CITE DU VATICAN, Dimanche 11 mars 2001 (ZENIT.org) - "Avec la terreur, l´homme est toujours perdant": le pape Jean-Paul II a dénoncé la "logique perverse" du terrorisme, "ennemi de l´humanité", ce matin, place Saint-Pierre, dans son homélie pour la béatification de 233 martyrs victimes de la persécution religieuse en Espagne entre 1936 et 1939.

Par son appel, le pape Jean-Paul II soulignait implicitement que c´est la même "logique perverse" de la terreur qui a sévi en Espagne dans les années Trente, qui continue d´ensanglanter le pays: le pape ne citait pas explicitement les actes de terrorisme des groupes basques de l´ETA, mais Jean-Paul II les condamne à chaque fois. Les applaudissements nourris et prolongés de la foule - plus de 30.000 personnes selon les premières estimations - exprimait la joie des fidèles à l´intervention du pape.

"Je désire confier à l ´intercession des nouveaux bienheureux une intention que vous portez au plus profond de vos cœurs: la fin du terrorisme en Espagne", disait le pape en s´adressant dans leur langue aux Espagnols présents place Saint-Pierre - les autorités civiles et religieuses et les fidèles, dont les enfants de plusieurs martyrs ou des membres de leurs familles, naturelles et religieuses. "Depuis plusieurs décades, déplorait le pape, vous êtes éprouvés par une horrible série de violences et d´assassinats qui ont causé de nombreuses victimes et de grandes souffrances".

Jean-Paul II analysait les causes de ces violences: "A la racine d´événements aussi lamentables, expliquait le pape, se trouve une logique perverse qu´il convient de dénoncer. Le terrorisme naît de la haine et à son tour l´alimente. Il est radicalement injuste et augmente les situations d´injustice, parce qu´il offense gravement Dieu et la dignité et les droits des personnes".

"Avec la terreur, l´homme est toujours perdant!", s´exclamait le pape. "Aucun motif, aucune cause ou idéologie ne peuvent la justifier. Seule la paix construit les peuples. La terreur est l´ennemi de l´humanité".

Le pape insistait, toujours dans son homélie, afin que le "souvenir béni" des nouveaux bienheureux "éloigne pour toujours du sol espagnol toute forme de violence, de haine, de ressentiment!". "Que tous, spécialement les jeunes, souhaitait le pape, puissent faire l´expérience de la bénédiction de la paix en toute liberté: la paix à jamais, la paix avec tous et pour tous!"

A la fin de l´homélie, le pape confiait cette paix à l´intercession de la Vierge Marie, et, après l´angélus, il insistait en ces termes: "Que les nouveaux bienheureux, reprenait-il en espagnol, modèles de cohérence de vie, de constance dans la foi, et dans leur esprit de réconciliation, intercèdent au ciel pour leurs compatriotes d´aujourd´hui, les poussent à maintenir vigoureuse la sève chrétienne qui féconde notre histoire et soutiennent leurs efforts pour atteindre des hauteurs toujours plus grandes de concorde, de solidarité et d´esprit de fraternité chrétienne".

Pour ce qui est des persécutions violentes visant actuellement des chrétiens dans le monde, le pape ajoutait en italien, avant l´angélus: "Prions en particulier pour les communautés chrétiennes qui souffrent la persécution pour leur foi, afin qu´avec la force de l´Esprit Saint, ils rendent témoignage à l´amour du Christ, qui ´en souffrant ne menaçait pas de se venger, mais remettait sa cause entre les mains de celui qui juge avec justice´ (1 Pierre 2, 23)".