Synode 2018, 9 octobre © Vatican Media

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Synode: "Former des pasteurs, témoins du Christ et de l’Evangile"

« Comme le bon pasteur qui va à la recherche de la brebis égarée… »

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« Former des pasteurs, témoins du Christ et de l’Evangile, capables d’écouter les jeunes, de les comprendre et de les accompagner efficacement »: c’est l’un des voeux exprimé par le groupe linguistique francophone du synode des évêques, coordonné par Mgr Bertrand Lacombe (évêque auxiliaire de Bordeaux, France), et dont le rapporteur est Mgr Gaspard Béby Gnéba (Man, Côte d’Ivoire).
Le thème du travail des évêques est « les jeunes, la foi et le discernement des vocations » (3-28 octobre 2018), à partir des discussions sur la première partie de l’Instrument de travail du synode.
Le Saint-Siège publie les rapports des 14 différents groupes linguistiques, dans la langue originale, ce 9 octobre 2018.
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Les jeunes vivent aujourd’hui dans un monde marqué par de profondes mutations socio-culturelles, morales et religieuses. Ces transformations sociales et culturelles ont des répercussions sur leur pratique religieuse. En effet, on constate avec regret dans plusieurs pays que les jeunes ne s’intéressent plus à la vie et à la mission de l’Eglise. Ils ont pratiquement déserté les communautés chrétiennes et ne se sentent plus concernés par l’expérience religieuse vécue dans l’Eglise.
Face à cette situation préoccupante, l’Eglise est appelée à écouter les jeunes et surtout à mettre tout en œuvre afin d’accomplir efficacement la mission de salut à leur égard. Comme le bon pasteur qui va à la recherche de la brebis égarée (cf. Luc 15, 4-7), l’Eglise, parce qu’elle est Mère et Maîtresse, et surtout parce qu’elle est Sacrement de Miséricorde, est invitée à la réflexion et à l’action.
Prioritairement l’action ecclésiale s’orientera dans les directions suivantes:
1. Repenser et redéfinir la mission de l’Eglise dans le monde actuel
L’Eglise a reçu de son divin Maître, le Seigneur Jésus la mission de poursuivre jusqu’à la fin des temps l’œuvre du salut que le Père lui a confiée. «Allez de toutes les nations, faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et Saint-Esprit, et leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit» (Mt 28, 19-20; cf. Mc 16, 15-16), dit-il à ses apôtres.
Cette mission salvifique, comme on peut le constater, a un seul et même contenu, valable pour toutes les générations humaines. Mais elle se réalise dans l’histoire à travers des formes multiples et selon des modalités variées. Car son accomplissement historique exige que l’on tienne compte des situations propres des personnes et des conditionnements culturels.
C’est pourquoi pour les jeunes de notre temps, fortement influencés par la culture de la mondialisation, du sécularisme et du numérique, l’Eglise est invitée à élaborer une nouvelle méthode évangélisatrice et à proposer un nouveau style de vie chrétienne.
2. Former des pasteurs, témoins du Christ et de l’Evangile, capables d’écouter les jeunes, de les comprendre et de les accompagner efficacement.
Face à la situation des jeunes, les pasteurs se sentent souvent impuissants. En effet, ils n’ont ni de réponses à leurs interrogations ni de stratégie pastorale et missionnaire adaptée à la culture de la mondialisation, du sécularisme et du numérique.
Il s’agit donc de former des pasteurs capables de relever les défis pastoraux, missionnaires et spirituels liés à la culture de la mondialisation, du sécularisme et du numérique. Sur ces questions, il nous semble urgent et nécessaire de repenser le contenu de la formation dans les séminaires et les noviciats, de proposer un nouveau style de vie sacerdotale et une nouvelle forme d’exercice du ministère ordonné.
3. Former et éduquer les jeunes dans la foi et la vie chrétienne
Il s’agit de concevoir une formation et une éducation chrétienne des jeunes, prenant en compte leurs préoccupations et aspirations et leur permettant:
*de faire une rencontre personnelle du Christ et de croître dans la vie de la grâce par la réalisation dans leur existence de l’appel universel à la sainteté;
*d’être de vrais témoins du Christ et de son Evangile dans l’Eglise et dans le monde actuel, et d’être capables de conduire à la foi d’autres jeunes;
*d’être en mesure de répondre aux questions des idéologies culturelles et religieuses contraires à la foi catholique;
*de s’engager pleinement et de participer activement à la construction d’un monde ouvert aux réalités spirituelles et aux valeurs évangéliques.
Grâce à cette formation et à cette éducation chrétienne solide, interdisciplinaire et intégrale, les jeunes seront prêts, comme le recommande l’apôtre Pierre dans sa première lettre, à la défense contre quiconque leur demande raison de l’espérance qui est en eux (cf. 1 Pierre 3, 15).
4. Aborder en Eglise la question de l’immigration des jeunes
L’Eglise peut contribuer à approfondir la réflexion sur le phénomène migratoire et aider à trouver des solutions qui respectent la dignité de la personne humaine. La contribution de l’Eglise pourrait se faire à quatre niveaux :
*vulgariser la doctrine ecclésiale sur le phénomène migratoire et la mobilité humaine ;
*favoriser des rencontres entre les conférences épiscopales continentales ou régionales concernées par la question de l’immigration pour traiter ensemble le sujet;
*aider les Eglises qui reçoivent les migrants à mettre en place une pastorale adaptée à leur condition;
*faire un plaidoyer auprès des institutions internationales ainsi qu’auprès des pays de départ et des pays d’accueil des migrants.
5. Aborder la question de la sexualité avec miséricorde
Il apparaît aujourd’hui nécessaire d’aborder plus ouvertement avec les jeunes la question de la sexualité et de discuter de tous les sujets qui s’y rapportent. L’Eglise est appelée à actualiser son enseignement sur ces thématiques en sachant qu’elle est servante de la miséricorde de Dieu. En ce sens, il pourrait être utile d’élaborer et de proposer aux Eglises particulières un document traitant des questions de l’affectivité et de la sexualité.
6. Les thèmes de la famille et du numérique ont aussi été abordés.
Dans notre circulus minor, plusieurs sensibilités culturelles et religieuses se sont exprimées et ont été prises en compte.
[Texte original : Français]

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Rédaction

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