La rencontre pré-synodale pour la région panamazonique vent d’approuver le document préparatoire au synode de 2009 pour cette région et il sera adressé aux conférences épiscopales concernées. Il y est question notamment de promouvoir une écologie humaine intégrale, l’inculturation de l’Evangile auprès des populations autochtones, indique un communiqué du Saint-Siège publié ce samedi 14 avril en italien. Le pape François a salué « l’esprit de communion » qui a animé les débats.
La première réunion du Conseil pré-synodal de l’Assemblée Spéciale du Synode des Évêques pour la Région Panamazonique, a été présidée par le pape François, au Vatican, les 12 et 13 avril 2018. Rappelons que le thème choisi par le pape est : « Amazonie : de nouveaux chemins pour l’Eglise et pour une écologie intégrale » .
Le travail a commencé par l’intervention du Secrétaire général, le cardinal Lorenzo Baldisseri, qui a remercié le pape pour sa présence et a salué les membres du Conseil pré-synodal et les experts convoqués pour la réunion, dont des memebres du Résau ecclésial panamazonique (Red Eclesial Panamazónica, REPAM).
La session a permis l’examen du projet de document préparatoire l’Assemblée spéciale du synode des évêques de 2009, qui aura pour thème, rappelons-le: «Amazonie: de nouvelles voies pour l’Eglise et pour une écologie intégrale».
Le texte préparé par le Secrétariat général du Synode avec l’aide d’experts a été apprécié par l’assemblée qui a aussi offert des suggestions utiles à son amélioration.
Le débat a souligné l’importance de la région de Panamazonique pour l’ensemble de la planète.
Il a aussi été question de la situation pastorale de ces territoires et de la nécessité d’ouvrir de « nouvelles voies pour une inculturation plus décisive de l’Evangile auprès des populations » qui l’habitent, en particulier les indigènes.
Esprit de communion
La réflexion a aussi porté sur la crise écologique qui affecte la Région et a souligné la nécessité de « promouvoir une écologie intégrale », dans la ligne tracée par l’encyclique du pape François Laudato si’.
A la fin de la discussion, le Conseil pré-synodal a approuvé le document préparatoire (Lineamenta), qui comprend un questionnaire final.
Le texte devra maintenant être transmis aux Conférences épiscopales concernées et aux autres organismes habilités pour cette consultation pré-synodale.
Le pape a remercié les membres du Conseil et les autres participants pour leurs contributions et pour « l’esprit de communion » qui s’est exprimé lors de cette rencontre.
Le souci de l’Amazonie, dès 2013
En annonçant le synode, le 15 octobre 2017, le pape avait expliqué : « L’objectif principal de cette convocation est d’identifier de nouvelles voies pour l’évangélisation de cette partie du Peuple de Dieu, spécialement des indigènes, souvent oubliés et sans perspective d’un avenir serein, y compris à cause de la crise de la forêt amazonienne, poumon d’une importance capitale pour notre planète. »
Dans son discours aux autorités du Pérou, après avoir rencontré des peuples natifs d’Amazonie, à Puerto Maldonado, le 19 janvier dernier, le pape François a prôné une écologie « intégrale » respectueuse des peuples et de chaque personne, de la terre et des fleuves : « La dégradation de l’environnement, hélas, ne peut être séparée de la dégradation morale de nos communautés. Nous ne pouvons pas les penser comme deux questions distinctes. »
« Développer une écologie intégrale », a-t-il expliqué, « exige d’écouter, de reconnaître et de respecter les personnes et les populations locales comme des interlocuteurs valables » : « Elles maintiennent un lien direct avec la terre, elles connaissent ses temps ainsi que ses processus. »
Dans l’avion Lima-Rome (le 21-22 janvier 2018), le pape François a encore une fois mis en garde contre les politiques injustes à l’égard des peuples autochtones de l’Amazonie : il a dénoncé un « phénomène qui consiste à protéger l’environnement en laissant s’isoler les communautés natives », et qui fait que les populations restent « isolées du progrès réel, et ensuite la forêt finit par être aussi exploitée ».
En fait, dès juillet 2013, le pape argentin avait manifesté son souci des populations de l’Amazonie, lors de son voyage au Brésil, en recevant des représentants de deux ethnies. Il avait plaidé pour « le respect et la protection de toute la création que Dieu a confiée à l’homme, non pas pour qu’il l’exploite sauvagement, mais pour qu’il la fasse devenir un jardin », voyant dans l’Amazonie un « révélateur » pour l’Eglise et la société. Le pape a aussi encouragé à plusieurs reprises Réseau ecclésial Pan-amazonien (Repam) consacré aux questions écologiques en Amazonie, inauguré en septembre 2014.
Le cardinal Cláudio Hummes, président du Repam, avait salué le projet de synode comme « une nouvelle très importante dans la direction d’une Eglise plus inculturée, avec un visage plus amazonien, une Eglise engagée dans la défense de l’Amazonie qui risque d’être détruite, dévastée, dégradée ».
Le Conseil pré-synodal
Le pape a aussi nommé les 18 membres du Conseil pré-synodal qui collaborera avec le Secrétariat général dans la préparation de ce synode. Parmi eux, trois cardinaux, treize évêques, une religieuses et un laïc.
Le cardinal Cláudio Hummes, archevêque émérite de São Paulo (Brésil), président du Réseau ecclésial Pan-amazonien (Repam)
Le cardinal Peter Kodwo Appiah Turkson, préfet du dicastère pour le service du développement humain intégral
Le cardinal Carlos Aguiar Retes, archevêque de México (Mexique)
Mgr Pedro Ricardo Barreto Jimeno, archevêque de Huancayo (Pérou), vice-président du Repam
Mgr Paul Richard GALLAGHER, secrétaire pour les relations avec les Etats (Vatican)
Mgr Edmundo Ponciano Valenzueal Mellid, archevêque d’Asunción (Paraguay).
Mgr Roque Paloschi, archevêque de Porto Velho, Rondônia (Brésil)
Mgr Óscar Vicente Ojea, évêque de San Isidro, président de la Conférence épiscopale d’Argentine
Mgr Neri José Tondello, évêque de Juína, Mato Grosso (Brésil)
Mgr Karel Martinus Choennie, évêque de Paramaribo (Suriname)
Mgr Erwin Kräutler, prélat émérite de Xingu, Parà (Brésil)
Mgr José Ángel Divasson Cilveti, vicaire apostolique de Puerto Ayacucho (Venezuela)
Mgr Rafael Cob Garcia, vicaire apostolique de Puyo (Equateur)
Mgr Eugenio Coter, vicaire apostolique de Pando (Bolivie)
Mgr Joaquín Humberto Pinzon Güiza, vicaire apostolique de Puerto Leguízamo-Solano (Colombie)
Mgr David Martinez De Aguirre Guinea, vicaire apostolique de Puerto Maldonado (Pérou)
Sœur María Irene Lopes Dos Santos, déléguée de la Confederación Latinoamericana y Caribeña de Religiosos y Religiosas (CLAR).
Mauricio LÓPEZ, secrétaire du Repam (Equateur).
Rencontre avec les Indiens d'Amazonie au Pérou © Vatican Media
Synode pour l’Amazonie: le document préparatoire est approuvé
Ecologie humaine, inculturation et communion