Les chrétiens sont appelés à se sentir « réellement et intimement solidaires du genre humain, et de son histoire », a insisté dom Bernardo Francesco Maria Gianni, à la fin de la retraite de carême qu’il prêchait pour le pape François et les membres de la Curie romaine, ce 15 mars 2019. Dans sa méditation rapportée par Vatican News, le bénédictin olivétain a repris l’image de la « nouvelle Jérusalem », « demeure de Dieu parmi les hommes », où « la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur ».
« Il est intéressant, a-t-il souligné… que la Révélation nous dise que la plénitude de l’humanité et de l’histoire se réalise dans une ville : le début est dans un jardin, l’accomplissement est dans une cité, signe que la vraie vocation et le vrai mystère d’une ville… est cette communion de relations qui fait devenir une cité famille de familles. »
Le père abbé de San Miniato al Monte – à Florence – a alors incité à « élargir » le regard vers la Jérusalem afin de « la réaliser ici et maintenant ». Et de citer le vénérable Giorgio La Pira (1904-1977), maire de Florence : « La réalité future, c’est-à-dire la personne humaine ressuscitée, la société humaine ressuscitée et donc la Jérusalem céleste, le cosmos ressuscité, les cieux nouveaux et la terre nouvelle, est le modèle sur lequel doit être façonnée la réalité présente. »
L’attente de cette terre nouvelle, a expliqué le moine, « ne doit pas affaiblir mais plutôt stimuler la sollicitude en travaillant pour la terre présente » : « Nous qui sans mérite, avons reçu par grâce et par mystère cette conscience, comment ne pas contaminer d’espérance tous ceux qui au contraire en sont inconscients d’une façon ou d’une autre. »
Les villes accueillent Dieu « dans la mesure où l’Eglise » le fait et où les chrétiens « se sentent réellement et intimement solidaires du genre humain, et de son histoire », a-t-il alors affirmé. Au terme des cinq jours de retraite, dom Bernardo Francesco Maria Gianni a donné « une parole d’espérance », citant le pape François : « l’amour est plus fort ».
En concluant, il a mis en garde contre l’indifférence en citant l’exemple de saint Bernard Tolomei, fondateur de l’Ordre du Mont-Olivet : « Il s’est retiré dans le désert du (monastère du) Mont Olivet, mais quand la peste sévit dans la ville de Sienne, sans hésitation il laissa le désert du Mont Olivet et se rendit dans le désert de la ville pour y apporter amour, consolation, assistance à tous les citoyens, en y mourant de peste, comme martyr de la charité ». Il devint « au cœur de la ville un signe-reflet de cette communion que le Seigneur ne se lasse pas de nous donner ».
