, et surtout du niveau de l’aide internationale, qui a abouti à la résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies du 29 novembre 2012 qui reconnaît la Palestine comme un État observateur non-membre aux Nations Unies.

Dans ce contexte, j’espère que le présent accord pourra être d’une certaine manière une incitation à mettre un terme définitif au conflit israélo-palestinien de longue date, qui continue de causer des souffrances pour les deux parties. Je souhaite aussi que la solution tant désirée de deux États puisse devenir une réalité dès que possible. Le processus de paix ne peut avancer que s’il est directement négocié entre les parties, avec le soutien de la communauté internationale. Cela nécessite certainement des décisions courageuses, mais cela offrira également une contribution importante à la paix et la stabilité dans la région.

L’Accord global, tout en constituant une entente entre deux sujets de droit international, concerne essentiellement la vie et l’activité de l’Église en Palestine. À cet égard, je suis heureux que la reconnaissance juridique soit clairement établie et que des garanties aient été données pour le travail de l’Église catholique et ses institutions. Les catholiques ne cherchent pas d’autre privilège que celui de poursuivre la coopération avec leurs concitoyens pour le bien de la société. Je suis également heureux de dire que l’Église locale, qui a été activement impliquée dans les négociations, est satisfaite de l’objectif atteint et heureuse de voir le renforcement de ses bonnes relations avec les autorités civiles.

Dans la réalité complexe du Moyen-Orient où, dans certains pays, les chrétiens ont même souffert de la persécution, cet accord offre un bon exemple de dialogue et de coopération, et j’espère sincèrement que cela pourra servir de modèle pour d’autres pays à majorité arabe et musulmane. Dans cet esprit, je voudrais souligner l’importance du chapitre consacré à la liberté de religion et à la liberté de conscience.

Pour conclure, permettez-moi de réaffirmer une fois encore la sollicitude particulière du Saint-Siège pour le Moyen-Orient et pour la Terre Sainte, et sa joie pour l’accord qui a été conclu et qui, j’en suis certain, va prendre effet sans délai. Merci !

Ont pris part à l’acte solennel:

Pour le Saint-Siège : Mgr Giuseppe Lazzarotto, délégué apostolique à Jérusalem et en Palestine ; Mgr Antonio Franco, nonce apostolique ; S.B. Fouad Twal, patriarche de Jérusalem des Latins ; Mgr. Antoine Camilleri, sous-secrétaire pour les Relations du Saint-Siège avec les États ; le P. Lorenzo Lorusso, OP, sous-secrétaire de la Congrégation pour les Églises orientales ; Mgr Alberto Ortega, official de la Section pour les Relations avec les États de la Secrétairerie d’État ; Mgr Paolo Borgia, official de la Section pour les Affaires générales de la Secrétairerie d’État ; le P. Oscar Marzo, OFM, de la Custodie de Terre Sainte et official de la Congrégation pour les Églises orientales.

Pour l’État de Palestine : le Dr Ramzi Khoury, conseiller du président, chef adjoint du Comité supérieur présidentielle des affaires Église en Palestine ; l’ambassadeur Issa Kassissieh, représentant de l’État de la Palestine auprès du Saint-Siège ; l’ambassadeur Rawan Sulaiman, ministre adjoint des Affaires étrangères pour les affaires multilatérales ; Mme Vera Baboun, maire de Bethléem ; M. Moussa Abu Hadid, maire de Ramallah ; M. Ammar Hijazi, sous-ministre adjoint des Affaires étrangères pour les affaires multilatérales ; M. Azem Bishara, conseiller juridique de l’OLP ; M. Ammar Nisnas, conseiller de la représentation diplomatique de l’État de la Palestine auprès du Saint-Siège.

© Traduction de Zenit, Constance Roques

 

 

 

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ZENIT Staff

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