Une religieuse italienne, soeur Benedetta Pompignoli, a été déclarée, à titre posthume, « Juste parmi les nations » par le mémorial de la Shoah de Yad Vashem , à Jérusalem, indique Sara Cicadalli, sur le site des communautés juives en Italie, ce 26 novembre 2018. Un titre salué par L’Osservatore Romano du 27 novembre. Avec elle également, son amie, professeur d’histoire, Nella Bichi, complice dans le bien. En tout, 123 “Justes” de Toscane ont reçu ce titre.
L’ambassadeur adjoint d’Israël en Italie, M. Ofra Farhi, a remis à la famille de sœur Benedetta la médaille des Justes parmi les nations, ce 26 novembre, dans la synagogue de Florence.
Sœur Benedetta, née à Modigliana (Forlì) en 1876 et morte à Brisighella, dans la province de Ravenne, en 1968, n’avait jamais raconté à personne ce qui s’était passé pendant la guerre.
Elle a caché des juifs dans le couvent de la Sainte-Famille de Florence, dont deux femmes, Miranda Servi Cividalli et sa mère Pia Ajò Servi, les sauvant de la déportation.
C’est Miranda Servi Cividalli qui a raconté comment elle et sa mère, âgée et malade, ont survécu et échappé à la déportation grâce à l’aide de nombreuses personnes, notamment Nella Bichi, enseignante et collègue de Miranda, et sœur Benedetta, supérieure des Sœurs de la Sainte-Famille.
Elle raconte: « Sœur Benedetta nous a accueillis le 16 novembre 1943 pendant quelques jours, jusqu’à ce que nous nous échappions du couvent après avoir entendu parler de la retraite du couvent voisin du Carmel; il nous a accueillis une deuxième fois du 17 mars au 30 juillet 1944, malgré de sérieuses suspicions pesant sur le couvent, qui protégeait deux autres familles de juifs italiens et une de juifs apatrides. Avec les autres sœurs, elle a aidé ma mère pendant sa grave maladie; elle a agi avec courage lors des perquisitions et des interrogatoires. »
Miranda Cividalli a fait en sorte que Yad Vashem rende cette reconnaissance publique des Justes parmi les nations à Nella Bichi et à sœur Benedetta. Elle a notamment déclaré : « C’est un moment important de ma vie. Je suis née et je vis grâce à soeur Benedetta et à Nella Bichi, deux femmes exceptionnelles qui ont permis à ma mère de vivre, au risque de leur vie. »
