Syro-malabares: Erection de l´éparchie de Chicago

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Il y a un an, le Jubilé syro-malabare

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CITE DU VATICAN, Mardi 13 mars 2001 (ZENIT.org)
– Le pape Jean-Paul II a érigé aujourd´hui l´éparchie de « Saint Thomas des Syro-Malabares de Chicago » pour la communauté syro-malabare résidant aux Etats-Unis d´Amérique, annonce aujourd´hui le Bulletin de la Salle de presse du Saint-Siège.

La nomination survient à presque un an du Jubilé syro-malabare: le pape les invitait à s´engager dans la nouvelle évangélisation.

Jean-Paul II a également nommé comme premier évêque de cette éparchie Mgr Jacob Angadiath, du clergé de l´Eparchie de Palai, au Kérala, Etat très catholique du Sud de l´Inde. Le nouvel éparche était jusqu´ici curé de la « Mission catholique syro-malabare » de Bellwood, dans l´Illinois (EE-UU).
En même temps, toujours selon la même source, le pape a nommé le nouvel éparche Visiteur apostolique permanent pour les fidèles syro-malabares du Canada.

Le nouvel Eparche
Mgr Jacob Angadiath est né le 26 septembre 1945 à Periappuram (Eparchie de Palai, Kérala). Il a étudié la philosophie et la théologie au Séminaire apostolique Saint-Thomas de Vadavathoor. Il a aussi obtenu un « Master » à l´université du Kérala. Il a été ordonné prêtre le 5 janvier 1972 pour l´éparchie de Palai.
Il a ensuite exercé son ministère pastoral dans une paroisse de l´éparchie, et a été vice-recteur du petit séminaire. Depuis 1984, il était curé de la communauté syro-malabare de Dallas (Texas), et depuis 1997 de la paroisse de Bellwood (Illinois), dans l´archidiocèse de Chicago.

Il y a un an, le Jubilé syro-malabare
Les syro-malabares font partie de ces communautés catholiques d´Orient dont le jubilé romain a fait découvrir la liturgie aux catholiques latins, lors de la célébration du 18 mars 2000.
Le samedi 18 mars, les fidèles de rite syro-malabare ont en effet été reçus en audience par Jean-Paul II. Ils s´y étaient préparés par une rencontre de prière, de méditation et d´adoration, le jeudi 16 mars, en la basilique Saint-Pierre, organisée par la communauté indienne de Rome, des « chrétiens de Saint Thomas », qui se réclament de la paternité spirituelle de l´Apôtre qui a porté la bonne nouvelle en Inde.
Lors de cette audience, le pape Jean-Paul II a encouragé les fidèles de ce rite, originaires surtout de l´Inde, mais aussi de différentes régions du monde, pour qu´ils soient fortifiés en vue du rôle qui doit être le leur dans la nouvelle évangélisation.

Jeûne et évangélisation
Le pape rappelait aussi l´importance du jeûne dans la tradition spirituelle de cette communauté. « La discipline du jeûne est pour vous un exercice familier, expliquait le pape, et une pratique très respectée par les peuples et les religions de l´Inde. Je prie pour que les bénéfices spirituels de cette période de jeûne et de cette saison particulière de préparation à la Résurrection du Seigneur enrichissent votre Eglise et vous fortifient dans le rôle que la communauté syro-malabare est appelée à jouer dans la nouvelle évangélisation ».

Le témoignage apostolique
Le pape rappelait à cette communauté son origine dans la prédication de l´Apôtre S. Thomas. « Cette année sainte, ajoutait Jean-Paul II, vous offre une occasion unique d´être fortifiés et renouvelés dans le témoignage apostolique sur lequel votre foi est fondée ». Le pape invitait les fidèles à accueillir la grâce de l´Année sainte « par la prière et le repentir, la dévotion et la conversion ».

Le rite jubilaire
Le lendemain, dimanche 19 mars, a eu lieu la première célébration du jubilé romain dans ce rite, à la basilique de Sainte-Marie-des-Anges, à deux pas de la gare de Termini. Nous reprenons ci-dessous une fiche historique et liturgique publiée par le Bulletin de la Salle de presse du Saint-Siège, en italien à cette occasion. On y explique comment les Chrétiens de l´Inde se sont réunis à Rome et comment leur liturgie a été restaurée par les papes du XXe s.

