Synode sur la Parole de Dieu : Propositions (26-30)

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ROME, Mardi 18 novembre 2008 (ZENIT.org) – A l’issue du synode sur la Parole de Dieu, une liste de propositions a été établie par l’Assemblée générale ordinaire du synode des évêques. Le texte original de ces propositions, qui a été remis au […]

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ROME, Mardi 18 novembre 2008 (ZENIT.org) – A l’issue du synode sur la Parole de Dieu, une liste de propositions a été établie par l’Assemblée générale ordinaire du synode des évêques. Le texte original de ces propositions, qui a été remis au pape, est en latin. Ce texte a une valeur de proposition. Le pape Benoît XVI a toutefois permis la publication d’une version italienne, provisoire et non officielle de cette liste de propositions, par la secrétairerie générale du synode.

Nous proposons ci-dessous une traduction en français des propositions 26-30.

Proposition 26

Elargir les perspectives de l’étude exégétique actuelle

Rien ne vaut les fruits apportés par l’utilisation de la recherche historico-critique moderne ; en même temps, on ne peut pas considérer les études exégétiques actuelles sans un regard attentif aux difficultés également. L’actuelle exégèse académique, également catholique, travaille à un très haut niveau pour ce qui concerne la méthodologie historico-critique, y compris avec ses heureuses intégrations plus récentes (cf. Commission pontificale biblique, L’interprétation de la Bible dans l’Eglise), mais on ne peut pas en dire autant de l’étude de la dimension théologique des textes bibliques. Le niveau théologique indiqué par les trois éléments de Dei Verbum 12, est malheureusement très souvent presque absent.

La première conséquence de cette absence est que la Bible devient pour les lecteurs d’aujourd’hui un livre du passé uniquement, désormais incapable de parler à notre monde actuel. Dans ces conditions, l’exégèse biblique risque de devenir de l’historiographie pure et une histoire de la littérature.

La deuxième conséquence, peut-être encore plus grave, est la disparition de l’herméneutique de la foi indiquée par Dei Verbum. Une herméneutique positiviste et séculariste qui nie la possibilité de la présence du divin et de l’accès au divin dans l’histoire de l’homme, tend alors, de fait, à prendre la place de l’herméneutique croyante.

Les Pères synodaux remercient sincèrement les nombreux exégètes et théologiens qui ont apporté et continuent d’apporter une aide essentielle dans la découverte du sens profond des Ecritures mais ils demandent à tous de s’engager davantage pour que l’on parvienne avec plus de force et de clarté au niveau théologique de l’interprétation biblique.

Pour réussir vraiment à faire grandir cet amour pour les Ecritures, comme le souhaite le Concile, il faudra appliquer avec davantage de soin les principes indiqués de manière exhaustive et claire dans Dei Verbum

Proposition 27

Surmonter le dualisme entre exégèse et théologie

Pour la vie et la mission de l’Eglise et pour l’avenir de la foi au sein des cultures contemporaines, il faut surmonter le dualisme entre exégèse et théologie. Il n’est malheureusement pas rare, même aux niveaux académiques les plus élevés, que l’on sépare exégèse et théologie de manière stérile.

Une conséquence préoccupante de cela est l’incertitude et le manque de solidité qui caractérisent le cheminement de formation intellectuel, notamment de certains futurs candidats aux ministères ecclésiaux. La théologie biblique et la théologie systématique sont deux dimensions de cette réalité unique que nous appelons théologie.

Les Pères synodaux lancent donc un appel, avec estime, aussi bien aux théologiens qu’aux exégètes afin que grâce à une collaboration plus claire et harmonieuse, ils ne privent pas la théologie contemporaine de la force des Ecritures et ne réduisent pas l’étude des Ecritures à la seule révélation de la dimension historiographique des textes inspirés. « Là où l’exégèse n’est pas théologie, l’Ecriture ne peut être l’âme de la théologie et, vice versa, là où la théologie n’est pas essentiellement interprétation de l’Ecriture dans l’Eglise, cette théologie n’a plus de fondement » (Benoît XVI, 14 octobre 2008).

Proposition 28

Dialogue entre exégèse, théologiens et pasteurs

On demande aux Conférences épiscopales de promouvoir des rencontres régulières entre les pasteurs, les théologiens et les exégètes pour promouvoir une plus grande communion au service de la Parole de Dieu. Les Pères synodaux souhaitent qu’exégètes et théologiens puissent partager toujours mieux les fruits de leur science pour l’augmentation de la foi et l’édification du peuple de Dieu, en conservant toujours à l’esprit les dimensions caractéristiques de l’interprétation catholique de la Bible (cf. Commission pontificale biblique, L’interprétation de la Bible dans l’Eglise III).

Proposition 29

Difficulté de la lecture de l’Ancien Testament

Des difficultés dans la lecture de l’Ancien Testament surgissent parfois à cause de textes contenant des éléments de violence, d’injustice, d’immoralité, de figures bibliques, parfois même importantes, peu exemplaires.

Une préparation adéquate des fidèles pour la lecture de ces pages est donc nécessaire ainsi qu’une formation qui permette de lire les textes dans leur contexte historique et littéraire pour favoriser la lecture chrétienne. La clé herméneutique centrale de cette lecture chrétienne est l’Evangile et le commandement nouveau de Jésus Christ qui s’est accompli dans le mystère pascal. On recommande par conséquent de ne pas négliger la lecture de l’Ancien Testament qui, malgré quelques difficultés, est essentiel à la compréhension totale de l’histoire du salut (cf. DV 15).

Proposition 30

Pastorale biblique

Dei Verbum exhorte à faire de la Parole de Dieu non seulement l’âme de la théologie mais aussi l’âme de toute la pastorale, de la vie et de la mission de l’Eglise (cf. DV 24). Les évêques doivent être les premiers promoteurs de cette dynamique dans leurs diocèses. Pour annoncer la Parole, pour l’annoncer de manière crédible, l’évêque doit se nourrir lui le premier, de la Parole de Dieu, pour soutenir et rendre toujours plus féconde son ministère épiscopal. Le synode recommande d’intensifier la « pastorale biblique » non pas en la juxtaposant à d’autres formes de la pastorale mais comme animation biblique de toute la pastorale.

Tous les baptisés participent à la mission de l’Eglise sous la conduite des pasteurs. Les Pères synodaux souhaitent exprimer leur plus vive estime, leur reconnaissance et leurs encouragements pour le service à l’évangélisation que tant de laïcs, en particulier des femmes, offrent avec générosité et esprit d’engagement, dans les communautés dispersées à travers le monde, à l’exemple de Marie Madeleine, premier témoin de la joie pascale.

[Traduit de l’italien par Zenit]

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ZENIT Staff

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