Le diaconat féminin, les martyrs d’Amazonie, la proposition du rite spécial amazonien, figuraient parmi les thèmes du point presse quotidien du Synode sur l’Amazonie, ce 25 octobre 2019.
Dans le document final qui sera voté le 26 octobre, « il n’y aura pas l’explicitation du rite, mais un pas vers lui », a précisé le préfet du Dicastère pour la communication Paolo Ruffini : en effet, c’est « quelque chose de très complexe… à aborder de façon intégrale ».
Pour le secrétaire de la Commission pour l’information, le p. Giacomo Costa, « s’il s’agit d’un rite propre, il pourrait aussi inclure l’ordination d’hommes mariés », mais pour l’instant « ce ne sont que des allégations, la réponse finale revient au pape ».
Le pasteur luthérien Nicolau Nascimento de Paiva, coordinateur de l’Eglise évangélique au Brésil, a témoigné de l’engagement œcuménique dans la région : « nous devons faire encore beaucoup… mais nous avons beaucoup plus de choses en commun que de choses qui nous séparent ».
Mgr Joaquín Humberto Pinzón Güiza, vicaire apostolique de Puerto Leguízamo-Solano en Colombie, a plaidé pour « que l’Amazonie soit saine », afin que l’écologie intégrale se traduise dans « la capacité de vivre des relations fraternelles et de faire une utilisation responsable de la maison commune ».
Un diaconat féminin ?
« Plus de 60% des communautés en Amazonie sont guidées par des femmes, pour la grande majorité catéchistes, ministres de la Parole, de l’Eucharistie », a souligné Mgr Evaristo Pascoal Spengler, évêque brésilien de Marajó, en précisant : « 40% des participants au Synode a demandé un ministère officiel pour les femmes à l’intérieur de l’Eglise… on a beaucoup travaillé sur cette proposition : nous sommes confiants dans l’action du Saint Esprit ».
« Dans l’Eglise, a-t-il ajouté, il serait utile d’avoir des femmes diaconesses, dont le rôle serait approfondi, avec le thème ouvert de l’ordination des femmes… canoniquement il existe déjà un chemin de la femme comme diacre, non comme prêtre. »
La religieuse colombienne Inés Azucena Zambrano Jara a confié quant à elle que le synode avait été un lieu « familial », un lieu « de confiance » et un lieu « d’écoute » : « Nous nous sommes senties mères synodales », a-t-elle dit au nom des participantes – sans droit de vote. Elle a particulièrement salué « l’humilité » et « la simplicité » du pape François.
Les martyrs d’Amazonie
Enfin, les participants ont salué la mémoire des missionnaires martyrs, de ceux « qui ont donné leur vie pour la cause de Dieu », et dont les portraits sont affichés en Salle du synode, a assuré le père Miguel Heinz, président de l’association allemande Adveniat : « Il a été dit que certains doivent être canonisés… ils ont donné à tous un grand témoignage. »
Le nom de sœur Dorothy Mae Stang (7 juillet 1931–12 février 2005) a été prononcé : la missionnaire américaine a été tuée lors d’une embuscade sur une route menant à Anapu, dans l’État de Pará, au Brésil, sur ordre de grands propriétaires terriens. Militante écologiste, elle a consacré sa vie à aider les petits paysans d’Amazonie et à protéger la forêt.
Pour le prêtre allemand, les indigènes sont eux aussi des martyrs, qui offrent une « prophétie » et sont soumis à des « menaces de mort ».