Retraite de carême 2019 de la Curie à Ariccia © Vatican Media

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Retraite de carême : oser le silence

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Huitième méditation de dom Bernardo Francesco Maria Gianni

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« Oser le silence », ne pas avoir peur d’habiter la nuit, pour redécouvrir « l’étonnement » devant Dieu, c’est l’invitation de dom Bernardo Francesco Maria Gianni, prédicateur de la retraite de carême du pape François et de la Curie romaine, du 10 au 15 mars 2019, à Ariccia.
Dans sa huitième méditation, le 14 mars après-midi, l’abbé bénédictin de San Miniato al Monte a évoqué l’homme qui n’attend plus rien, le « cœur désespéré » : « Nous avons toujours plus peur d’habiter la nuit et son risque de vide et de désert », a-t-il fait observer : « en se retirant dans le silence et dans la solitude, l’homme s’expose au réel de sa nudité ».
Il a alors encouragé à « oser le silence, à oser un espace fécond de cette contemplation mystérieuse qui reconduit finalement notre cœur à un possible, nouvel étonnement ». « Il vaut la peine de s’élever … de regarder en-haut, pour reconnaître dans le firmament un grand message de beauté et d’amour que le Seigneur nous donne pour nous orienter sur les chemins du monde. »
Le père abbé a particulièrement souligné l’importance d’éduquer les jeunes à la contemplation, constatant aujourd’hui une « incapacité à vivre la nuit pour ce qu’elle est, un espace de mystère, qui demande que l’on marche sur la pointe des pieds pour apercevoir les signaux apparemment plus faibles, mais en réalité plus éloquents et plus précieux, que le Seigneur ne se lasse pas de donner à l’homme ».
Oser le silence, a poursuivi dom Bernardo Francesco Maria Gianni, c’est aussi « écouter ce qui manque » et « entrouvrir notre cœur à une contemplation poétique » : « Je crois que chacun de nous doit redécouvrir – laissez-moi le dire avec une passion fraternelle – un petit poète qui vit dans son cœur, comme un enfant, capable de toucher le ciel du doigt, capable d’une… créativité retrouvée… d’intuitions inédites et de laisser derrière nous, finalement, un sillage de beauté, de légèreté, de mystère. »
« On peut retrouver une intériorité à travers la suspension de la répétition quotidienne », a conclu le moine en évoquant les monastères comme « lieux où l’on entre dans le diocèse de la nuit et dans le ministère du silence », où l’on peut redécouvrir « la grâce d’un temps qui se suspend et la possibilité d’élever le regard vers le ciel et de le découvrir plein d’étoiles ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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