Le cardinal Pietro Parolin © L'Osservatore Romano

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Syrie et Irak: il faut arrêter la violence !

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Appel du card. Parolin

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Mettre fin aux violences et arrêter une fois pour toutes les armes en Syrie et en Irak, pour pouvoir aider les populations qui sont à bout de forces à cause d’un conflit dévastateur et prolongé : c’est la priorité absolue du Saint-Siège, exprimée par le cardinal secrétaire d’État, Pietro Parolin, jeudi 29 septembre 2016, lors de la cinquième réunion de coordination pour les organismes caritatifs catholiques engagés dans ces régions, en lien avec les Églises locales. Une intervention rapportée par L’Osservatore Romano en italien du 1er octobre 2016.
Le pape François a lui-même ouvert les travaux, organisés par le Conseil pontifical Cor Unum, recevant tous les participants, dont M. Staffan de Mistura, envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour la Syrie.
Reprenant les paroles du pape, et rappelant le grand engagement en première ligne des organismes catholiques en Syrie et en Irak, le cardinal secrétaire d’État a proposé son analyse du conflit et a indiqué les priorités du Saint-Siège.
Ces dernières années, a-t-il affirmé, « la volonté politique non pas tant d’affronter le problème que de le résoudre a manqué; en revanche, la volonté de faire entendre la voix des armes n’a pas manqué ». Et « si le conflit actuel dans la région est né comme une crise politique en Syrie, avec le temps, il a assumé d’autres connotations ».
De fait, « la persécution des chrétiens et d’autres minorités religieuses est un des nombreux phénomènes graves liés à la création du soi-disant califat qui a étendu ses ramifications dans d’autres pays de la région : tout ceci « vient d’une vision fondamentaliste de la religion qui est inacceptable ».
Le Secrétaire d’Etat a fait observer qu’ « un autre facteur problématique lié à cette crise est le flux migratoire et les réfugiés » : une question à affronter « de manière  non idéologique, en gardant à l’esprit le moment contingent de l’urgence comme celui, à plus long terme, d’un éventuel retour ou d’une intégration ».
La première chose à faire en Syrie et en Irak, scande le cardinal Parolin, « c’est de mettre fin à la violence : la communauté internationale, au-delà des cessez-le-feu temporaires, qui sont sans aucun doute utiles, doit continuer à rechercher le dialogue et les négociations en vue d’une solution à cette crise ».
Pour le Saint-Siège la solution n’est pas militaire mais politique, dans le respect de l’intégrité territoriale et des minorités : « Le Saint-Siège estime que, face à un conflit aussi complexe, il ne peut y avoir de solutions militaires mais seulement des solutions politiques. Ceci signifie qu’il faut s’en tenir fermement à deux principes de base : relancer un parcours de dialogue et de réconciliation et sauvegarder l’unité nationale des pays concernés, évitant les divisions sur une base sociale, religieuse ou ethnique (…). Il faut garantir qu’il y aura dans la nouvelle Syrie et dans le nouvel Irak, un espace pour tout, y compris pour les minorités ethniques et religieuses (…). La solution aux conflits au Moyen-Orient exige le respect des droits des minorités et de leur apport spécifique dans la construction de la société, le respect de la liberté religieuse et la disponibilité à renoncer à quelque chose de personnel pour édifier le bien commun. »
Et devant le terrorisme, il ajoute : « Une question extrêmement délicate, c’est la présence sur le territoire de groupes terroristes avec lesquels il n’est probablement pas possible de parvenir à une solution négociée » mais ne même temps le Saint-Siège redit « l’iniquité du commerce des armes qui permettent à ces groupes de poursuivre leur action ». Il affirme que « la solution au problème du terrorisme doit être le fruit d’une concertation » dans le cadre de l’ONU.
Pour la population et pour les chrétiens, le cardinal Parolin demande que soit garanti « l’accès aux aides humanitaires dans la zone de conflit », affirmant la nécessité d’une aide matérielle et spirituelle, et d’un soutien de la famille et de l’éducation.

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Constance Roques

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