Les Portugais et les « Chrétiens de Saint Thomas »
Les membres de cette Eglise sont des descendants directs des Chrétiens de saint Thomas que les Portugais ont rencontrés en 1498, lors de leur exploration des Côtes indiennes du Malabar. Bien qu´en pleine communion avec l´Eglise assyrienne de Perse, les syro-malabares accueillirent les Portugais comme les représentants de l´Eglise de Rome.
Pourtant, les Portugais n´acceptèrent pas la légitimité des traditions malabares et tentèrent d´imposer les usages latins. Un tel processus provoqua un grand malaise qui finit par amener la rupture entre Rome et les Chrétiens de Saint Thomas. Pour répondre à cette situation, le pape Alexandre VII envoya des Pères Carmes au Malabar. Et déjà, vers 1662, la majorité des dissidents était revenue à la communion avec l´Eglise catholique.

Retour à la liturgie orientale
En 1896, le Saint-Siège établit trois Vicariats apostoliques pour les Chrétiens de Saint Thomas, sous la conduite d´évêques indigènes syro-malabares. Puis, en 1923, le pape Pie XI créa une hiérarchie proprement syro-malabare.
C´est encore Pie XI qui, en 1934, lança un processus de réforme liturgique ayant pour but de restaurer la nature orientale du rite syro-malabare, fortement latinisé. Et c´est ainsi qu´une liturgie eucharistique renouvelée fut approuvée par Pie XII en 1957 et réintroduite en 1962.
En 1996 enfin, Jean-Paul II présidait l´inauguration d´un synode spécial des évêques de l´Eglise syro-malabare, institué de façon à trouver des solutions aux disputes relatives aux réformes liturgiques.

Géographie
La majorité des catholiques de rite syro-malabare se trouvent dans l´Etat indien du Kérala, au sud de la péninsule. Leur langue est le Malayalam. La communauté chrétienne y est nombreuse et en expansion. En effet, ils étaient environ 200.000 en 1876, et leur nombre a plus que doublé en 50 ans : ils étaient un demi-million en 1930, et un million et demi en 1960. Mais aujourd´hui, ils sont 3, 3 millions, répartis sur 14 diocèses du Kerala et 10 diocèses en dehors du Kerala. Mais en-dehors de cet Etat, on trouve aussi en Inde des « noyaux » regroupant quelque 150.000 chrétiens de rite syro-malabare. La diaspora européenne (Italie, Autriche et Allemagne) compte environ 10.000 fidèles, aux Etats-Unis et au Canada, environ 60.000, quelque 25.000 en Arabie Saoudite et dans les Etats du Golfe persique, et 1.000 en Afrique du Sud.

Vitalité des vocations
Les vocations au sacerdoce et à la vie religieuse fleurissent dans les communautés syro-malabares. En novembre 1999, on comptait 28.348 religieux, dont 2.336 prêtres, 573 « frères », et 25.439 religieuses. Ils appartiennent à 16 congrégations religieuses féminines et 8 masculines, sans compter les 20.022 religieuses et religieux appartenant à l´Eglise de rite latin. Leurs séminaristes sont regroupés dans 5 grands séminaires.
Depuis 1977, l´Eglise syro-malabare est aussi engagée dans les missions en Inde, grâce à 9 « diocèses missionnaires » syro-malabares (en dehors du Kerala), et un diocèse ayant son siège à Kalyan, près de Bombay. En décembre 1992, Jean-Paul II a déclaré l´Eglise syro-malabare « siège épiscopal majeur » et a nommé Mgr Anthony Padiyara d´Ernakulam-Angamaly, premier archevêque majeur. Celui-ci a pris sa retraite en 1996 et a été remplacé, la même année, par Mgr Varkey Vithayathil, nommé Administrateur apostolique d´Ernakulam-Angamaly. Il est devenu archevêque majeur en 1999.

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ZENIT Staff

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