Messe à Sainte-Marthe, L'Osservatore Romano

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«Si tu ne te sens pas pécheur, tu es mal parti», homélie

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Une « histoire de fidélité manquée »

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«Si tu ne te sens pas pécheur, tu es mal parti», explique le pape François qui invite les baptisés à demander et la grâce de la « fidélité » et la grâce de savoir « demander pardon », pour pouvoir répondre à la question de Jésus : « Es-tu avec moi ou contre moi ? »
Le pape a invité les baptisés à s’ouvrir sans condition à la miséricorde de Dieu, dans son homélie de la messe qu’il a célébrée, ce jeudi 3 mars, dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe du Vatican. Nous traduisons d’après une synthèse de L’Osservatore Romano en italien du 4 mars.
Comme à l’accoutumée, à la fin de son homélie, le pape a suggéré la « grâce à demander »: demander « au Seigneur la grâce de la fidélité », en étant conscient que « le premier pas pour marcher sur cette route de la fidélité est de se sentir pécheur » : « si tu ne te sens pas pécheur, tu es mal parti ». Par conséquent, a insisté le pape, « demandons la grâce que notre cœur ne s’endurcisse pas, qu’il soit ouvert à la miséricorde de Dieu et la grâce de la fidélité », et aussi, « quand c’est nous » qui sommes « infidèles », la « grâce de demander pardon ».
Au commencement de la première lecture, a fait observer le pape François, le prophète Jérémie (7,23-28) « rappelle le pacte de Dieu avec son peuple : ‘Écoutez ma voix : je serai votre Dieu, et vous, vous serez mon peuple ; vous suivrez tous les chemins que je vous prescris, afin que vous soyez heureux’. C’est un « pacte de fidélité ».
Et, a continué le pape, « les deux lectures, nous racontent une autre histoire : ce pacte a été rompu et aujourd’hui l’Église nous fait réfléchir sur l’histoire – nous pouvons l’appeler comme cela – d’une fidélité manquée » : en réalité, « Dieu reste toujours fidèle, parce qu’il ne peut se renier lui-même » ; en revanche, le peuple enchaîne les infidélités « l’une après l’autre : il est infidèle, il est resté infidèle ».
Dans le livre de Jérémie, on lit que le peuple n’a pas respecté le pacte, a poursuivi le pape : « ils n’ont pas écouté, ils n’ont pas prêté l’oreille ». L’Écriture, a-t-il expliqué, « nous raconte aussi tout ce que Dieu a fait pour attirer les cœurs de son peuple, des siens : « Depuis le jour où vos pères sont sortis du pays d’Égypte jusqu’à ce jour, j’ai envoyé vers vous, inlassablement, tous mes serviteurs les prophètes. Mais ils ne m’ont pas écouté, ils n’ont pas prêté l’oreille, ils ont raidi leur nuque, ils ont été pires que leurs pères. » Et ce passage de Jérémie se termine par une expression forte : « La fidélité s’est perdue, elle a disparu de leur bouche. »
L’ « infidélité du peuple de Dieu », comme notre infidélité, « endurcit notre cœur ; elle ferme notre cœur » et « ne laisse pas entrer la voix du Seigneur qui, comme un père plein d’amour, nous demande toujours de nous ouvrir à sa miséricorde et à son amour ». Dans le psaume 94, a comemnté le pape, « nous avons prié tous ensemble : aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur, mais écoutez la voix du Seigneur » : « le Seigneur nous parle toujours comme cela » et « aussi, avec la tendresse d’un père, il nous dit : revenez à moi de tout votre cœur car je suis tendre et miséricordieux ».
Mais « quand le cœur est dur, on ne le comprend pas », a expliqué le pape : « la miséricorde de Dieu ne se comprend que si tu es capable d’ouvrir ton cœur, pour qu’il puisse entrer », et « celui-ci avance, avance : son cœur se ferme ». Et c’est « la même histoire » dans le passage de l’évangile de Luc proposé par la liturgie (11,14-23): « Il y avait ces personnes qui avaient étudié les Écritures, les docteurs de la loi qui savaient la théologie, mais ils étaient tellement, tellement fermés. La foule était étonnée : stupeur ! Parce que la foule suivait Jésus. On pourrait dire : ‘Mais elle le suivait pour être guérie, elle le suivait pour cela’. »
Mais la réalité, c’est que la foule « avait foi en Jésus ! Elle avait le cœur ouvert ; imparfait, pécheur, mais le cœur ouvert », en revanche, « ces théologiens avaient un comportement fermé » : « ils cherchaient toujours une explication pour ne pas comprendre le message de Jésus » et ils disent : «  Mais non ! Celui-ci chasse les démons au nom du chef des démons ». L’évangile note qu’ils « cherchaient toujours » d’autres prétextes « pour le mettre à l’épreuve : ils lui demandaient un signe du ciel ».
Le problème de fond, c’est qu’ils étaient « toujours fermés », a diagnostiqué le pape : ainsi, « c’était Jésus qui devait justifier ce qu’il faisait ».
« C’est cela l’histoire, l’histoire de cette fidélité manquée, a dit le pape, l’histoire des cœurs fermés, des cœurs qui ne laissent pas entrer la miséricorde de Dieu, qui ont oublié le mot « pardon » – « Pardonne-moi, Seigneur ! » – simplement parce qu’ils ne se sentent pas pécheurs : ils se sentent juges des autres » : c’est « une longue histoire de siècles ».
Précisément, « cette fidélité manquée, Jésus l’explique en deux paroles claires, pour finir ce discours de ces hypocrites : ‘Celui qui n’est pas avec moi est contre moi.’ Quelqu’un pourrait se dire qu’il y a peut-être ‘une voie médiane pour faire une négociation’, échappant à la clarté de la parole de Jésus : ‘ou tu es fidèle, ou tu es contre’. Et en effet, a expliqué le pape, « il y a une issue : confesse-toi, pécheur ! » : « si tu dis : ‘je suis pécheur’, ton cœur s’ouvre et la miséricorde de Dieu y entre et tu commences à être fidèle ».

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Constance Roques

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