Monastère santa Catalina, Pérou © Wikimedia commons / Jialiang Gao

Monastère santa Catalina, Pérou © Wikimedia commons / Jialiang Gao

Religieuses contemplatives: des évolutions pour l’autonomie, la clôture et la formation

Eclairage de Mgr José Rodríguez Carballo sur la constitution Vultum Dei quaerere

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Dans sa Constitution apostolique Vultum Dei quaerere (La recherche du Visage de Dieu), le pape François donne de nouvelles indications sur l’autonomie, la clôture et la formation des monastères de vie contemplative féminine, mais aussi le discernement des nouvelles vocations. C’est ce qu’a expliqué Mgr José Rodríguez Carballo, secrétaire de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, en présentant la constitution au Vatican, le 22 juillet 2016. Un document qui concerne quelque 44 000 religieuses de 4000 monastères dans le monde.
Soixante-six ans après la publication de la précédente constitution Sponsa Christi (1950) par Pie XII, ce nouveau document qui régit la vie contemplative féminine vient « combler une lacune des années post-conciliaires », dont l’Eglise sentait les conséquences, a estimé Mgr Carballo. La constitution, signée par le pape François le 29 juin dernier, a été écrite à partir de questionnaires envoyés aux différents ordres contemplatifs.
Parmi les thèmes traités dans le document, le secrétaire s’est arrêté sur les changements concernant la formation, permanente et initiale : le pape établit en effet que si le lieu ordinaire de cette formation est le monastère de chaque communauté, il sera possible désormais de collaborer entre monastères, par des échanges de matériel ou encore des maisons de formation communes. Il s’agit, a expliqué Mgr Carballo, de ne pas « sacrifier » la formation d’une jeune religieuse faute de moyens à l’interne d’une clôture.
Le « numéro 2 » du dicastère a aussi expliqué l’article 3§6 du pape François stipulant qu’« on doit absolument éviter le recrutement de candidates venant d’autres pays dans le seul but de préserver la survie du monastère ». Il ne s’agit pas, a-t-il précisé, de « fermer la porte » mais d’être attentif à faire un « discernement » à double sens : le monastère doit se demander dans quel but il fait venir une religieuse de l’étranger et la candidate doit réfléchir aux raisons pour lesquelles elle quitte son pays.
Parmi les autres points définis par le pape, Mgr Carballo a encore évoqué l’autonomie, qui ne doit pas être synonyme d’isolement et d’auto-référentialité et qui doit correspondre à « une réelle autonomie de vie ». Faisant état des « sérieuses difficultés » rencontrées face à des monastères à l’agonie faute de vocations, le secrétaire a précisé que son dicastère pourrait à présent dépêcher une commission et prendre « la décision ultime ».
Désormais, a poursuivi Mgr Carballo, « tous les monastères (…) devront être fédérés », à l’intérieur de chaque famille monastique, afin de pas rester « isolés ». Enfin, le pape demande à chaque monastère de discerner sur leur mode de clôture, et de demander un changement si besoin. Il existe trois types de clôture pour les contemplatives : la clôture papale qui « exclut des engagements extérieurs d’apostolat » ; la clôture constitutionnelle définie par les normes des constitutions propres, et la clôture monastique, qui permet des formes plus larges d’accueil et d’hospitalité.
La constitution sera suivie d’une instruction que publiera le dicastère pour les consacrés en remplacement du document Verbi sponsa (1999). Le texte à valeur législative régulera la formation, l’autonomie et la clôture des monastère de vie contemplative.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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