Terre Sainte : deux canonisations qui apportent réconfort

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Lettre pastorale du patriarche Fouad Twal

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La canonisation de deux religieuses palestiniennes le 17 mai 2015 est un motif de « réconfort » pour les chrétiens de Terre Sainte, affirme le patriarche Twal.

Mgr Fouad Twal, patriarche latin de Jérusalem, publie une Lettre pastorale à l’occasion de la canonisation de Mère Marie-Alphonsine Ghattas de Jérusalem, fondatrice de la congrégation des Sœurs du Rosaire (1843-1927) et Sœur Mariam de Jésus crucifié – au siècle Mariam Baouardi – d’Ibillîne en Galilée, fondatrice du Carmel de Bethléem (1846-1878).

Un réconfort pour la Terre Sainte

« La nouvelle de la canonisation de ces deux religieuses est tombée comme une céleste rosée sur notre terre minée par la soif d’amour et de justice et décimée par la violence », déclare-t-il au début de la lettre de 11 pages intitulée « Sur le parcours de la sainteté ».

Cette double canonisation « vient nous redonner confiance et espérance dans le Christ. Le Seigneur veut réconforter nos pays déchirés par les conflits et les guerres, et nos populations souffrant d’injustices continuelles », ajoute-t-il.

Il rend hommage aux deux futures saintes : « Mère Marie-Alphonsine, fille de notre pays, a été humble sur terre et est aujourd’hui « grande dans le royaume des cieux ». Elle a atteint la maternité spirituelle pour une multitude, en devenant la fondatrice d’une congrégation religieuse si chère à notre cœur. »

« Sœur Marie de Jésus crucifié, elle aussi fille de notre pays, était un symbole vivant de l’amour de Dieu. Depuis sa plus tendre enfance, elle avait compris que tout était éphémère et mortel ici-bas, et que seul le Christ dure pour l’éternité. Elle faisait partie de l’Ordre des Carmélites déchaussées cloîtrées dont nous apprécions profondément la présence en Terre Sainte. Présence discrète faite de prière, de méditation, de travail humble et de consécration absolue au Seigneur. »

Leur loi était les Béatitudes

« Elles étaient simples avec grandeur. Elles étaient grandes de par leur simplicité… Leur entrée dans la sainteté illustre la victoire de la vertu sur le vice, de la lumière sur l’obscurité, de l’amour sur l’égoïsme, et de la foi sur l’apostasie. La pureté de leur vie glorifie Dieu », ajoute-t-il.

« Nos Saintes ont aimé le Christ par-dessus tout et tous, le préférant à elles-mêmes, à leurs familles, à leurs amis, à l’argent et à la progéniture, et cela en dépit des difficultés et des tribulations. Elles ont aimé l’Évangile plus que tout autre livre… Les Béatitudes étaient la loi de leur comportement, leur lumière pendant cette « nuit obscure » sur ce chemin qui mène au Royaume. »

Ces deux figures « sont des lampes pour nos pas », affirme le patriarche : « Par leur amour et leur foi, elles éclairent leurs familles religieuses ainsi que les fidèles de Terre Sainte, du Moyen Orient et du monde entier… Aucun risque de rester dans « les ténèbres extérieures », ni pour elles ni pour les personnes qui marchent à leur suite ! »

Leur vie rappelle aussi que « la sainteté est le fruit d’une grâce divine et non seulement d’efforts personnels humains », souligne-t-il en citant Soeur Mariam après une extase : « Si Jésus m’abandonnait, j’aurais été pire que Judas ! Mais, s’il me garde, je serai comme Jean le bien-aimé. »

La sainteté est la vie véritable

Le patriarche médite aussi sur la signification de la sainteté qui ne consiste pas à « fuir le monde » : « Les fidèles ne sont pas tous appelés à s’enfermer dans des cloîtres, des monastères ou des couvents pour devenir des Saints. Devant Dieu, chacune et chacun doit répondre à sa vocation selon son mode de vie. Etre saint c’est simplement être fidèle à sa vocation chrétienne… Si vous êtes prêtre, religieuse, père ou mère de famille, étudiant, travailleur, ouvrier, employé… votre sainteté consiste à vivre fidèlement votre foi, selon votre mode de vie. »

« Sainteté ne signifie ni tristesse ni mélancolie, mais joie ! Elle n’est pas davantage un appel à mépriser la vie présente et ses joies, mais un appel à la vie véritable et à la joie authentique », poursuit-il : « La sainteté se fonde sur la charité. Plus notre amour est fort, plus notre sainteté augmente. »

Sainte Marie-Alphonsine par exemple « a vécu une charité héroïque » : « Après sa mort, l’une des Religieuses qui l’avaient connue a rendu ce témoignage : « J’ai eu la grâce de vivre six ans avec Mère Marie-Alphonsine à Bethléem. J’affirme ne l’avoir jamais entendu diffamer le prochain. » »

Le patriarche conclut en invitant à « invoquer leur intercession » et à « les imiter » : « Souvenons-nous que l’amour auquel nous sommes appelés ne se réalise que par un don total de soi sans calcul et sans retour, selon le modèle de ces deux Filles de notre terre qui désormais intercèdent pour nous. Il n’est pas impossible à la grâce de Dieu d’accomplir en nous aussi ces grandes choses ! »

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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