Saint Corbinien, un Français, fondateur de l'Eglise en Bavière

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Honoré dans le diocèse d’Evry

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ROME, Jeudi 14 septembre 2006 (ZENIT.org) – L’Eglise de Bavière et l’Eglise de France sont liées par un saint cher au pape Benoît XVI : saint Corbinien, évangélisateur de la Bavière et premier évêque de Freising, souligne le site du diocèse français d’Evry, aux portes de Paris (cf. http://catholique-evry.cef.fr/prier/saints/saints001.php).

Sous le signe de saint Corbinien, dont l’ours orne le blason du pape, le voyage de Benoît XVI a commencé au lendemain de la fête liturgique du saint, le 8 septembre, s’est conclu par cette dernière rencontre, auprès de son reliquaire, avec le clergé local, en souvenir de l’ordination sacerdotale de Joseph Ratzinger, le 29 juin 1951 en cette même cathédrale de Freising.

De son côté, la cathédrale d’Evry est ornée de tapisseries représentant des scènes de la vie du saint évêque. Mais bien peu de personnes en France connaissent le nom de Corbinien, qui naquit pourtant dans l’actuel département de l’Essonne et qui est au nombre de ces grands missionnaires qui firent l’Europe chrétienne, commente la même source.

La vie de saint Corbinien rédigée en 769 par Arbeo, quatrième évêque de Freising, lors de la translation des restes du saint de Mais (au Tyrol du sud) à Freising. En écrivant cette biographie, Arbeo a voulu instaurer le culte du premier évêque de son diocèse sur le Domberg et en Haute-Bavière.

Corbinien naquit à Châtres, près d’Arpajon, en 670. Son père Waldechise mourut peu de temps avant sa naissance et il reçut le nom de sa mère qui s’appelait Corbinienne.

Dès son adolescence, Corbinien s’imposa la règle des moines, résumée ainsi : étudier les écritures saintes, mépriser les vaines ambitions de la gloire, choisir la psalmodie, veiller souvent la nuit et prier, pratiquer l’hospitalité.

Il fit construire tout près, sur le devant de l’église, une maison où il vécut en reclus avec dix-neuf serviteurs et une petite communauté qu’il forma aux exercices du christianisme et avec lesquels il célébrait les offices.

L’anecdote raconte que les gens venaient jusqu’à lui apporter les fruits de la récolte nouvelle. Les serviteurs rassemblèrent le tout dans un très grand tonneau qui se trouvait à la cave. Le moût commença à fermenter, mais une nuit, alors que tout était tranquille, le tonneau céda à la pression du vin et la bonde sortit du tonneau. Mais Corbinien, respectant la règle du silence, continua à prier. Le lendemain, les serviteurs furent surpris de constater que pas une goûte de vin n’était perdu.

La renommée de Corbinien parvint jusqu’à la cour, où il fut invité par le maire du palais, Pépin de Herstal (grand-père de Pépin le Bref). En remerciement de sa visite, celui-ci offrit à Corbinien de riches vêtements, dont l’ermite se défit à son retour.

Finalement, il décida de se rendre à Rome pour y recevoir les conseils et la bénédiction du Pape Grégoire II. Le pape, impressionné par la ferveur qui brûlait le coeur de cet homme, décida de l’ordonner prêtre et de le sacrer évêque, afin qu’il puisse, partout dans le monde, annoncer la Parole de Dieu.

Sa renommée grandissant de plus en plus, il résolut de retourner à Rome dans l’espoir d’être relevé de sa charge épiscopale, mais, pour que son départ ne soit pas remarqué, il passa par l’Alémanie et la Bavière

Là, le duc Théodoald et ses quatre fils apprécièrent l’enseignement de l’évêque et cherchèrent à le retenir, mais il poursuivit son voyage.

C’est là que se situe l’épisode plusieurs fois commenté par le pape Benoît XVI, de « l’ours de saint Corbinien ». Une nuit, alors qu’il avait fait halte dans une forêt, un ours dévora sa monture. Corbinien le gronda, puis chargea la bête de son bagage et l’emmena jusqu’à Rome comme un animal domestique. Et à son arrivée, il relâcha l’ours.

Or, au lieu d’accéder à sa demande, le nouveau pape Grégoire III le confirma dans sa charge d’évêque et Corbinien repartit en passant par la Bavière, duché qui était alors tributaire des Francs. Voulant profiter de son enseignement, les ducs réussirent à le contraindre par la force à rester. Il découvrit un endroit sauvage et accessible seulement par un petit sentier et il décida de s’y établir. Corbinien y fit bâtir une église qui devint par la suite la cathédrale de Freising.

C’est là qu’il mourut, le 8 septembre de l’an 730. Il fut inhumé dans l’église de Sainte-Marie, Mère de Dieu, non sans avoir échappé plusieurs fois à des tentatives d’assassinat, préparées par des « grands de ce monde  » dérangés par ses appels à la conversion, souligne la même source.

Une relique de saint Corbinien est encastrée dans le maître autel de la cathédrale de la Résurrection d’Evry et à droite de l’autel, la statue en bronze polychrome de saint Corbinien revêtu de ses habits sacerdotaux rappelle que la cathédrale lui est dédiée.

Le reliquaire contenant sa tête et ses ossements est vénéré en la cathédrale de Freising : il était présent à la liturgie de la Parole présidée ce matin par Benoît XVI. Le reliquaire est porté en procession une fois l’an, pour la fête de saint Corbinien.

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ZENIT Staff

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